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Alors que l'abbaye aux Dames de Saintes était fondée
par Geoffroy Martel, comte d'Anjou, et son épouse, Agnès de Bourgogne, la
propriété sur laquelle fut édifié de logis fut donnée par le duc d'Aquitaine
Guy-Geoffroy dit Guillaume VIII sans doute à l'époque où ce belliqueux
seigneur venait de conquérir la Saintonge aux dépens de ses voisins vers
1063. Il est d'ailleurs probable que l'actuel édifice soit le fruit de la
reconstruction d'un bâtiment plus ancien, détruit au cours des conflits qui
désolèrent la région (guerre de Cent Ans, guerres de Religion,...): sur la
façade du logis est apposé un cadran solaire (veuf de son style) portant,
gravée, la date de 1605, sans doute celle de l'achèvement des travaux. Ce
"château" était, en réalité, une maison des champs destinée à recevoir les
religieuses malades ou âgées de l'abbaye aux Dames de Saintes: certaines y
sont même décédées (deux sarcophages de pierre furent découverts, mais
laissés en place, lors de la remise en état des jardins). En 1965, le logis
n'était plus que l'ombre de lui-même, si tant est qu'on puisse ainsi
s'exprimer: l'intérieur des locaux avait été littéralement défiguré afin
d'abriter deux familles. A présent, ce logis a retrouvé son bel et austère
visage d'autrefois: tout illuminé de soleil, il semble paisiblement sourire
aux fleurs et aux arbres qui l'entourent de leurs muettes prières d'action
de grâce en reconnaissance aux magiciens qui l'éveillèrent de son trop long
sommeil.
Construit au sud de l'église et abrité par sa masse, un élégant logis
s'offre aux yeux du visiteur: de facture très simple, construit de pierres
blanches, flanqué de deux tours carrées coiffées d'ardoise, contrastant avec
les tuiles "tiges de botte" de la toiture principale. Chacune de ces tours
abrite un escalier conduisant à l'étage. On pénètre dans une première cour
par un porche couvert menant de la place de l'église à la première clôture.
Devant ce porche, se dressent, les vestiges d'un immense chai, disposé de
manière à pouvoir communiquer directement avec les champs, vers le sud, et
avec le village vers le nord, sans troubler la quiétude des sœurs confinées
dans la deuxième clôture. L'entrée de cette deuxième clôture est marquée par
un second porche, non couvert, avec petite porte et grande porte cochère
(les deux vantaux ont disparu). Un grand bâtiment allongé contribue à fermer
ce lieu de prière du côté de l'est. Au sud, un mur surmonté d'une grille
parachève la clôture. Derrière le logis existait autrefois une galerie
surélevée et couverte qui permettait aux Bénédictines d'assister aux offices
grâce à une grille de pierre encore visible de l'extérieur. Le logis
comporte un bâtiment massif en partie reconstruit au XIXe siècle, flanqué de
deux pavillons couverts d'ardoise, dans l'œuvre. Après 1789, lorsque le
logis, confisqué au titre de bien national, fut mis en vente, il dut subir
bien des vicissitudes de la part des intempéries et surtout de ses
propriétaires qui y cherchèrent vainement un hypothétique trésor qu'auraient
caché les Bénédictines avant de quitter les lieux. (1)
logis de Corme Royal 17600 Corme-Royal, propriété privée, ne se visite pas.
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