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Maison forte de Brassolard à Saint-Nizier-de-Fornas
 
 

        Le château de Brassolard est situé sur le territoire de Saint-Nizier-de-Fornas, mais à une courte distance de Saint-Bonnet-le-Châteàu. En arrivant à Brassolard, on rencontre d’abord la grange, vaste bâtiment, percé seulement d’un portail très grand, à ogive en plein cintre. En franchissant le portail, on se trouve sous un hangar soutenu par des colonnes de pierre à section hexagonale, avec bases et chapiteaux simples, mais assez purs. Le colombier présente, au rez-de-chaussée, une pièce voûtée, écurie ou poulailler, au-dessus de laquelle est une pièce à laquelle on accède par une porte à moulures, de style ogival, desservie par un escalier extérieur en pierre, de construction assez grossière; le palier en est constitué par une meule de moulin usée. Cette pièce n’est autre que l’ancienne chapelle. Au-dessus est le pigeonnier auquel on accède par une échelle de meunier. Cette disposition rappelle sans doute que la colombe est la figure du Saint-Esprit. Entre le colombier et le bâtiment principal est encastrée une petite construction sans doute postérieure, car le dénombrement ne la mentionne pas. Elle comporte un rez-de-chaussée, en contrebas de deux marches sur la cour, servant aujourd'hui de buanderie et ayant servi d’écurie, car on y trouve encore une auge et une petite fenière au-dessus. Cette construction masque, en partie, le bas de la tour ronde qui forme le coin de la cour; on accède à la fenière par un escalier extérieur. Le bâtiment principal dont on aperçoit le pignon en entier à travers la colonnade s’accole à la tour précitée, contre laquelle s’ouvre une porte surmontée d’un linteau d’une seule pièce, armorié. A droite de cette porte, un trou dans la muraille, a dû recevoir le scellement d’un anneau pour attacher les chevaux. A gauche de la fenêtre, une fort belle Pieta en granit est encastrée dans le mur elle est remarquable, les figures de la Vierge et du Christ ont une grande richesse d’expression.

On franchit le seuil par un tambour moderne qui commande aussi l’entrée de la tour avec son escalier et sa porte sur le jardin, et on pénètre dans une belle pièce carrée, éclairée par une grande fenêtre. Au mur du pignon est adossée une belle cheminée en pierre, de cinq mètres de largeur. Elle présente de grandes moulures, très harmonieuses; des colonnettes engagées supportent la tablette, par l’intermédiaire de chapiteaux. Le fond de l’une des deux cavités pratiquées dans le mur, à droite et à gauche de l’âtre, à hauteur d'appui, est formé d'une seule pierre percée d’un trou circulaire, par où bon peut voir ce qui se passe dans la cour, et qui franchit le portail. Le mur opposé à la fenêtre présente trois enfoncements: celui du milieu, encadré d'une moulure, sert de placard. Une cloison en bois forme un office dans lequel est compris le jambage gauche de la cheminée. Dans le coin diagonalement opposé à l’entrée et dans le troisième enfoncement se dissimule une petite porte donnant accès à un escalier qui conduit au sous- sol. Cette pièce qui sert de cuisine, est dallée de pierres reposant sur une voûte, alors que les autres pièces sont planchéiées. Par une porte percée dans un mur de refend, on pénètre dans une pièce plus petite, munie d’une alcôve, a côté de laquelle s’ouvre une porte sur un petit couloir. La dernière pièce du rez-de-chaussée, deux alcôves en boiserie sont établies de chaque côté de la porte. A l’angle gauche, une petite porte donne accès dans un cabinet circulaire de l’une des tours. A l'angle droit, une autre porte ouvre sur un cabinet de la tour carrée. La pièce est éclairée par une grande fenêtre. De la première pièce, par le petit escalier, on arrive dans le fournial, dans lequel existent encore deux fours. De là, on passe sous la cuisine, dans une cave voûtée qui présente dans un recoin, une niche maçonnée, qui paraît correspondre au derrière du four.

De l’autre côté, le fournial communique avec une grande cuisine dallée munie d’une grande cheminée en pierre et éclairée par deux ouvertures sur le jardin, en contrebas duquel elle se trouve. Dans la tour ronde il y avait un évier. A côté de la tour carrée, une porte ouvre sur la cour de derrière, à laquelle on accède par deux marches. Cette porte était plus large, à l’origine; un petit toit protège le seuil et empêche l’entrée des eaux pluviales. Au-dessus de la porte de la cuisine, une fenêtre a été murée. La petite cour carrée est percée sur deux faces d’une petite ouverture à chaque étage. La cour était autrefois complètement close, un vaste hangar prolongeait la face nord de la grange, et un mur percé d’une porte cochère rejoignait la tour carrée. En examinant la façade on voit que la fenêtre de la grande salle, et celle de la cuisine sont anciennes, leurs encadrements gardent des traces descellements, si l’on pénètre à nouveau dans le manoir par la porte de la tour sud-est, on doit gravir quelques marches et on emprunte un escalier étroit et raide, avant de prendre pied à l’étage; on trouve à droite, une porte donnant accès dans une petite pièce carrelée qui occupe le reste de la tour et sert de charnier. On entre ensuite dans une première pièce éclairée par la fenêtre au-dessus de la porte et par la grande fenêtre moderne. Deux cabinets ont été parquetés et plafonnés au XIXe siècle. De cette pièce, située au-dessus de la cuisine du rez-de-chaussée, on passe dans un grenier.

Dans un dénombrement dressé pour Laurent Chappuis, le 21 août 1684 par Jean Tissier, expert de Chaumont, on voit que Brassolard consistait alors en "maison, chambre, fournial, cave voûtée, chapelle, colombier, petite écurie au-dessous, grange, petit jardin joignant icelle, étables au-dessous", plus divers prés et moulins, les terres de Prevchou, le grand Pré, l’Ouche, la Font, le Verdier, Beauvoyre, le Champ du Tour, le Pastural Mouton, la Saigne de Fonfresde, la Bâtie, la Grande Goutte, l’Ecluse, la Goutte, etc, confinant celles de nobles André Boyer, Claude Verchière, du Besset. Le tout fut estimé 15.400 livres. Une tradition veut que Brassolard ait été un rendez-vous de chasse des comtes de Forez, mais le premier possesseur certain du manoir est Jean de Brassolard, mentionné en 137b. Un quart de siècle plus tard, les Chappuis y sont installés. Nous savons, en effet, qu’en 1399, Laurent Chappuis, de Brassolard, devait annuellement un dément de seigle sur sa terre de la Bâtie, à Guillaume Taillefer, curé de Saint-Bonnet. Cette famille nous paraît être celle des seigneurs de Chaumont, représentée au siècle suivant par Jean Chappuis, fils de Pierre, et marié le 3 août 1430, à Jeanne de Chaumont, fille d’Alexandre et héritière de sa maison. Jean Chappuis testa le 20 octobre 1490. Le 3o décembre 1497, Barthélemy Chapuis, seigneur de Brassolard, Claude Chapuis, son fils, et Guillaume de la Filhe, marchand de Saint-Bonnet, vendent au curé Célarier, une rente de 9 livres 5 sols tournois et de 7 cartons 1/2 de froment, moyennant 200 livres tournois.

Au début du XVIe siècle le possesseur de Brassolard est Gabriel Chappuis, notaire de Saint-Bonnet en 1560, qui testa le 17 juillet 1562, laissant de Claudine Verdier: Claude, qui suit; 2° Christophe, procureur ès cour et bourgeois de Lyon, marié d'abord à Catherine François; puis à Sarah Catton; de ses deux mariages il eut quatarze enfants dont Discret Maître Claude Chappuis, contrôleur des tailles au pays de Lyonnais, seigneur de Brassolard, qui épousa en premières noces Marie de Vinols, fille de Pierre et de Marguerite Berthon; puis le 6 décembre 1606, Jeanne Orellu, fille de Pierre, châtelain d’Apinac et de Jacqueline de Chàtcauneuf de Rochebonne de Labourange. Il eut Laurent, qui suit; 2° Claudine, mariée à M. Giraud, consul de Saint-Bonnet; 3° Marguerite, mariée à Benoit Rigodon, avocat en Parlement; 4° Laurent, né le 1er mars 1615; 5° Toussainte, né le 26 mars 1616; 5° Antoine, né le 4 juin 1617. Laurent Chappuis, procureur en la châtellenie de Saint-Bonnet, épousa Toussainte Boyer, fille de Pierre et de Françoise du Besset, dont Pierre, né le 11 décembre 1633; 2° François, né le 19 juillet 1635; 3° Léon, né le 21 décembre 1636; 4° Marguerite, née le 27 juin 1638, mariée le 30 janvier 1655 à Raymond de Gayardon, fils de François et de Marie de Bays qui devint ainsi seigneur de Tiranges, Boisset, Brassolard, etc, capitaine au régiment lyonnais; il testa le 12 août 1687, laissant deux filles religieuses, Françoise et Anne et un fils Laurent de Gayardon de Gresolles, seigneur de Tiranges, Boisset, Chaumont, Montagnac, Fournier, Brassolard, etc, capitaine au régiment Lyonnais, marquis de Fenoÿl après son alliance, le 29 mars 1694, avec Marguerite-Orianne de Fenoÿl, fille de Jean, seigneur de Sérézin, et de Charlotte de Migieu, dont Laurent-Charles, qui suit; 2° Guy, capitaine au régiment de Tallard; 3° Antides; 4° Gabrielle; 5° Marie.

Le 14 juin 1742, devant Dupin, notaire à Estivareilles, noble Reymond Boyer de Montorcier, ancien conseiller du Roi, fondé de procuration de haut et puissant seigneur messire Charles-Laurent de Gayardon, seigneur de Fenoÿl, y résidant, vendait l’entier domaine dudit seigneur, situé au lieu de Brassoulard, paroisse de Saint-Nizier, consistant en bâtiments de maisons, granges, écurie, colombier, jardins, prés, terres et pâturaux, avec leurs prises d’eau, tant pour les dits prés que moulins, et tout ce qui en dépend, aisances et appartenances pour le prix de 14.000 livres, à Jean Baleyguier, marchand de Broutillet, paroisse d’Estivareilles. Cette famille Baleyguier est très ancienne dans la région: en 1509, Marcelline Veyrier, de Saint-Bonnet, déclare devoir 5 livres tournois pour l’anniversaire de son époux, Jérémie Baleyguier. Jean Baleyguier (1697-1758) laboureur et marchand de Broutillet, l’acquéreur de Brassolard, élit en 1755, sa sépulture dans le tombeau de sa famille, dans l’église d’Estivareilles. Marié à trois reprises, il eut Claudine, mariée à Jean Daval, laboureur à Vaux; 2° Jeanne, mariée à Jean Dupin, laboureur au Pin; 3° Marguerite, mariée à André Petit, laboureur de Claveyres, à Bas-en-Basset; 4° Jeanne, mariée à Jean Faure; 5° Jacqueline, mariée à Georges Montet, laboureur à Chabanelle; 6° Jean, qui suit; 7° Marguerite; 8° Jeanne-Marie, mariée à Léonard Court, de Viviers; 9° Marguerite, mariée à Jean Badel, de St-Maurice; 10° Jean, marié à Catherine Machon; 11° Jean, menuisier à Saint-Bonnet, marié à Marguerite Jouve; 12° Claudine, née le 4 avril 1748; 13° Marie, épouse de M. Grillet. Jean Baleyguier, dit la Grise, à cause de la couleur de sa redingote, mort en janvier 1806, faisait le commerce des bois, notamment avec les constructeurs de bateaux de Saint- Rambert.

En possession de Brassolard, Jean Baleyguier épousa en 1768, Marie Paule de Montarcher, dont Jean, qui suit; 2° Jean-Baptiste; 3° Jean-Claude, dit de Vaux (1774- 1851), marchand à Saint-Bonnet, marié à Marie Bourgier; 4° Jean-Pierre, dit de Chancel, marié à Marie Mirmand, morte le 15 février 1806; 5° Claudine, épouse Tabard; 6° Marie, religieuse Saint-Joseph à Saint-Nizier. Jean-Louis Baleyguier, prit en 1790 a Avignon, ses grades de bachelier et licencié en droit canonique et civil. Arrêté en 1793, il fut libéré le 10 germinal, an II; en 1797 il achète de Richard-Montchaud, dans le quartier de la Châtelaine, à Saint-Bonnet, l’ancienne maison des Allard et des Berthaud de la Chapelle, pour 3,500 livres; il y établit son étude de notaire; en 1814, il fut décoré de l’ordre du Lys et nommé en février 1823, maire de Saint-Bonnet-le-Chàteau. Le 12 messidor an IX, il avait épousé Claudine Durand, fille de Jean-Louis et de Madeleine Imbert, dont Louis, qui suit; 2° Jules; 3° Thérèse (1808-1874) mariée en 1830, à Joseph Chabalier; 4° Octavie, morte à 15 ans. Jean-Louis Baleyguier (1804-1857), notaire à Saint-Bonnet en 1829, à la suite de son père, maire en 1831; épousa en 1833, Rose-Marie-Joséphine de Brye, morte le 16 avril 1842, fille de Laurent et de Victoire de Pandreau du Masboyer, dont Claude- Marie-Laure; 2° Léontine (1833-1855) épouse Pouzol, notaire à Montluel; 3° Jeanne-Marie-Zoé; 4°Noémie, qui porte Brassolard à Barthélemy Audry; 5° Edwige; 6° Arthur (1840-41); 7° Marie. Barthélemy Audry était né le 22 octobre 1825, de Claude Audry et de Madeleine Carra. Barthélemy Audry épousa Marie Baleyguier, en novembre 1854, et en eut Paul-Jean-Louis (16 octobre 1855-21 mars 1917), lieutenant-colonel d'artillerie, chevalier de la Légion d’honneur, officier d’académie, marié le 2 décembre 1884, à Charlotte-Eugénie-Gabrielle Pravaz. (1)

maison forte de Brassolard 42380 Saint-Nizier-de-Fornas, propriété privée, ne se visite pas.


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     Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Vol. II, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)

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