L'histoire du logis de L'Héronnière à Salles-sur-Mer est particulièrement obscure. Au XVIIIe siècle, il était détenu par Antoine Saulnier, inspecteur des fermes du Roi. Établie suivant un plan en U, la construction se compose d'un logis avec dépendances, encadrant une cour carrée. Cette organisation correspond à celle de la bâtisse figurée sur le cadastre de 1791. En arrière de la maison s'étendent un jardin et un bois (probablement celui de l'Ayronnière, mentionné dans un acte de 1539). On pénètre dans l'enceinte par un portail monumental encadré par deux lions. Une curieuse petite tour carrée s'élève à gauche de l'entrée. Elle est composée d'un étage et d'une terrasse sommitale crénelée. La tour recevait un éclairage par deux fenêtres à meneau (maintenant obstruées), entourées d'une mouluration à triple rouleau. L'édifice est orné d'une gargouille et d'une plaque sculptée représentant la scène du sacrifice de l'agneau pascal par les juifs. Selon Madame de Roffignac, la tour servait de conciergerie et la petite ouverture grillagée, percée dans l'une des deux portes du portail, permettait au gardien de surveiller l'entrée du logis. Ce dernier est une construction de plain-pied, composée d'un pavillon central légèrement surélevé par rapport aux pièces basses en enfilade qui lui sont accolées. Les toitures ont été entièrement refaites. Malgré le crépi qui masque les façades, le logis a conservé un décor de pilastres, triglyphes, oculi, et linteau en bandeau décoré de métopes à motifs d'acanthe ou en forme de lotus renversé et terminé par une grappe de raisins. Au-dessus du pavillon central se trouve l'emblème de l'un des propriétaires de L'Héronnière. Il faut aussi mentionner une élégante balustrade sur la façade postérieure, encadrant un escalier ouvrant sur le pavillon. L'entrée de ce dernier est gardée par les bustes de la comtesse du Barry et de la marquise de Pompadour, sculptés sur un corps de lion. Robert Colle attribue la construction de L'Héronnière au XVIe siècle, mais selon M. de Roffignac, la demeure aurait été entièrement détruite lors d'un incendie survenu entre 1626 et 1628. Si l'on en juge par la présence du pavillon central, des pièces disposées en enfilade, sans étage, des ornements antiquisants, pilastres, triglyphes, métopes, linteau en bandeau sur les façades, le manoir correspondrait plutôt au type de la maison aunisienne de la première moitié du XVIIIe siècle. Le portail aux lions, les bustes anthropomorphes, l'escalier et la balustrade appartiennent vraisemblablement à cette époque. Une statue de Vénus (sculptée par Allegrain) conservée dans le jardin porte la mention "Allegrain fecit 1765", ce qui permet d'envisager une datation pour le logis, oscillant entre 1740 et 1765. En ce qui concerne la tour d'entrée, Robert Colle pense qu'il s'agit d'une fausse tour féodale, mais, sans archives suffisantes, on peut aussi supposer qu'elle faisait partie d'une construction antérieure. (1)

logis de L'Héronnière 17220 Salles-sur-Mer, tel. 06 11 32 20 05, l’ensemble du logis incluant la dépendance peut se louer pour des événements professionnels ou privés.

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(1)  Source : châteaux, manoirs et logis, Charente-Maritime, éditions Association Promotion Patrimoine, 10 rue Dabault, 79000 Niort, imprimé en octobre 1993.

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