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L'histoire de la seigneurie de
Chartres est encore assez mal connue. Toutefois, on sait qu'elle appartenait
vers 1610 à Pierre Guy, écuyer, seigneur de Puyrobert, qui la tenait de son
épouse, Marie de Boisdanne, dame de Chartres. Leur fille épousa vers 1630,
Pierre de Fontlebon, écuyer, seigneur de Puy, à qui elle apporta la terre de
Chartres. En 1686, elle était aux mains de Marguerite Perry, veuve de
Charles de Fontlebon, chevalier, seigneur du Puy-du-Buisson, de Montembœuf
et de Vitrac. Douze ans plus tard, Léon de Fontlebon, lieutenant des gardes
françaises de Sa Majesté, était qualifié de seigneur de Chartres. Plus tard,
vers 1740, Bernard-Médéric de Walles, chevalier, seigneur de Tesson,
chevalier de saint Louis, lieutenant de vaisseau, possédait la terre de
Chartres. D'origine écossaise, cette famille s'était établie à Paris et en
Brie depuis 1382 et portait d'azur au chêne d'or, un cerf de même gisant du
pied de l'arbre, au chef aussi d'or, chargé de deux roses de gueules
feuillées de sinople. La terre et seigneurie de Chartres est mise en vente
le 17 janvier 1772. Elle appartenait alors à Alexandre de Walles (ou de
Valles), seigneur de Chartres, chevalier, officier de marine, fils de
Bernard-Médéric, né en 1737 et marié à Marie-Anne Michel de La Morinerie qui
lui donnera deux enfants. Avec la dot de son épouse, il achète en 1767 le
logis de Feusse en l'île de Nieulle où il décède en 1783. En cette année
1772, la terre de Chartres relève pour une partie de la seigneurie de
Rochefort et pour l'autre de celle de Loiré à "la redevence de cens noble
seulement".
La vente comprend le logis, ses dépendances ainsi que "541 journaux de
terres tout en jardins, prés, vignes, champs et bois, se joignant les unes
aux autres et attenant au manoir. Ce dernier se compose de trois chambres
basses de plein pied avec un vestibule, une chapelle, cuisine avec grenier
au-dessus, entre cour et jardin sur lequel il y a une terrasse, une fuie,
appartemens séparés du logis servant de logement au fermier et au jardinier
avec granges, écuries et toutes autres servitudes". La demeure fut alors
acquise par Pierre de La Guarigue de Savigny, chevalier, chef d'escadre des
armées navales, chevalier de saint Louis, époux de
Suzanne-Pauline-Marie-Magdeleine Green de Saint-Marsault, mort en 1791.
L'actuelle propriété ne semble pas avoir été remaniée et le logis du XVIIIe
sicle a conservé son allure toute classique malgré la présence des fenêtres
murées à la fin du XIXe siècle. Quelques baies et une porte surmontée d'un
entablement s'ouvrent sur une façade d'une grande sobriété agrémentée de
deux oculi. Un pavillon à deux niveaux et ouvertures en travée flanque
chaque extrémité du corps principal. Des dépendances et un pigeonnier de
plan carré encadrent la cour. Cette conception reprend celle de l'ancien
logis de Loiré et semble assez typique des demeures d'agrément du Pays
Rochefortais, au XVIIIe siècle. (1)
logis de Chartres 17000 Rochefort, propriété privée, ne se visite pas.
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