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Le manoir de la Varinière fut élevé au
XVIe siècle, par une famille du nom de Varin avant d’être la propriété de
quelques unes des familles connues de la région: les de Philippe, les de
Corday puis les de Gaultier. Cette terre est assise en bordure de l’immense
domaine des Montgommery mais dans l’acte de cession de 1782, les vendeurs,
les frères de Corday de Glatigny et du Renouard, déclarèrent : "qu’ils ne
savent de quelle seigneurie lesdites pièces de terre cy vendues sont
mouvantes et relevantes, ledit seigneur acquéreur chargé demeurant chargé de
s’en informer et de les tenir mouvantes et relevantes des seigneuries dont
elles se trouveront dépendre, par les rentes, charges et faisances
seigneuriales dont elles pourroient être et si d’aucunes elles sont maculés
par titres valables et durement perpétués". L’acquéreur procéda à quelques
recherches et régla les droits de treizièmes, au receveur du domaine du
domaine, cette propriété relevant de l’apanage de Monsieur pour sa baronnie
de Montpinçon en l’aînesse de la Mare. Le Sieur Picot, comte de Dampierre et
seigneur du fief voisin du Coudray, contesta ce choix et il s’ensuivit un
"débat de tenure et de mouvance" grâce auquel on peut reconstituer la suite
des différents propriétaires, du milieu du XVIe siècle à la Révolution. On
trouve ainsi mention des aveux rendus par Jean et Jean Chambéry frères le 2
décembre 1556; par "Me Jean Philippe curé de Montpinson tant pour luy que
pour Roger Philippe", le 23 mars 1580; d’une déclaration donnée « par la
demoiselle Anne Bouret veuve du sieur Ives Philippes écuyer sieur de
Beaumont pour leurs enfants mineurs comme tutrice le 10 octobre 1663. Mais
en fait la réclamation du comte de Dampierre n’était pas entièrement
injustifiée car une petite portion du domaine, 5 acres environ, devaient
dépendre d’une vavassorie de la Planquette qui devait relever de la
seigneurie du Coudray. Il s’agit donc d’un petit domaine roturier créé par
une famille Varin dont quelques membres sont signalés à Tortisambert,
essaimant dans la région en s’alliant avec la famille de James et peut-être
pour certains de gagner Honfleur où un Varin participe aux luttes opposant
catholiques et protestants. D’autres resteront aux environs de Tortisambert
et seront en relation avec les le Jumel de Lisores Mais dès le milieu du
XVIe siècle, les Varin commencent à vendre leurs biens de Tortisambert ou à
constituer des rentes tandis que parallèlement les Philippe, constituent
leur domaine. L’un d’eux, Yves de Philippe, sieur de Beaumont est trouvé
noble à Tortisambert en 1666 tandis que Charles de Philippe prend le titre
de sieur de la Varinière en 1696...
Cette charmante demeure laissée en bien piteux état par un demi-siècle
d’occupation discontinue était devenue, dans les années 1950/1960, l’une des
Auberges de la Jeunesse de la région normande avant d’être heureusement
remarquée par un couple qui s’attacha au fil des années à lui restituer sa
physionomie d’antan : avec tact et mesure, elle y est parvenu avec bonheur.
Sa charpente et de sa décoration, d’une grande homogénéité, qui conservaient
encore de nombreux témoins ont permis une restauration fidèle, de fait que
l’ensemble nous apparaît maintenant comme l’élément de référence par
excellence d’une école de charpenterie caractéristique de l’Ouest du Pays
d’Auge, école dont l’extension se précise un peu mieux chaque jour. Au logis
construit sur un plan rectangulaire, la façade principale tournée vers le
Nord, est accolée une petite extension sans étage élevée en plusieurs
campagnes à laquelle nous ne nous arrêterons pas. L’habitation telle qu’elle
se présente aujourd'hui, fut construite en deux campagnes. L’ensemble est
d’une très grande sobriété avec des colombages verticaux et des percements
de fenêtres parcimonieux pour cette façade tournée vers le nord et à peine
plus nombreux pour la façade sud. Ces fenêtres étaient à croisillons et
meneaux et les traces très visibles de l’une d’elles ayant été retrouvées,
les restaurateurs n’ont pas manqué de la restituer, mais en raison de
déplacement déjà ancien des anciens primitifs il a été nécessaire de créer
de nouveaux jours, ce qui a été fait très discrètement en s’inspirant du
modèle proche...
Éléments protégés MH : le manoir en totalité (lieu-dit La Varinière) :
inscription par arrêté du 6 mai 2004 (1)
manoir de
la Varinière 14140 Tortisambert, propriété privée, ne se visite pas.
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