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La seigneurie des Églises
d'Argenteuil et son annexe, Le Petit-Vervant, étaient rattachées à la terre
de Vervant. Lorsqu'en 1720 cette terre est vendue par Jacques de Goulard à
Michel-Charles Amelot, moyennant 226 000 livres, il est précisé dans l'acte
notarié que la seigneurie de Vervant comprenait deux châteaux dont un aux
Églises d'Argenteuil. Celui-ci fut sans doute démembré de la terre de
Vervant par la famille Amelot, avant 1735. A cette date, la terre de Vervant
n'est en effet revendue que pour 87 500 livres. Les Églises d'Argenteuil et
Le Petit-Vervant étaient passés entre temps aux mains de Charles-Maurice
Bareau, seigneur des Touches de Périgné, qui les vendit, le 16 février 1755
moyennant une rente annuelle et perpétuelle de 710 livres, à Claude-Jean
Normand, seigneur du Fié, receveur des tailles en l'élection de
Saint-Jean-d'Angély depuis 1743. C'est lui qui, désormais qualifié de
seigneur des métairies des Églises d'Argenteuil et du Petit-Vervant, fera
rebâtir le logis sous la forme d'une maison des champs avec vastes pièces de
réception et un perron sur chaque façade, lui faisant perdre toute allure
seigneuriale. Il fit aussi planter un jardin à la Française et des vergers
autour du logis. Enfin, il fit installer un banc seigneurial dans l'église
de la paroisse, en 1761. Il mourut à Saint-Jean-d'Angély en 1795, laissant
plusieurs enfants. Son fils aîné, suite à un brillant mariage avec
Thérèse-Marguerite Charrier, devint baron d'Authon. Son fils cadet,
Jacques-Guillaume Normand du Fié reçut la terre des Églises d'Argenteuil en
1784, lors de son mariage avec Marie-Élisabeth Micheau, et fut receveur
particulier des finances à Saint-Jean-d'Angély.
Il acheva la construction du logis commencé par son père. En l'an III, il
achetait 20 000 tuiles et 100 barriques de chaux pour l'édification des
dépendances. C'est à lui également que l'on doit le papier peint à l'antique
du salon. Son fils, Henri-Guillaume reçoit le domaine, estimé à 50 000
francs, lors de son contrat de mariage avec Gertrude-Arthénaïs de Labassée,
en 1812. Les Églises d'Argenteuil reviennent ensuite à leur fils,
Sixte-Guillaume qui fit une brillante carrière politique. Il fit transformer
le corps de logis en y installant tout le confort nécessaire et en
respectant les aménagements et décors antérieurs. Il conservera également le
jardin à la Française où il fit installer des statues allégoriques du XVIIIe
siècle, que le châtelain de Vervant revendiqua comme provenant de ses
jardins d'où elles auraient été retirées à la Révolution. Enfin, il fit
aménager des bassins pour plantes aquatiques et élever une orangerie.
Dernier de sa branche, il légua le domaine des Églises d'Argenteuil,
"berceau de la famille", à son petit-neveu, Roland Normand d'Authon dont
descendent les propriétaires actuels. On accède au logis par une grille
soutenue par de majestueux pilastres. C'est un simple logis en fond de cour,
avec rez-de-chaussée surélevé et porte d'entrée axiale sur les deux façades,
à laquelle on accède par un perron en fer à cheval. Le corps de logis est
prolongé par de ailes plus basses. À proximité s'élève un pigeonnier carré
couvert d'ardoise. Un parterre et un parc agrémentent cette demeure
minutieusement entretenue. (1)
logis des Églises d'Argenteuil 17400 Les Églises d'Argenteuil, propriété
privée, ne se visite pas.
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