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Manoir de la Villatte à Ansac-sur-Vienne
 
 

     La baronnie de la Villatte dépendait de la baronnie puis du comté de Confolens. En 1475, François de Pontbriand épouse Mathive Formier, fille de Jehan, conseiller du roi Louis XI au présidial de Limoges et maître des requêtes. Elle lui apporte entre autre la baronnie de la Villatte. Vers la fin du XVe siècle, François de Pontbriand fit construire près du château de Villatte le tombeau où il fait placer sa statue à côté de celle de sa femme. Décédé 25 ans plus tard, en 1521, il sera finalement enterré à Notre-Dame de Cléry. Leur fille, Antoinette de Pontbriand, épousa à Amboise en novembre 1509 Marin de Montchenu, compagnon de François 1er, gouverneur du Limousin. Elle lui apporta la baronnie de la Villatte. Leur fille Marie-Salomé de Montchenu épousa Claude de Châteauvieux, baron de Confolens et de Fromente, bailli de Bresse. Ils gardèrent la résidence de la Villatte et le droit de protection sur la chapelle Notre-Dame. Leur fils Joachim de Châteauvieux, né en janvier 1545, seigneur de la Villatte et baron de Confolens, fit son entrée dans cette ville le 3 janvier 1603. La baronnie de Confolens est érigée pour lui en comté par lettres patentes vérifiées à la cour le 27 mars 1604. Il décéda sans alliance à Paris le 13 mai 1614. Il avait testé en 1610 en faveur de René de Vienne, fils de sa sœur cadette Marie dame de Châteauvieux et de Marc de Vienne, seigneur de Vauvillars, lui cédant le comté de Confolens et la baronnie de la Villatte. Charles de la Vieuville épousa le 25 novembre 1649 Françoise de Vienne de Châteauvieux, fille de René, comte de Confolens et baron de la Villatte. En juillet 1669, cette dernière légua par testament à son fils, Charles-Emmanuel, le comté de Confolens et la terre et seigneurie de la Villatte.
Dans le procès-verbal de visite du comté de Confolens en juin 1657, il est précisé que la juridiction du comte de Confolens, dite "chastellenie de la Villatte ", s'étendait sur les territoires actuels du Chambon, de Chirac, d'Hiesse, de Saint-Maurice-des-Lions, de Lézignac-Durand et pour partie d'Ambernac, de Saint-Christophe et de Saulgond. Charles-Louis-Auguste de la Vieuville, né le 6 juin 1766, vivait le plus souvent à Paris et ne résida que très peu à Confolens et à la Villatte. Ruiné, il dut vendre la Villatte et le comté de Confolens le 16 février 1786 à Alexis-Benjamin-François Poute, marquis de Nieul-le-Virouil en Saintonge, qui décède à Poitiers l'année suivante. L'acte de cette vente est conservé dans les archives notariales des Archives nationales. Ses terres reviennent alors à son frère, Claude Arnoul de Nieul, maréchal de camp, dont les biens furent saisis sous la Révolution, en 1792. Le château et la réserve de la Villatte furent vendus comme bien national le 9 brumaire an II à Jean-Baptiste Peyraud. En 1830, une partie de la galerie en arcade est détruite. La famille Duboys s'installe à la Villatte, dont hérite en 1942 la famille Filhol.
Cet édifice fortifié des XVe et XVIe siècles, remanié aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, est situé le long de la route qui relie Confolens à Chasseneuil-sur-Bonnieure. Le parc a été en partie détruit dans le premier quart du XIXe siècle pour permettre la construction de la route d'Angoulême à Châteauroux. Dans son état actuel, l'édifice est constitué de deux ailes (nord et ouest) ordonnancées en L autour d'une cour avec un jardin d'agrément. L'aile occidentale est prolongée par un corps de bâtiment constitué d'arcades et d'un bâtiment reconstruit après 1830. A l'est, une grange fermait l'espace, mais elle a subi un incendie à la fin du XXe siècle. Au sud, un portail d'entrée clôt l'ensemble. Une tour est conservée dans l'angle nord-ouest et une autre au sud du logis ouest, actuellement sous un hangar. Une tour de pigeonnier est située au sud. L'appareillage est constitué de moellons majoritairement de granite et dans une moindre mesure de gneiss. Les encadrements des baies sont en calcaire jaune (pierre de Pressac), et pour certains restaurés tardivement en calcaire gris (pierre de Vilhonneur). Le premier édifice lisible dans l'état actuel est un bâtiment situé à l'ouest, enclos vraisemblablement d'un mur de clôture au nord et au sud et de douves. Ce premier logis, datable du XVe siècle, a un étage carré recouvert d'un toit à longs pans et croupes couvert de tuiles plates et percé d'une lucarne. Il était de plan rectangulaire et flanqué d'une tour d'escalier extérieure, aujourd'hui englobée dans l'angle de l'aile nord. Cet édifice était fortifié. Deux tours sont conservées. L'une, au nord-ouest, est percée de deux archères canonnières et d'une archère simple. La seconde, au sud-ouest, est partiellement détruite et conservée sous un hangar. La fonction primitivement défensive de la tour de pigeonnier est discutée. Enfin, sur le cadastre de 1826, une autre tour aujourd'hui disparue est figurée au sud-est, à l'angle d'une grange. Des douves, toujours visibles au nord et à l'ouest, ont certainement existé aussi à l'est (actuellement présence d'une marre) et au sud (remblaiement pour installer deux fermes). Des pierres d'attente à l'angle sud-est du mur oriental de l'aile occidentale suggèrent l'existence d'un mur de clôture vers le sud. Le mur de clôture septentrional préexistait à la construction de l'aile nord. Quatre corbeaux semblent constituer les vestiges d'une possible bretèche dominant une entrée fortifiée.
Dans son état actuel, la façade orientale de cette aile occidentale a été modifiée. Les encadrements sont en calcaire jaune (pierre de Pressac) et gris (pierre de Vilhonneur). A l'étage, trois baies en accolade semblent avoir été remaniées, au moins les appuis de fenêtre qui sont de modèles différents et pour deux d'entre eux en calcaire gris. Sous la fenêtre centrale, une reprise en briques témoigne de ces remaniements. Au rez-de-chaussée, vers le milieu de la façade, se distingue un départ de voûte en brique à l'emplacement d'un four à pain. La fenêtre à traverse située au rez-de-chaussée est remaniée, en calcaire gris de Vilhonneur. Enfin, une pierre granitique de forme pyramidale sort du mur près de la porte sud. Sa fonction n'a pas pu être élucidée, sa face supérieure étant oblique. Un corps de logis a été adjoint en retour d'équerre au nord, probablement à la fin du XVIe siècle. Il est constitué d'un grand corps de bâtiment rectangulaire, auquel ont été adjoints postérieurement sur le mur nord deux édifices rectangulaires non chaînés qualifiés de " contreforts ". Ce bâtiment s'appuie donc sur le mur de clôture nord pré-existant dans lequel ont été percées plusieurs baies aux linteaux non alignés, dont une porte haute maintenant murée et une fenêtre en accolade portant des fleurs de lys, emblème de la famille de Châteauvieux, sur la retombée des piédroits. La façade sud, sur la cour, est ordonnancée en cinq travées avec une porte décentrée à imposte. Seules les deux fenêtres de l'étage vers l'ouest sont des fenêtres à meneau, les autres baies ont été refaites au XVIIIe siècle. A l'extrémité ouest de la façade se trouvent une porte basse en rez-de-chaussée et une fenêtre chanfreinée. Sur le pignon orientale, en rez-de-chaussée, la porte a pu être antérieurement une fenêtre à meneau.
L'aile occidentale contient une salle (chapelle) qui a conservé son plafond à caissons. Dans l'aile septentrionale se trouve un escalier en bois à balustres du XVIIe siècle. La charpente est en carène de navire renversée. L'aile ouest est prolongée vers le sud par une galerie couverte d'un toit à longs pans, ouverte, constituée d'arcades en plein cintre en pierre de Pressac appuyées sur des colonnes circulaires à base large. Elle daterait du XVIIe siècle, époque où elle constituerait une halte de chasse. Sur le plan cadastral de 1826, cette galerie se prolongeait jusqu'à la tour de pigeonnier. Elle a été en partie détruite en 1830 et seules subsistent trois arcades et le départ d'une quatrième. Sur le mur, deux éléments sculptés érodés seraient des têtes de chevaux. La partie détruite a été remplacée dans un premier temps par une grange à façade en gouttereau, ainsi qu'en atteste une carte postale de la fin du XIXe siècle. Elle a ensuite été remplacée dans les années 1950 par le logement actuel où sont remployées une fenêtre couverte d'un arc en accolade avec un blason et une fenêtre à traverse et meneau. Sur la façade postérieure, une autre fenêtre remployée a un blason muet. La tour sud-ouest, sans couverture, conserve les vestiges d'une corniche. Les aménagements intérieurs pour l'accueil des pigeons sont très endommagés. Au sud, sur une carte postale ancienne, des dépendances à toit en appentis étaient accolées au mur de clôture, côté cour. Elles ont été détruites. Un portail surmonté de trois créneaux, aujourd'hui peu visibles sous la végétation, permet l'accès à l'ensemble. Des éléments déposés sont présents aux alentours, en remploi dans des parterres ou dans une grange.

Éléments protégés MH : les façades et les toitures du logis ; l'escalier en vis situé à l'angle des ailes Nord et Ouest du logis ; l'escalier en bois à balustres situé dans la partie centrale de l'aile Nord du logis ; la chapelle avec son plafond à caissons située dans l'aile Ouest du logis : inscription par arrêté du 8 mars 1991. (1)

manoir de la Villatte 16500 Ansac-sur-Vienne, propriété privée, ne se visite pas.

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Crédit photos : Monsieur Rosier  sous licence Creative Commons
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     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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