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La seigneurie
de Montravail ou de Montravel est sans doute un démembrement de celle de
Thaims. En 1600, elle appartenait à Étienne de Jagonnas, frère de René,
seigneur de Thaims. Étienne de Jagonnas fut sans doute le dernier
représentant de sa famille et substitua, par son testament, Antoine Mathieu,
écuyer, aux nom et armes de la famille Jagonnas. La seigneurie de Montravail
passa aux mains de Louis Mathieu, mort en 1631, puis à son fils, Antoine,
écuyer, seigneur de Montravail, d'Aigressuire et de Thaims en partie, enfin
aux mains de son petit-fils, Jean, capitaine au régiment de Champagne, époux
de Marie Lefrançois de Chamblé. Il mourut jeune et sa veuve épousa en
secondes noces François de Tenant, écuyer, seigneur de Razac, qui prit un
temps le titre de seigneur de Montravail. La fille aînée de Jean Mathieu de
Jagonnas, Françoise, épousa en 1732, Pierre de Beaupoil de Sainte-Aulaire,
écuyer, auquel elle transmit le domaine. En 1789, le logis était habité par
Marguerite de Valée, veuve d'Antoine de Beaupoil de Sainte-Aulaire. En 1824,
il était aux mains de Louis-Jean Desmier d'Archiac de Saint-Simon, chevalier
de saint Louis, ancien lieutenant-colonel de cavalerie et de son épouse
Françoise-Élisabeth de Beaupoil de Sainte-Aulaire. Un inventaire fait après
le décès de Jean Mathieu de Jagonnas, survenu en 1698, montre une demeure
modestement meublée.
On comptait cependant une tapisserie à personnages, dans la chambre du
défunt, un tableau "dans lequel il y a la décollation de saint Jean",
au-dessus d'une cheminée, et à côté, un petit tableau représentant la Sainte
Vierge. Quelques années après, en 1703, la veuve de Jean Mathieu fit faire
quelques réparations au logis et aux dépendances, et en particulier "tillé
la chaspelle dudit logis". Derrière une porte cochère à couvrement
accompagnée par une porte piétonne à fronton triangulaire de proportions
naïves, se dresse en fond de cour le logis seigneurial. Le bâtiment, sans
doute édifié au tout début du XVIIe siècle, devait se composer d'un pavillon
central contenant un escalier rampe sur rampe entre deux corps de bâtiments
plus bas. Une des ailes a disparu et le pavillon central a été abaissé, sa
toiture se composant aujourd'hui d'une simple double pente couverte de
tuiles creuses. L'élément le plus remarquable est incontestablement la porte
d'entrée surmontée d'un fronton à volutes lui-même surmonté dans sa partie
centrale par un petit fronton semi-circulaire porté par deux élégantes
colonnes torsadées, charmante interprétation de la porte à fronton
traditionnelle de la première moitié du XVIIe siècle. (1)
logis de Montravail 17120 Thaims, propriété privée, ne se visite pas.
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