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L'histoire n'a pas encore
totalement levé son voile sur la petite seigneurie de La Charlotterie, aux
portes de Saintes. Elle semble avoir appartenu, au XVIe siècle, à la famille
Bigot. En 1570, Pierre Gallet était élu échevin de la ville de Saintes à la
place de Pierre Bigot, sieur de La Charlotterie, décédé. Dès le début du
XVIIe siècle, le logis était aux mains de la famille Farnoulx comme
l'atteste l'inscription, Jonnes Defarnoulx, suivie du millésime de 1609,
gravée au dessus de la bretèche protégeant la porte d'entrée. Il doit s'agir
de Jean de Farnoulx maire de Saintes en 1589. Par la suite, La Charlotterie
passa aux mains de Daniel de Farnoulx, écuyer, sieur de Saint-Lô, marié à
Suzanne de La Court qui lui donna un fils, Amaury, écuyer, l'un des cent
gentilshommes de la maison du Roi, et deux filles, Esther, morte jeune, et
Marie, mariée en 1632 à André Bureau, écuyer, sieur de Lormont. Amaury de
Farnoulx, écuyer, partagea les biens de ses parents avec sa sœur, en 1643,
et reçut la terre de La Charlotterie. De son mariage avec Marie de Gérard,
il ne semble avoir laissé qu'une fille, Marie de Farnoux, qui épousa Jacques
Doliet, conseiller au présidial de Saintes, qui transmit le logis à son fils
aîné, Jean-Baptiste Dohet, seigneur de la Charlotterie, capitaine au
régiment de Normandie, marié à Bordeaux, en l'an 1700, à Françoise Maréchal,
fille d'un bourgeois. Ayant abandonné la carrière des armes, il fut reçu
conseiller au présidial de Saintes en 1713, à la place de son père. En 1722,
Jean-Baptiste Dohet rendit hommage au Roi par procureur pour le fief du
Grand et Petit-Bois-le-Roy, proche de La Charlotterie. Le certificat médical
qu'il fit joindre apprend qu'il souffrait en raison "d'urines épaisses et
chargées de graviers et d'hument visqueuses et gluantes", ce qui lui
occasionnait des coliques et douleurs dans les reins lorsqu'il montait à
cheval. Il avait eu huit enfants dont Hyacinthe-Amaury époux de Marie-Anne
Perrine de Belair, veuve en premières noces de Charles Mage, seigneur de
Peuvirat, qui devint seigneur de La Charlotterie.
Son fils, Jean-Baptiste-Isaac, lieutenant des grenadiers royaux, semble
avoir été le dernier de la lignée en possession de La Charlotterie. En
effet, il testa en 1779 en faveur de sa sœur, Anne-Ursule Dohet, épouse de
Jean-Sylvestre Garnier, géomètre. Par la suite, l'identité des propriétaires
du domaine nous est encore inconnue. En 1880, il appartenait au marquis de
Beaucorps qui s'en défit à ce moment-là. Le logis était en fort mauvais état
et avait perdu une bonne partie de sa toiture. Il fut alors restauré de
façon peu discrète et quelque peu naïve (proportions des lucarnes désaxées
par rapport aux travées) qui accentue un peu plus le caractère pittoresque
des bâtiments. Le logis de La Charlotterie s'élève au milieu d'une
clairière, sur un éperon rocheux. Il se compose de deux petits corps de
logis juxtaposés réunis par une tour d'escalier carrée dont la porte est
surmontée d'une bretèche. À la suite de l'erreur de lecture d'une date
gravée sur cette partie du bâtiment, on a cru pouvoir le faire remonter au
XIVe siècle. Il date plus vraisemblablement de 1520. Le tout a été restauré
en 1609 par la famille Farnoulx, puis agrandi par l'adjonction d'une aile en
retour. L'accès se fait par une curieuse porte cochère du XIXe siècle
construite sur un modèle du XVIIe siècle, face à l'allée d'accès et au
domaine de Rochemont. (1)
logis de La Charlotterie
17100 Fontcouverte, propriété privée, ne se visite pas.
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