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La maison de La Prée-aux-Bœufs était une ancienne
grange puis "commandise" dépendant de l'abbaye Notre-Dame de Ré, dite des
Châteliers dont les ruines se dressent près de La Flotte-en-Ré. Dans
certains documents, cette maison prend même le titre de prieuré. Au XVIe
siècle, le clergé de France fut imposé de redevances énormes au profit du
roi de France. Avec permission du pape, les "bénéficiers" ecclésiastiques
furent autorisés à vendre ou aliéner partie de leur bien pour satisfaire à
la cotisation. C'est ainsi qu'en 1579, La Prée-aux-Bœufs fut vendue par le
procureur de l'abbaye en faveur de Jean Legrand, marchand, bourgeois de La
Rochelle. En 1590, elle appartenait à Jehanne Lambert, veuve en premières
noces de Jean Bouhereau, sieur de La Préaubœuf, échevin de La Rochelle, puis
en secondes noces de François de La Persore, chevalier de l'ordre du Roi.
Une quinzaine d'années plus tard elle était aux mains de Jean de Cazaulx,
bourgeois de La Rochelle. Un de ses héritiers, Jacques Clavier, vendit en
1639, à Louis Massiot, sieur de La Motte, avocat en parlement, la moitié de
la maison "vulgairement appelée La Pré-aux-Bœufs... depuis le grand
pavillon… avec la fuye". Sa fille, Marie Massiot, apporta le logis à son
mari, Daniel Marois, écuyer, sieur du Pont. Leur fils, Jean Marois,
capitaine d'une compagnie franche de la Marine, étant mort sans enfant, la
propriété revint à sa nièce, Marie-Jeanne de Peredo, épouse de Gaspard de Là
Lande, chevalier, seigneur de Saint-Etienne. En 1746, suite à un procès, la
maison noble de La Prée-aux-Bœufs fut adjugée à Jean-Baptiste Veyssière,
trésorier de France au bureau des finances de La Rochelle. Quelques années
plus tard, sa fille Barbe l'apporta en dot à son mari, René-Louis Durand de
La Vaux-Martin. Elle changea encore de mains, en 1774, lorsque leur fille,
Marie-Magdeleine-Louise-Barbe Durand de La Vaux-Martin, épousa Honoré de
Maussabré, seigneur de Haucourt, capitaine d'infanterie au régiment de la
Reine. Tout près de la côte, le logis de la Prée-aux-Bœufs est aujourd'hui
une grande demeure flanquée côté jardin, d'une tour tronquée. Côté cour, on
y pénètre par deux portes à pilastres et fronton triangulaire qui donnent au
corps de bâtiment un air singulier. (1)
logis de La Prée aux Bœufs 17137 Nieul-sur-Mer, propriété privée, ne se
visite pas.
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