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C'est un cirque spacieux,
aux silhouettes pittoresques, celui où sont venus se grouper châtelains et
vassaux pour former la ville déjà bien ancienne de Montpezat Au sud et au
nord de ce bourg, coulent deux torrents: La Fontaulière et la Pourseille qui
se précipitent des hauteurs de l’ancien volcan du Pal, dont le cratère était
autrefois transformé en lac. Au confluent de ces deux torrents, s’élève une
pointe de plus de cent pieds formée par des basaltes. C’est là qu’a été bâti
le château de Pourcheyrolles, manoir aujourd’hui en ruines et qui n’est
remarquable de loin que par sa position. C’est une masse carrée flanquée de
deux tours rondes défendant l’entrée du château. Les autres côtés sont à pic
au-dessus des précipices. A une vingtaine de mètres en avant du château, des
ruines marquent l’emplacement d’un ouvrage destiné, sans doute, à sa
défense. Quelque chose comme une porte fortifiée, un corps de garde. C’est à
peine, dans tous les cas, si des pans de murs d’un mètre ou deux de hauteur
en marquent la place et il est difficile d’en définir exactement l’usage.
Pourcheyrolles est un vrai Gibraltar où l’habitant pouvait vivre en paix,
même pendant les temps les plus troublés. Aujourd’hui ses tours sont
démantelées et ses murailles décharnées. Mais si on l’examine de près, on
est surpris de voir avec quel luxe et quel art ce castel avait été construit
et aménagé à l’intérieur. En serons-nous bien étonnés quand nous saurons que
cette demeure était celle d’un cardinal? N’est-ce pas là une preuve de plus
que l’Église n’était pas l’ennemie des arts et du progrès. Pourcheyrolles
fut construit vers le milieu du XIVe siècle. Le cardinal Pierre Flandrin, né
à Borée, village du Vivarais, de parents pauvres, était parvenu aux plus
hautes dignités ecclésiastiques. Il voulut qu’on conserva de lui, dans ce
pays, un souvenir durable en y élevant cette demeure qu’il plaça sous la
suzeraineté du pape d’Avignon.
Il mourut en 1380, laissant pour héritier son neveu, Jean Flandrin, d’abord
chanoine de Viviers, puis archevêque d’Auch et cardinal en 1390. La famille
des Flandrin fut anoblie et conserva le château de Pourcheyrolles jusqu’à ce
que, au siècle dernier, Marie-Anne Flandrin, de Pourcheyrolles, l’apportât
par mariage à Louis-François-Joseph de Fages de Chaulnes, qui le transmit
lui-même à son neveu, Charles-Gaspard de Fages de Chaulnes, dont le fils,
habitant le Puy, en était encore propriétaire au début du XXe siècle. Sur la
porte d’entrée sont sculptées les armes des Flandrin, ainsi que sur la porte
de la grange qui précède le château d’une centaine de mètres. Nous pénétrons
dans le manoir par la tour de gauche où se trouve l’escalier et nous suivons
un couloir sur lequel s’ouvrent les appartements seigneuriaux. Deux
cheminées, des portes et des fenêtres attestent encore l’art avec lequel
avait été construit ce château. Cheminées et ouvertures sont toutes de
formes bizarres et très différentes les unes des autres. L’architecte qui a
conçu cette demeure avait l’esprit aussi fécond qu’artistique et dut
certainement regretter que l’espace qui servait de piédestal à son
chef-d’œuvre ne fut pas plus grand. Tel quel, c’est un bijoux d’habitation
du moyen-âge. Ce n’est pas le manoir bâti pour être à l’abri d’un assaut en
règle, quoiqu’il le soit en réalité par sa position, ni bâti pour avoir une
garnison mais c’est une luxueuse retraite où le seigneur et maître pouvait,
abandonnant la vie bruyante du monde, s’y reposer et passer agréablement une
partie de l’été. Il avait de là une vue ravissante. A l’ouest s’élèvent les
plateaux dans une pente douce et fertile. Au sud, c’est le cratère de La
Gravène qui dresse son cône géant de laves et de scories. Au nord, c’est une
chaîne de montagnes pittoresques qui n’est séparée de Pourcheyrolles que par
La Pourseille tombant en cascade, près du château de Pourcheyrolles, du
faîte d’un entablement haut de 35 mètres. A l’est, c’est la vallée de La
Fontaulière qui s’est creusé un lit profond au milieu des basaltes et des
laves tombées des cimes voisines. (1)
maison-forte de Pourcheyrolles 07560
Montpezat-sous-Bauzon, propriété privée, visible depuis un belvédère situé
en bordure de la RD 536.
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