La terre de Pont-l'Abbé et son église placée sous le vocable de Saint-Pierre sont concédées à l'abbaye de Vendôme, au début du XIe siècle, par Geoffroy Martel, comte d'Anjou, maître de la Saintonge. Or quelques années plus tard, l'église et la châtellenie sont données à l'Abbaye-aux-Dames, grande abbaye bénédictine que Geoffroy Martel fonda à Saintes en 1047 avec le consentement de son épouse, Agnès, veuve de Guillaume le Grand, comte du Poitou. En raison de l'accroissement du domaine de l'Abbaye-aux-Dames, cinq prieurés sont créés parmi lesquels se trouve celui de Pont-l'Abbé. La châtellenie s'étend alors sur les paroisses de Saint-Sulpice-d'Arnoult, Beurlay, Saint-Michel-l'Annuelle, Saint-Macoult-de-Nancras et Saint-Jean-d'Angle. Bien que protégé derrière ses murailles, Pont-l'Abbé va souffrir pendant la lutte entre Capétiens et Plantagenêt, puis pendant la guerre de Cent Ans. Très convoité pendant les guerres de Religion, les plus destructrices, Pont-l'Abbé recevra la visite du futur Henri IV, de Pontivy, à qui avait été confié le commandement des troupes protestantes en Saintonge, et du capitaine huguenot François de La Noue, surnommé Bras de Fer, puis il sera repris par les Catholiques. Cette triste période mit à sac le prieuré, incendié et brûlé. La Révolution marquera la fin de ce dernier, et les religieuses seront expulsées de Pont-l'Abbé. Les privilèges avaient été abolis et les biens du clergé convertis en biens publics; désormais l'église appartenait à la commune. Le logis seigneurial des abbesses de Saintes est accolé au flanc sud de l'église. Dans sa cour ont été construits différents bâtiments durant le XIXe siècle. La porte cochère existe toujours, mais donne sur une ruelle. Le logis est un important bâtiment animé en son centre par un pavillon central qui a perdu sa toiture d'ardoise d'origine. Il contient, selon un modèle très répandu sur la rive gauche de la Charente aux environs de Saintes, un escalier rampe sur rampe. Acheté en très mauvais état il y a quelques années, il fait l'objet d'une lente et courageuse restauration. (1)

logis de Pont-l'Abbé 17250 Pont-l'Abbé-d'Arnoult, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)   Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993

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