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Manoir de Mézaubran à Minihy-Tréguier
 
 

     Les archives de la seigneurie de Mézobran (Mézaubran ou Maëzoubran) dans la paroisse de Minihy-Tréguier sont conservées aux Archives départementales des Côtes-d’Armor. La seigneurie de Mézobran constituait une mouvance et proche fief des Régaires et disposait d’une moyenne ou basse justice. Elle possédait des prééminences dans l’église-cathédrale de Tréguier. En 1768, la seigneurie dispose notamment du manoir de Kerrivoalan et du lieu noble de Kergonan. Le toponyme "Maizo bran" est mentionné sur le cadastre de 1835. L’institut national de l'information géographique et forestière a retenu le toponyme "Mézobran". Les archives de la seigneurie mentionnent "Mezobran" (sans accent) ou encore "Maëzoubran" que l’on traduirait en français en "domaine du corbeau". La seigneurie devrait son nom "à des moines pilleurs qui auraient, d'après la légende, établi leur quartier général sur le site afin de rançonner les bateaux". Outre de nombreuses exploitations agricoles situées dans, et hors de la paroisse de Minihy-Tréguier, la seigneurie de Mézobran disposait d’un moulin à eau fonctionnant grâce à l’énergie des marées (situé à 600 mètres au nord-nord-est). La seigneurie de Mézobran appartient en 1412 au dénommé Jean de Lisle dont les armes sont "de gueules à dix billettes d’or ", en 1535 à Raoul de Lisle (L’Isle, "en Enes" ou "an Inizi").  En 1588, elle appartient à Isabelle de Lisle dite "douarière de Coataliou-Trégonan" après le décès de son époux Yves Le Guales. Les armoiries d’alliance conservées dans le manoir (aujourd’hui intégrées dans une niche) semblent correspondre au mariage d’Isabelle de Lisle et de Yves Le Gualès. François Le Gualès, époux de Anne Poënces est dit seigneur de Mézobran en 1589 alors que débute les Guerres de la Ligue: il est sénéchal de la ville de Tréguier. La famille Le Goalès blasonne "de gueules à un croissant d'argent, ramparé accompagné de six coquilles de même, trois en chef et trois en pointe". Un siècle plus tard, la seigneurie appartient toujours à la famille de Le Goalès.
La chapellenie Saint-Joseph de Mézobran a été fondée en 1662 par Rolland Le Gualès, chevalier et seigneur pour desservir la chapelle du manoir et la chapelle située dans l'église-cathédrale de Tréguier. Marie Le Goalès à qui appartient la seigneurie, épouse le comte de Bourg (Marie-Eléonor du Maine) en 1675 dans la chapelle Saint-Joseph. En 1757, la seigneurie échoue en copropriété entre Marie-Antoinette-Charlotte du Maine, comtesse du Bourg, veuve de Louis de Lostange, comte de Beduer et Alexandre-Marie de Saint-Maurice, comte de Montbarré (Montbarrey), colonel au régiment de grenadiers de France. La seigneurie est vendue en 1762 à Madeleine-Marie-Agathe-Renée de La Bigotière, veuve de Olivier-Joseph Le Gonidec de Traissan (1702-1755), conseiller au Parlement de Bretagne. Armand Mériadec Le Gonidec, comte de Traissan hérite de la seigneurie. Il épouse Marie Charlotte Joséphine de Morant. Leur fille, Victoire Le Gonidec de Traissan qui a épousé Louis Joseph du Plessis d'Argentré hérite de Mézobran en 1812. Leur fils, Charles hérite de Mézobran, il a épousé Marie Thomas de Bosmelet. Charlotte du Plessis d'Argentré hérite de Mézobran en 1897, elle épouse Paul du Réau de La Gaignonnière en 1903. Suite à l’incendie du manoir en 1920, Paul du Réau de La Gaignonnière le vend à Claude Adam (né en 1862) qui exploitait la ferme (qui comptait selon le recensement de 1906 six "domestiques" dont trois "laboureurs"). Sa fille, Anne Marie Adam (1897-1924, enterrée au cimetière de Minihy) s’est mariée le 5 juillet 1920 à Jean-Baptiste Le Goaziou. Entre 1973, date du passage des chargés d’études d’Inventaire et 2019, le manoir a connu une importante restauration tendant à lui redonner son état d’origine.
Cet ensemble bâti ancien, à la fois résidence seigneuriale et exploitation agricole est situé à 1600 mètres au sud-sud-est du bourg de Minihy-Tréguier. Le manoir est implanté en bordure du Jaudy sur des terres naturellement fertiles. Ses habitants disposaient d’eau douce grâce à une fontaine (aujourd’hui déplacée) et à un puits. L'ensemble manorial; à l’origine entièrement clos de mur, se compose de plusieurs chemins bordés de talus-murs (certains sont plantés, d’autres non), d’un logis principal en équerre (amputée de sa métairie détruite à la fin des années 1970), d’une cour fermée d’un portail au nord (portail reconstruit), d’une chapelle, d’un colombier (détruit) et deux dépendances figurant sur le cadastre de 1835, l’une à usage d’étable, l’autre de remise. Son domaine s’étend actuellement sur 34 hectare Construit en moellon de schiste, de dimensions variables suivant les époques (à l’origine enduit pour les parties les plus anciennes), le corps de logis en équerre est flanqué au nord d’une tour d’escalier (en partie tronquée dans sa partie haute). Il comporte dans son état actuel quatre pièces au rez-de-chaussée. La façade nord conserve les parties supérieures de grandes baies gothique (quadrilobes et trilobes). Ces ouvertures ainsi que l’aspect ramassé du premier étage témoignent très certainement de l’existence d’une salle basse sous charpente à l’origine.
Réalisée en pierre de taille de granite, la porte principale en arc brisé et à large chanfrein est surmontée d’une archivolte ornée d’une accolade (arborant un décor de feuilles denticulées) et surmontée d’un fleuron, servant de base à des pinacles aux motifs renaissant faisant pilastre. Un larmier orné de modillon protège l’archivolte. Le décor de cette porte correspond à une période de transition entre gothique et renaissance. Les fenêtres à linteau droit orné d’une accolade semblent contemporaines de cette porte. Les lucarnes à fronton triangulaire de la façade nord comportent des motifs en losange de style renaissance. Soigneusement construit en pierre de taille de granite, le mur de refend de la salle basse principale reçoit une cheminée monumentale encadrée de deux portes. L’une, au sud de la cheminée, la plus haute, donnant sur un vestibule et, via quelques marches sur une salle basse décrochée en élévation avec un bloc de chambre légèrement plus haut. La seconde porte au nord, donnant accès à une cave à usage de cellier et souillarde. Ce sous-sol, accessible par un escalier droit, accueille une grande auge et un système d’évacuation d’eau. Un second escalier en vis, donne accès au sous-sol. Les deux portes comportent un linteau orné d’une grande accolade. Une corniche sculptée en granite règne sur la partie sommitale: on y retrouve une frise de végétaux ponctuées de pampres et grappes de vigne. A l’instar des sablières en bois des églises et chapelles, cette corniche devait à l’origine être peinte. Au sud, la façade du logis est marquée par une avancée abritant un escalier vis en bois. Entre le logis et cette avancée se trouve une porte à linteau en accolade doublée d’un jour étroit qui donne accès à un vestibule situé entre la salle basse principale et le bloc de chambre accessible par quelques marches d’escalier. L’aile nord, aujourd’hui très restaurée, comprenait à l’étage une salle haute à deux travées de fenêtre et cheminée armoriée, édifiée sur une galerie servant de remise. La galerie comprend cinq colonnes aux chapiteaux sculptés dans le registre renaissant. La façade ouest a été modifiée par l’ajout d’ouvertures. Situé dans la cour, devant le logis, le puits à margelle circulaire comporte un décor géométrique de style renaissance similaire à celui des deux lucarnes.

Éléments protégés MH : le manoir de Mézaubran en totalité : inscription par arrêté du 20 janvier 1926. (1)

manoir de Mézaubran 22220 Minihy-Tréguier, propriété privée, ne se visite pas.

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    source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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