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Le fief de La Bussière relevait de la baronnie
d'Angles. La tour d'escalier paraît la partie la plus ancienne du manoir et
pourrait dater du XVIe siècle (de tradition, elle daterait de l'époque de
Jeanne-d'Arc). L'aile nord-est a été remaniée mais présente des éléments de
gros œuvre, des encadrements d'ouvertures et une cheminée qui pourraient
être contemporains de la tour. L'aile nord-ouest, reliant les deux ailes
précédentes, a été ajoutée au 18e siècle, mais pourrait avoir été construite
sur les vestiges d'un bâtiment antérieur. L'ajout de ce bâtiment a provoqué
la fermeture de plusieurs ouvertures sur les deux ailes anciennes, dont une
fenêtre à meneaux, dont on distingue encore les vestiges, sur l'aile
sud-ouest. L'aile sud-ouest a été en partie reconstruite au 18e siècle, en
1752 selon la date inscrite au-dessus d'une porte côté cour. Ces travaux
sont entrepris par la famille de La Bussière, propriétaire du domaine
jusqu'en 1826. De 1826 à 1857, le manoir appartient au général de Laage de
la Bretollière, puis à sa fille Émilie, épouse de Jean-Baptiste du Vigier,
qui le cède en 1857 à Alexandre Arnault de la Ménardière par adjudication. A
la mort de ce dernier, ses héritiers le vendent, en 1866, à Léon François
Joubert dont les descendants le possèdent actuellement. Ce dernier aménage
le parc et effectue de nombreuses plantations. L'aile sud-ouest a été
largement remaniée au XIXe siècle. L'élévation sud-ouest, qui présente un
ressaut sur le plan cadastral de 1826, a été reconstruite de façon
rectiligne. Les encadrements des ouvertures ont été modifiés et certains
linteaux en arc segmentaire ont été remployés en appuis. La pierre datée
1752 a également été remployée lors de ces travaux. Dans les années 1860,
selon le propriétaire, l'escalier en bois de la tour d'escalier a été
remplacé par un escalier en pierre et plusieurs portes ont alors été
modifiées. Selon les matrices cadastrales, une écurie et une remise ont été
construites en 1901 par François Joubert. Il s'agit probablement des
dépendances situées sur l'aile nord-est. La porte charretière de cette
dépendance, quadrangulaire sur les photographies de 1975, a été modifiée,
avec un couvrement cintré, lors de ces dernières années. Plusieurs baies
anciennes murées, dont une à encadrement chanfreiné, ont été découvertes en
2012 lors d'une réfection de l'enduit de l'élévation sur cour de l'aile
sud-ouest. Ces baies anciennes prouvent une transformation totale de l'aile
au XVIIIe siècle avec une modification importante des niveaux.
Le logis est situé dans le bourg de la Bussière, au sud-ouest de l'église.
Il est composé de trois ailes disposées sur les côtés d'une petite cour,
formant approximativement un plan en U. Les bâtiments comprennent deux
niveaux et sont couverts en tuile plate. Une tour d'escalier, demi
hors-œuvre, est positionnée à l'angle des ailes sud-ouest et nord-ouest,
dans la cour. Son plan présente deux angles droits côté cour et une forme
arrondie à l'opposé. La portion arrondie est notamment visible à l'intérieur
du bâtiment. La porte d'entrée, qui est la porte principale du logis, est
percée sur sa face sud-est. Ses pierres d'angles sont arrondies. La tour est
éclairée par deux fenêtres à encadrement chanfreiné, l'une au sud-est pour
le premier étage, l'autre au nord-est pour le second. Le niveau supérieur de
la tour, percé de trois petites baies précédées d'un appui saillant, servait
probablement de pigeonnier. Un toit en pavillon couvre la tour. A
l'intérieur, un escalier en vis en pierre, à double révolution, permet
l'accès à l'étage et au comble de l'aile sud-ouest par l'intermédiaire de
cinq portes à encadrement chanfreiné. Deux portes communiquent avec le
rez-de-chaussée. L'une présente un décor peint, simulant une mouluration sur
l'ensemble du chambranle et figurant les armoiries de la famille de La
Bussière sur le linteau. Deux portes ouvrent sur l'étage et, au second étage
de la tour, une autre porte permet d'entrer dans le comble. Un plafond en
bois, percé d'une trappe, sépare la cage d'escalier du niveau supérieur, qui
servait de pigeonnier. L'aile sud-ouest, divisée en deux par un mur de
refend, présente deux travées d'ouvertures côté cour et cinq travées sur
l'élévation opposée. Les baies sont larges et régulières et certains appuis
sont des remplois de linteaux taillés en arc segmentaire. De même, l'appui
d'une fenêtre sur le mur latéral nord-ouest est un remploi de linteau de
baie ou de cheminée orné d'une accolade. A l'étage, les vestiges d'une
fenêtre à meneaux et à mouluration prismatique sont visibles à l'intérieur
de l'aile nord-ouest. Cette baie, murée et remplacée par une porte, était
percée sur l'élévation nord-est avant que l'aile nord-ouest soit construite.
L'aile nord-ouest, construite en retour d'équerre, comprend un portique au
rez-de-chaussée. Ouvert sur la cour par deux grandes arcades en plein cintre
à clef saillante, il est couvert d'un plafond en bouzillis, mélange de
paille et de terre. A l'étage, une pièce reliant les deux ailes principales
est éclairée par des fenêtres surmontées d'un linteau en arc segmentaire.
Une porte murée prouve que cette aile communiquait autrefois directement
avec la tour d'escalier. Côté cour, une lucarne aménagée dans le comble
présente un linteau également taillé en arc segmentaire. L'aile nord-est est
un long corps de bâtiment comprenant des pièces habitables au nord-ouest et
des dépendances au sud-est. Côté cour, deux portes à encadrement chanfreiné,
dont une présente un linteau refait, ouvrent sur les pièces habitables. Deux
fenêtres à encadrement chanfreiné éclairent le rez-de-chaussée. L'une
d'elles est une ancienne fenêtre à meneau en partie obstruée depuis la
construction de l'aile nord-ouest. A l'étage sont percées deux grandes baies
à appui saillant, piédroits chanfreinés et linteau taillé en arc
segmentaire. Une fente verticale et une autre fenêtre couverte en arc
segmentaire sont situées sur l'élévation opposée. A l'intérieur, cet espace
est divisé en quatre pièces alignées. Deux d'entre elles communiquent par
une porte à encadrement chanfreiné. Une immense cheminée, dont la hotte
s'appuie sur un mur de refend et sur une grosse poutre transversale, chauffe
la pièce principale. Côté cour, un contrefort soutient la poutre de la
cheminée. Cette pièce comprend une petite cavité dans le sol qui serait,
selon la tradition orale, un ancien départ de souterrain. Deux cheminées, au
rez-de-chaussée et à l'étage, sont adossées au mur latéral nord-ouest. Les
dépendances sont accessibles par diverses ouvertures côté cour, certaines
rectangulaires, d'autres couvertes en plein cintre. La cour est recouverte
d'un ancien pavage en pierre, révélé par de récents travaux. Un grand
jardin, composé d'arbres (cèdres, charmilles, ginkgos, hêtres pourpres,
zelkovas, cyprès chauves), de topiaires de buis, d'allées et d'un labyrinthe
s'étend au sud du manoir. A l'extrémité de l'allée principale, à l'est, un
portail comprend deux piliers en pierre surmontés d'amortissements.
logis de La Bussière 86310 La Bussière (La Sicaurie), propriété privée, ne
se visite pas.
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