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La
Niortière est signalée dès 1441 comme appartenant à la commanderie de Roche
(commune de Cloué), ancienne maison des templiers, puis de l’ordre de Malte.
C’est probablement de cette époque que datent les fondations de la demeure
actuelle, qui repose sur une très ancienne cave voûtée, munie d’un petit
escalier à vis inclus dans le départ d’une tour arasée depuis. A cette date,
nous trouvons la trace d’un Pierre Billocques, seigneur de La Niortière et
autres lieux, inhumé en 1530 en l’église Notre-Dame de Lusignan. Cette
famille, apparemment éteinte de nos jours, occupa différentes charges
jusqu’à Jehan Billoques, mort en 1704, dont la pierre tombale, armoriée,
porte comme inscription: Lieutenant Général et questeur examinateur au siège
royal de Lusignan. Plus récemment, à l’époque de la Révolution Française, le
logis est aux mains d’une branche de la puissante famille de Gourjault,
autrefois seigneur de Venours (1610) et ardemment protestante. Alexandre
Gourjault d’Angle fut élu maire de Lusignan le 1er février 1790. Il étonna
bien des gens par son esprit cultivé, sa dignité, et son appel à l'entente.
Son discours citait Platon. Il fut écarté sous la Convention après la mort
du roi Louis XVI. Vendue en 1805, La Niortière est acquise par Guillaume
Nyvard de Courgé, dont la famille avait déjà de nombreuses attaches dans le
pays. Donnée en dot, en 1809, à sa fille Marie Nyvard de Courgé, épouse de
Thomas-Paulin Poignand du Fontenioux, elle demeure dans la même famille
jusqu’en 1948, date à laquelle elle change de mains par mariage. Sa
situation, en plein pays protestant, lui valut, autrefois, bien des
vicissitudes. Le château de Lusignan fut aux mains des protestants pendant
près de vingt ans (1558-1574). Un boulet de canon de quarante livres
environ, dit boulet de Coligny, témoigne encore, dans nos murs, de ces
affrontements. En janvier 1576 ordre est donné aux troupes royales
commandées par le duc de Montpensier de tout brûler entre Rouillé, Jazeneuil
et Lusignan pour mettre fin à cette lutte acharnée. La Niortière brûle. Elle
sera reconstruite après la paix d’Alès en 1629.
Le logis de la Niortière comporte initialement quatre pièces au
rez-de-chaussée, puis vers 1640, il est doté d’un escalier de pierre et d’un
étage. Élément nécessaire de passage, cet escalier à trois volées, et huit
arcs cintrés, manifeste l’intérêt de l’artiste pour le beau, ainsi qu’une
maîtrise nouvelle du travail de la pierre, recherche voulue en ce début du
XVIIe siècle. La demeure est ensuite élargie par alignement de la façade sur
la tour d’escalier. De cet élargissement résulte le toit à pentes inégales,
ainsi qu’on peut le constater sur la façade nord. La toiture est garnie de
jolies lucarnes. La cour carrée est bordée par l’alignement des bâtiments de
l’ancienne ferme. Situé à l’extrémité, se trouve le pigeonnier du XVIIe
siècle, dont la base repose sur une curieuse salle voûtée. Le bâtiment
principal est prolongé, à l’ouest, par une aile construite au XIXe siècle et
portant le nom de "pavillon La Salinière" du fait de l’alliance avec cette
famille en 1810. Dans sa forme actuelle, cette demeure, qui a conservé son
unité, évoque toujours une maison des champs comme on appelait les
gentilhommières au XVIIe siècle. Elles n’avaient alors plus rien de féodal.
(1)
logis de la Niortière 86600 Lusignan, propriété
privée, ne se visite pas.
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