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L'Hôtel des Rohan aurait
été construit au début du XVIIIe siècle, sur ordre de Catherine, héritière
des comtes de Parthenay. En 1575, lors de son mariage avec René II de Rohan,
elle lui apporta la seigneurie de Soubise. Femme remarquable et cultivée,
cette huguenote joua un rôle déterminant lors du siège de La Rochelle en
1627, ainsi que son second fils, Benjamin, seigneur de Soubise. On ignore si
l'Hôtel des Rohan fut habité par les seigneurs de ce lieu. En revanche, à
partir de 1690, il était propriété du roi Louis XIV qui en fit don à la
commune, le 16 octobre 1691. Devenu propriété des Filles de la Charité ou
sœurs de saint Vincent de Paul qui furent chargées d'y soigner les malades
et d'y instruire les enfants, celles-ci ne s'y installèrent que dans le
courant de l'année 1696. Pendant un siècle, l'Hôtel des Rohan, devint
"l'hospice de Soubise". Les biens dépendant de l'hospice consistaient en 30
ares de marais salants, situés dans la commune de Moêze, acquis par la
supérieure des Filles de la Charité de l'établissement, le 25 mars 1741, et
un mobilier d'une valeur de 6000 francs. Jusqu'à la Révolution, l'hospice
fut administré par les sœurs de la Charité qui recevaient une pension
annuelle de 150 francs chacune. Lors de la Révolution, l'hospice fut
séquestré, le mobilier vendu. Sous le Consulat, la restitution de l'hospice
aux religieuses fut décidée mais, devant son état de délabrement, elles
durent y renoncer. L'Hôtel des Rohan devint alors école publique pendant
plus de 180 ans, jusqu'en 1982, année à laquelle il fut transformé en hôtel
de ville : mairie, bibliothèque, etc...
On accède à l'Hôtel des Rohan par un superbe portail couronné d'un tympan
au-dessus duquel se trouve un écusson sur lequel existaient sans doutes les
armes royales mais celles-ci ont été martelées lors de la Révolution. De
part et d'autre de cette porte s'étend une plate-bande ornée de sculptures.
La face opposée, donnant sur la cour, offre également des décors très bien
conservés. Autrefois, deux pilastres d'ordre ionique encadraient la porte.
Il n'en subsiste aujourd'hui que les chapiteaux. Les décors représentent des
attributs guerriers: canons, épées, sabres. A gauche, le sculpteur aurait
représenté le château fort de Soubise. L'édifice, à proprement parler, a été
construit à la fin du règne de Louis XIII. De plan rectangulaire, il est
doté d'une très belle porte d'entrée surmontée d'un fronton segmenté brisé,
encadrant un écusson en partie détérioré. La porte est ornée sur son
pourtour d'élégantes sculptures. La façade principale est dotée de cinq
lucarnes dont l'une, coiffée d'un fronton triangulaire avec acrotères,
domine les quatre autres de proportions plus modestes. Par ailleurs, on
remarque aux quatre coins de l'édifice des vases en pierre et deux
gargouilles. L'intérieur offre quelques belles cheminées monumentales et un
escalier très large, en pierre. (1)
Éléments protégés MH : la façade principale ; les deux cheminées à
rez-de-chaussée ; la porte sur rue avec les deux parties de mur de clôture
voisines : inscription par arrêté du 8 décembre 1928.
hôtel des Rohan 17780 Soubise, propriété de la commune, hôtel de ville
aujourd'hui.
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