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Le manoir de
la Garde datable des XVIe et XVIIe siècles a fait l’objet d’une restauration
de qualité tant sur le logis que sur ces parties constituantes. La remise
sur piliers qui forme une aile en retour d’équerre présente une disposition
rarement conservée. Elle participe à l’agencement de la cour et se rapproche
par sa structure sur piliers à celle du Bot en Saint-Martin des Prés ou
peut-être même à la galerie du manoir de Tréhardet dont l’étage en pan de
bois a été en partie maintenu. Une autre remise associée à une chapelle se
retrouve également au château du Fournet sur la commune de Saint-Judoce et
pose ici la question de l’emplacement de la chapelle disparue de la Garde.
Un jardin d’esprit médiéval a été créé dans la cour des communs et participe
à la mise en valeur du lieu. Enfin, l’escalier intérieur du logis fait
partie des ouvrages d’ébénisterie remarquables par son montage indépendant
des maçonneries et ses balustres fines et savantes.
Le manoir de la Garde appartient lors de la Réformation de 1513 à Bonabes de
Lesquen, sieur de la Sansonnaye "qui tient également le manoir de la Garde".
L'origine de la construction du logis actuel n'est pas connue avec
certitude, toutefois une partie des maçonneries actuelles attestent de son
ancienneté et les cheminées de la salle et de la chambre de l'étage
remontent au XVIe siècle. La porte d'entrée est surmontée d'un blason
d'alliance des familles de la Motte et de l'Escu qui situe la construction
dans la première moitié du XVIe siècle. Renée de Lescu épouse Joachim de la
Motte, fils de Jacques de la Motte dont la naissance est attestée avant
1507. Le manoir tel qu'il se présente aujourd'hui a été amputé d'un tiers de
sa façade vraisemblablement suite aux ravages des guerres de la Ligue qui
sévissent sur le territoire. Le journal de François Grignard mentionne en
1589 que sa maison de Champsavoy, proche de la Garde, fut entièrement
ravagée par les chevaux légers de Vignancourt qui brûlèrent une partie des
bâtiments. Il est fort possible que la Garde ait subie le même sort, d'où la
consolidation d'une partie du logis, l'agrandissement de l'aile arrière et
sa transformation en pavillon au cours du XVIIe siècle. Le colombier
circulaire qui a conservé son échalier intérieur est probablement refait
également à cette période. Les communs qui ferment la cour à l'angle Nord
Est sont reconstruits aux alentours des années 1800 sur des bases anciennes.
La famile Rouault de la Vigne est propriétaire du domaine aux XIXe et XXe
siècles, Aristide Marie François Rouault de la Vigne ayant épousé, en 1837,
Sophie Denis de la Bigotière, l'héritière de la Garde. Les matrices
cadastrales de 1845 mentionnent les parcelles 653, 654, 658 à 660 comme
étant le douaire derrière le colombier, le douaire sous le chêne, dote de
son épouse. Le portique surmonté d'une pièce en pan de bois, accolé contre
le pignon sud, est une création récente des propriétaires actuels. Il
remploi des bois exotiques de provenance de voyages divers.
Les bâtiments présents sur le cadastre de 1845 sont encore en place
aujourd'hui et confèrent à cet ensemble un intérêt supplémentaire. Le logis
dont le plan initial est amputé d'une pièce devait s'apparenter au plan type
en T (avec aile arrière), à trois pièces au sol, et tour d'escalier demi
hors oeuvre. La tour d'escalier demi hors oeuvre détruite a fait place à un
escalier en charpente avec jour central dont les balustres élégants sont à
double noyau. Le rez-de-chaussée de l'aile arrière servait dès l'origine de
cuisine. Cette aile a été agrandie et surélevée d'une toiture en pavillon.
Les maçonneries mixtes du logis correspondent aux matériaux locaux: schiste
et pierre des faluns. Une corniche avec consoles sculptées se retrouve en
façade antérieure et sur une partie de l'aile arrière; en façade, elle est
interrompue par deux frontons triangulaires en pierre des faluns. L'aile en
retour d'équerre sur la cour forme un portique raccordé au logis, certaines
des piles de granite ont été remployées à Champsavoy. Les communs proches de
l'entrée encadrent un angle de la cour, ils sont bâtis de matériaux mixtes
falun et schiste pour les parties basses avec un surhaussement en terre. Les
ouvertures avec des linteaux de bois sont plus tardives et correspondent à
la période de reconstruction vers la fin du XVIIIe siècle ou le début du
XIXe siècle. Le colombier circulaire, avec lanternon pour l'envol des
pigeons, conserve l'ensemble de ses trous de boulins et sa structure
intérieure avec un échalier en charpente. Parmi les éléments insolites, une
"vasque" à deux bassins est déposée dans la cour du logis, elle a pu servir
d'abreuvoir à oiseaux. (1)
manoir de La Garde 22630
Evran, propriété privée, ne se visite pas.
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