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Le pavillon d’angle, la tour
d’escalier postérieure ainsi que la présence de la chapelle apparentent ce
logis aux gentilhommières de l’Ancien Régime. Sa référence locale tient à
l’emploi de la pierre de taille des faluns pour les souches de cheminées et
pour les lucarnes qui sont de la première moitié du XVIIe siècle. La
reconstruction des communs à la fin du XIXe siècle permet une meilleure
organisation des espaces de travail et de réception. Le pavillon de chasse,
traité comme une fantaisie, est particulièrement original pour sa structure
en béton et ciment sculpté qui imite rondins et branchages bruts. Les
ouvertures sont décorées de vitraux géométriques. La serre à charpente
métallique chauffée représente alors à l’échelle du canton un luxe rare.
Le manoir de la Touche serait la résidence d'une famille Chartier à la fin
du XVIe siècle avant de passer entre les mains de la famille Léau. Un
certain François Léau, né en 1620 qualifié d'écuyer et sieur de la Roche,
meurt à Evran en 1657. Un autre François Léau (son fils ?) sieur de la Roche
et de la Touche-Chartier est néanmoins débouté de la noblesse lors de la
réformation de 1666, faute d'avoir pu produire les titres et papiers
suffisants. Cette famille de la petite noblesse occupe au XVIIIe siècle
plusieurs charges au Parlement de Bretagne. En 1774, Jean-Joseph Léau de la
Touche est avocat au Parlement comme son père Jean-Julien Léau. Le 9 février
1779, Louise-Jeanne-Maclovie Léau de la Touche est nommée comme étant la
fille "de feu noble maître Jean-Julien Léau, sieur de la Touche", avocat au
Parlement et sénéchal de Beaumanoir. Le domaine passe au XIXe siècle à une
famille Leroy. Le manoir construit à plusieurs périodes remonte pour ses
parties les plus anciennes à la fin du XVIe siècle (cheminée remployée au
rez-de-chaussée, tour d'escalier). Il est transformé et agrandi d'un
pavillon d'angle dans la première moitié du XVIIe siècle puis de nouveau
modifié au XIXe siècle (alignement des baies en travées, portes fenêtres,
lucarnes du corps principal) Le pavillon détaché à l'arrière du logis du
côté est, peut remonter à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe
siècle, il pourrait avoir servi de logement au chapelain attaché à la
chapelle dédiée à Saint Joseph. Des travaux importants sont effectués à la
fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle: construction de nouveaux
communs de style néo-normand, pavillon de chasse en ciment armé et sculpté,
serre de jardin produite par l'entreprise Michelin de Paris, spécialisée
dans les charpentes métalliques.
Les anciens communs détachés du corps principal formaient, sur le cadastre
de 1845, un corps de dépendances perpendiculaire. Le cadastre ancien fait
aussi apparaître le positionnement très particulier de la chapelle à l'angle
sud-est d'un grand jardin situé à l'ouest du manoir. Celle-ci disposait de
deux accès, l'un au nord, sans doute alors réservé aux habitants du manoir
et accessible par une allée le long d'un mur de clôture aujourd'hui disparu,
l'autre, à l'est étant réservé aux fidèles des environs. Les deux petits
bâtiments situés au sud de la cour ont été détruits, vraisemblablement à
l'époque de la reconstruction des communs. (1)
manoir de la Touche 22630 Evran, propriété privée, ne se visite pas.
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