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Au milieu du XIe siècle la totalité du territoire de la paroisse de
Saint-Germain-de-Montgommery appartenait à la famille de Montgommery.
Quelques siècles plus tard, l’abbesse d’Almenèches et l’abbé de
Saint-André-de-Gouffern continuaient à se partager les biens concédés par
Roger II de Montgommery et ses successeurs tandis que deux fiefs, celui de
la Tour et celui des Champeaux ainsi que la vavassorie de la Plesse,
relevaient du Comté de Montgommery et le quart de fief de Saint Germain du
Comté d’Alençon. Le manoir de la Plesse a conservé la majeure partie de ses
bâtiments agricoles anciens et ceux-ci n’ont pas subi d’altérations
majeures. On remarque une grande disparité dans les campagnes de
constructions ou des transformations, mais chaque élément, pris isolément,
est intéressant car il porte témoignage d’une grande continuité dans la mise
en valeur de ce domaine et permet de suivre son évolution, tant qualitative
que quantitative, chaque nouvelle production ou chaque progression de la
production se traduisant par une nouvelle construction ou l’agrandissement
d’un bâtiment existant. Cette permanence d’occupation, cette constante
amélioration, la conservation de son bâti ancien, sont dus à de multiples
facteurs: présence de l’eau, qualité des terres, isolement relatif à l’abri
des grandes routes mais aussi proximité de marchés actifs. Tous ces facteurs
ont n’ont sans doute pas été sans influer sur son destin et participer au
maintien de son intégrité, puisque constitué depuis au moins quatre siècles,
ce domaine, pour ce que l’on peut en juger, n’a pratiquement pas dû varier
de contenance au cours des âges. L’ensemble des constructions, demeure et
bâtiments agricoles, forme un U très ouvert dont l’habitation ferme le fond
avec une façade principale orientée à l’Ouest. La maison d’habitation est
construite sur un plan rectangulaire. Les cinq premières travées du
rez-de-chaussée en partant de la droite, l’ancien mur de pignon Nord, devenu
cloison de séparation intérieure, la partie de la façade arrière
correspondant aux cinq premières travées et peut-être le pignon Sud, sont
homogènes et constituent la 1ère phase de construction. Les deux premières
travées en partant de la droite sont construites sur cave. Sur la façade
postérieure une tourelle contenant l’escalier et de chaque côté de celui-ci,
deux petites galeries desservant les appartements d’étage. L’ensemble
comprend huit travées étroites mais un examen même superficiel permet de
déceler plusieurs campagnes de construction. Autant que dans son plan, le
soubassement, tout au moins de ce que l’on peut en voir, permet de suivre
les différentes phases de construction par l’emploi différencié des
matériaux, par leur technique de mise en oeuvre et leur mode de pose.
Partant de la droite vers la gauche, l’on discerne mal la nature du
soubassement de la partie la plus ancienne, mais il semble qu’il ait été
constitué de blocs de « roussin », cette oolithe ferrugineuse du Sud Pays
d’Auge, blocs de forte taille, à peine dégrossis, calés sous les poteaux les
soutenant. L’espace intermédiaire est garni d’un blocage de silex tout
venant, noyé dans un bain de mortier. Au-delà et tout particulièrement sous
la grande adjonction, l’on distingue un emploi très caractéristique de
harpes de pierres, reprises par endroits en briques, avec panneaux de silex
taillés t posés par lits. La cheminée du pignon Nord comporte plusieurs
assises de roussin et ensuite un appareillage de harpes d’angle en calcaire
cénomanien avec remplissage de silex. Le mur soutenant le pan de bois
fermant le dessous de la galerie Sud et qui correspond à une adjonction
postérieure à l’édification de la tourelle et de cette galerie est construit
en pierres de roussin, de moyen appareil, taillées avec soin. L’ensemble de
la façade sur entrée est à encorbellement sur sommiers mais, en raison du
décalage de son érection, l’on y remarque des différences, tant dans la
section des bois employés que dans les techniques de mise en oeuvre.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du logis, ainsi que les
quatre cheminées à l'intérieur, les façades et les toitures de tous les
communs, à l'exclusion des bâtiments modernes, le four à pain, le mécanisme
du pressoir : inscription par arrêté du 6 septembre 1993 (1)
manoir de la Plesse 14140 Saint-Germain-de-Montgommery, propriété privée, ne
se visite pas.
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