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Une longue allée bordée
d’arbres annonce cette gentilhommière élevée sous Louis XIII en bordure de
la vallée de la Clouère. Les signes de la puissance féodale transparaissent
dans l’ampleur de la composition architecturale ainsi que dans
l’organisation spatiale de l’ensemble: ferme attenante, fuie, vaste cour
d’honneur initialement fermée (l’aile sud, plus spécifiquement castrale,
abritait une orangerie et une chapelle), parc et sauts-de-loup. La
construction, qui a succédé à un hébergement médiéval, incombe à Marie de
Martel et à son époux Emmanuel du Breuil-Hélion, premier de la famille à
porter le titre de La Guéronnière. La seigneurie est acquise 12000 livres en
1610 et l’ouvrage entrepris peu après; la maison est pourtant inhabitable à
cause des ruines en 1644, et des travaux, difficiles à préciser, sont
exécutés en 1696. En 1887, l'architecte Cléry fut commandité pour apporter
des modifications. Ainsi l'orangerie est démolie, autrefois située dans
l'alignement de l'aile sud ouest du logis et reliée par un mur à la chapelle
en avant de la cour d'honneur. Cette chapelle existait en 1743.
L'ouverture sur le paysage et la modestie des éléments défensifs traduisent
la primauté de la fonction résidentielle. Cette vocation a perduré comme
l’attestent les traces d’un jardin à la Française et des fragments de
canalisations, autrefois alimentées par un moulin installé sur la Clouère.
Le logis, aux masses bien structurées, comprend un corps central et deux
ailes en retour cantonnées de tours carrées formant pavillons. L’élévation
se présente sous l’aspect d’un rez-de-jardin surélevé, accessible par des
perrons et coiffé d’un imposant comble à la Mansart qui a conservé sa
charpente d’origine et quelques toises de pavage. Certains indices, comme le
fruit des murs au niveau de la cave, laissent supposer qu’un étage
supplémentaire avait été initialement prévu. L'originalité de cet édifice
homogène réside dans les effets de volume des toits et dans la conception à
la fois massée et articulée du plan, qui détermine quatre façades calées par
des tours d’angle.
Le maître d’œuvre a conféré davantage d’importance aux tours de l’élévation
postérieure, qui ponctuent une façade longue de sept travées et surhaussée
par la déclivité du terrain. Les percements, symétriquement répartis,
associent soupiraux à linteau en arc segmentaire et fenêtres avec appui en
saillie. Le décor est circonscrit aux chambranles des portes axiales
(bossages traités en harpe pour les piédroits) et à la corniche, moulurée en
doucine droite. Les lucarnes à ailerons, de style Louis XIII, ne sont pas
d’origine. L'intérieur offre un large espace habitable, marqué du sceau de
la commodité à la fin du XVIIIe siècle. L'intégration fonctionnelle des
ailes et des tours au corps central est réalisée avec beaucoup de cohérence
(vestibule médian et grand salon, appartements rendus indépendants par des
couloirs, pièces de service avec dégagements, accès direct aux combles
depuis les offices en sous-sol...). Près de la rivière, se trouve un bélier
Bollé datant de 1877, qui alimente le château en eau. Les combles étaient
carrelés de tommettes et servaient de lieu de stockage de grains. Enfin, Le lion de sable, armé, lampassé
et couronné d'or veille sans discontinuer sur la demeure, restée dans la
même famille jusqu’à nos jours. (1)
Éléments protégés MH : le logis de la Guéronnière en totalité : inscription
par arrêté du 27 mai 2009.
logis de la Guéronnière
86350 Usson-du-Poitou, propriété privée, ne se visite pas.
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