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La Vallerie est une ancienne maison noble
qui relevait, sous l'Ancien Régime, du comté de Benon. On accède au logis
par une allée bordée de marronniers qui mène à une grande cour entourée de
murs dont le portail d'origine a disparu. On remarque, à gauche en entrant
un beau pigeonnier carré, très bien restauré, dont la toiture, couverte
d'ardoise, est surmontée d'un pigeon en plomb. A droite, une simple tour
également carrée lui fait pendant. Dans la dite cour on trouve, de chaque
coté, les anciennes servitudes; dans le fond, occupant toute la largeur, le
logis de forme rectangulaire d'un étage couvert de tuiles canales. Derrière
le bâtiment, au nord, une vaste cour également close de murs hauts. Vers la
fin du XVIIe siècle, La Vallerie appartenait à Noble homme Thomas Liger,
sieur de La Vallerie, (né vers 1644, décédé le 17 Mai 1701), inhumé, ainsi
que sa femme, Jeanne Portreau, (décédée le 6 Mars 1695), dans l'église de
Saint-Cyr. Le 20 Novembre 1747, leur fille, Angélique, née le 18 avril 1685,
veuve de Jacques Hersent, bourgeois, demeurant à Niort, vend le domaine à
dame Jeanne de Hillerin, veuve de Jean Macaud, sieur du Doret, demeurant à
La Rochelle, paroisse Notre Dame. "La maison de La Vallerie avec toutes ses
appartenances et dépendances, de cours, prés, jardins, bois de futaie, et,
en plus, la métairie de Cramahé, avec également ses appartenances et
dépendances, terres labourables, prez et marois". Par contrat de mariage du
10 novembre 1755, le domaine échut à Jacques-Gaspard Prou, écuyer,
chevalier, seigneur de Monroy, demeurant en sa maison de La Goronnerie,
paroisse de Saint-Pierre d'Amilly. Son fils et unique héritier,
Jacques-Christophe, un des chevau-légers de la garde du Roi, se mariait le
17 janvier 1781 à La Rochelle (paroisse Notre-Dame) avec sa cousine
germaine, Françoise-Suzanne-Paule Macaud, fille de maître Jean-Christophe
Macaud du Doret, conseiller du Roi et son premier avocat en la sénéchaussée
et siège présidial de La Rochelle, et de dame Marie-Anne-Françoise-Thérèze
Régnaud. Ils eurent deux enfants morts en bas-âge; leur mère devait décéder
le 4 février 1783, âgée de 28 ans, et inhumée dans le chœur de l'église
Nôtre-Dame de La Rochelle. Prou de Monroy était codirecteur des marais
desséchés de Taugon-La-Ronde, Choupeau et Benon. Il se remariait le 16 avril
1787 à La Rochelle, paroisse Notre-Dame, avec Marie-Louise-Charlotte Cassou,
âgée de 17 ans, fille de maître Louis Cassou, conseiller du Roi, lieutenant
général honoraire de la sénéchaussée de La Rochelle, seigneur de
Saint-Mathurin, et de dame Marie-Charlotte Maudet. De cette union, deux
enfants mouraient également en bas âge.
Prou de Monroy émigra au mois de janvier 1792. Il resta hors de France
jusqu'au mois de juillet 1800. Dans cet intervalle de temps, ses biens
furent séquestrés et inventoriés. Le 18 thermidor an II de la République, un
procès-verbal de visite à la requête des fermiers de La Vallerie constatait
l'état de dégradation des bâtiments, jardins, barrières, granges, toits et
autres dépendances, composant le domaine. Le 15 vendémiaire an IX,
Marie-Louise-Charlotte Cassou se rend adjudicatrice des biens de son mari,
ainsi qu'il résulte du procès-verbal dressé par les administrateurs du
directoire du district de La Rochelle, le même jour, puis elle obtint sa
séparation de biens. Le sieur de Monroy étant rentré en France, après la
Révolution, sa femme n'en conserva pas moins la propriété de La Vallerie.
Par testament olographe, en date du 2 avril 1823 et déposé aux minutes de
maître Hérard, notaire à La Rochelle, elle institua son mari, légataire
universel. Elle décéda à La Rochelle le 13 avril 1824, place d'Armes dans
l'immeuble dont elle avait hérité de son père. Ledit sieur de Monroy avait
au surplus, par ordonnance de M. le président du tribunal de première
instance de l'arrondissement de La Rochelle, en date du 22 décembre 1824,
obtenu l'envoi en possession du legs universel fait à son profit par sa dite
épouse. Ainsi il s'est trouvé légalement nanti de la succession de cette
dernière et, par le fait, il est redevenu propriétaire de son domaine de La
Vallerie. Il fut maire de Saint-Jean-de-Liversay de 1815 à 1819, décéda le
20 novembre 1829 à La Vallerie et sera inhumé à Taugon-La-Ronde. Sa tombe,
existant toujours, fut restaurée par des membres du foyer rural de
Saint-Pierre-d'Amilly, lieu de sa naissance. Il n'avait pas d'héritier
direct, et ses petits-neveux vendirent le domaine par licitation et
l'adjudication fut prononcée au profit de M. et Mme Potel. Alexandre-Jean
Potel, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, était le mari d'Anne-Judith
Gilbert de Gourville, nièce de Prou de Monroy. Il revendait le domaine le 12
avril 1850. (1)
manoir de la Vallerie 17170 Saint-Cyr-du-Doret, propriété privée, ne se
visite pas.
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