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Avec celle de Beauvoir-sur-Matha, la commanderie
templière des Épeaux était une des plus importantes de Saintonge. Vers 1150,
le templier Robert Jourdain est "maistre du lieu qui est dit et appelé l'Espaut".
Les archives de cette commanderie conservent encore plusieurs actes du XIIIe
siècle. Son nom apparaît à plusieurs reprises dans les dépositions des
Templiers lors de leur procès. Entre autres, nous relevons celle du dernier
commandeur templier des Épeaux, frère Hugues de Nerzac, de 1311. Il portait
le manteau de l'ordre et la barbe. Il avait déjà été interrogé, absous et
réconcilié par l'évêque de Saintes. Il avait été reçu environ 25 ans
auparavant dans l'ordre, en la chapelle du temple du Dognon. Après la
dissolution de l'ordre du Temple en 1312, la commanderie des Épeaux échut,
ainsi que la majeure partie des biens templiers aux hospitaliers de
Saint-Jean-de-Jérusalem, les chevaliers de cet ordre deviendront par la
suite chevaliers de Rhodes, puis de Malte. Pendant la guerre de Cent Ans,
toutes les commanderies de Saintonge dont les Épeaux devaient voir leurs
sources de revenu anéanties. Le commandeur des Épeaux était en 1373 un frère
chevalier âgé de 36 ans environ. En 1450-1460, la commanderie eut à sa tête
frère Bertrand Jameron, chevalier, originaire du Berry, en même temps
commandeur du Temple de La Rochelle et de Bourgneuf. La paix revenue, la
commanderie se relève. A la fin du XVe siècle, les Épeaux devinrent, aux
mains d'un seul commandeur, le chef-lieu d'une immense baillie. On peut
connaître l'état et les dégradations successives de la commanderie par la
longue série de procès-verbaux des visites prieurales. L'un, en 1545 est le
premier qui contienne des détails sur l'état de la chapelle, dédiée à saint
Jean-Baptiste, et la composition du logis.
En 1620, les commissaires notent: "sommes entrez en la chapelle de ladite
commanderie par la porte qui est au donjon dudit lieu, de laquelle chapelle
nous sommes sortis en le donjon dudit logis...". L'ensemble de la
commanderie était entouré de murailles en plusieurs points desquelles,
notamment près du portail, s'élevaient des tours. Un document de 1769,
indique que la chapelle mesurait, intérieurement, 53 pieds sur16 (soit
environ 17,20 mètres sur 5,20 mètres). Une visite en 1683, indique que "la
chapelle est voûtée d'une ancienne vouste fort belle". De nos jours, le
logis a conservé sa forme en équerre, comme sur le plan cadastral de 1824.
Dans cet ensemble de constructions, deux paraissent médiévales: le corps de
bâtiment qui forme la partie est de l'équerre, jusqu'à sa rencontre avec
celui qui lui est perpendiculaire et, situé au retrait par rapport au mur
qui supporte la galerie, le mur sud de l'actuelle demeure. Les autres
édifices, y compris la tour ronde, tronquée, de l'autre côté du chemin,
paraissent postérieurs au Moyen Age. (1)
logis des Épeaux 17120 Meursac, propriété privée, ne se visite pas.
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