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Manoir de la Grand-Cour à Taden
 
 

              Dans les montres des années 1370, apparaît le nom de Geoffroy de Quédillac, écuyer de Duguesclin. Son nom figure sur le testament du connétable. Il est vraisemblablement le commanditaire du manoir de la Grand'Cour et c'est lui qui fait construire en 1387 une chapelle dédiée à sainte Catherine. Son petit-fils Robert de Quédillac établit en 1450 un aveu de la seigneurie de Taden où il fait état de "l'hostel et manoir de Taden avecques les jardins". Cette famille possède toujours la Grand’ Cour en 1513. Catherine de Quédillac la transmet à son mari Bertran Ferré, seigneur de la Garaye avant qu’elle soit vendue à la famille Marot des Alleux qui la détient jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. La seigneurie de Taden est élevée en châtellenie en 1633, puis en vicomté en 1644 et en comté en 1683. Cependant, depuis la vente de la seigneurie en 1618, le manoir ne sert plus de résidence à ses propriétaires, les seigneurs de la Garaye utilisaient les communs, selon la transmission orale, pour le parcage des carrosses et des chevaux lorsqu’ils se rendaient à l’église du bourg. Le logis de la Grand’Cour a conservé l’ensemble de ses façades de la fin du XIVe siècle. Ce logis seigneurial est reconnaissable par sa haute tour d’escalier, située dans l’angle, dont la plate forme de guet est accessible par une vis relais. Le changement d'appareil de la tour, des moellons plus petits sur la face arrière, indique que cette partie n'était pas visible de la cour antérieure. Au-dessus du passage voûté, à l’arrière, une imposante console indique l’emplacement d’une coursière en bois pour se rendre à un bloc de latrines disparu dont les arrachements sont toujours bien visibles. La porte haute du pignon nord atteste de la présence d’un hourd disparu qui menait également à des latrines. L’emplacement, l'orientation inhabituelle du logis, le fait également qu’il fasse corps de passage présage de l’existence de bâtiments disparus dans la basse-cour et la cour. Un document d’archives de 1552 donne une description sommaire du logis, quoique très significative des aménagements à cette période. Il est composé d'une chambre basse, d’une passe pour se rendre dans la basse-cour au fournil et à la boulangerie et au-dessus de trois hautes chambres et des greniers. En dehors des manques comme le corps de latrines, quelques modifications ont été réalisées à des périodes différentes. Les deux portes situées sous le passage voûté ont été creusées au XVIe siècle pour celle qui donne dans la salle basse du logis seigneurial. Il en est de même probablement pour la grande arcade du logis secondaire, avec sa double rangée de claveaux formant un arc légèrement surbaissé. De même le pavillon (ancien fournil), dessiné par Yvonne Jean-Haffen, à côté du portail peut remonter à cette période. Le manoir est progressivement réaménagé en ferme. Une aile basse mentionnée sur le cadastre de 1843 était accolée contre le pignon nord. Elle existait encore avant la restauration des années 1990, comme les soues à cochons qui venaient s’appuyer contre l’escalier droit qui menait à la petite salle haute du logis de service. Au "Petit Bon Espoir", le portail du XIVe siècle proviendrait du manoir de la Grand’Cour. Il est probable qu’il ait été transféré au couvent des sœurs du Saint Esprit lors de sa création par Claude Marot de la Garaye, en 1729. Les armoiries bûchées ne sont pas lisibles. Le parti choisi, par Alain Charles Perrot, pour la restauration du manoir en 1990 a été de restituer l’état présumé du manoir gothique. Cet état ne prend pas en compte les hypothèses de Gwyn Meirion Jones qui opte pour une pièce haute sous charpente à galerie de bois, fixée au mur sud de ce volume central. Une partie du décor de cette grande pièce haute avec une moucheture d’hermines peinte à l’ocre rouge sur fond blanc, de la fin du XIVe siècle, a pu être sauvée. La restauration a porté sur la remise en état de la partie seigneuriale et la consolidation des communs. La partie secondaire du logis, logis d'hôte ou de régisseur reste dans l'attente d'une réhabilitation de ses intérieurs comme le pavillon d’entrée qui a perdu sa toiture. L’escalier droit extérieur qui permettait d’accéder à la pièce haute a été restitué par Alain Charles Perrot.
Le manoir est ceinturé par un enclos dont la partie nord a été reconstruite. L’entrée, située au sud, donne sur la rue principale qui mène à l’église paroissiale, lui fait face probablement son ancien portail transféré au Petit Bon Espoir. Les communs s’appuient au sud-est de l’enclos. A l’est plusieurs bâtiments moins anciens ferment la cour. Emplacement de l'ancien logis du métayer et de trois étables mentionnées dans le minu de 1552. Le manoir est orienté à l’est. Il est traversant, d’où son appellation de logis-porche. Il est percé en son centre d’un large passage voûté, unique dans les manoirs bretons, qui sépare une partie seigneuriale d'une partie secondaire pour un hôte ou régisseur du domaine. Ce passage témoigne d’une implantation entre deux cours et joue un rôle déterminant dans la répartition des fonctions. Le logis seigneurial se distingue par le positionnement, peu habituel, de sa tour d’escalier sur l'angle nord-est et par des fenêtres de plus grandes hauteurs qui rendent compte de niveaux plus élevés que ceux du logis secondaire. En rez-de-chaussée se situe une vaste pièce à feu transformée sans doute plus tard en cuisine qui est accessible par la tour d’escalier et par une porte creusée plus tardivement sous le porche. Une autre porte à l’arrière, aujourd’hui murée, devait donner sur une fosse de latrines. A l’étage se trouvait une grande pièce haute (salle ou grande chambre) et une autre chambre plus étroite au-dessus du passage voûté. La grande pièce était peut-être à l’origine sous charpente avec galerie de bois, comme cela se faisait, à la période gothique, dans beaucoup de manoirs bretons, mais rien ne l’atteste aujourd'hui réellement, d’où le choix par Alain Charles Perrot d’un plafond à poutres et solives. Il opte pour un comble habitable comme pour le logis de la Bellière à la Vicomté-sur-Rance, contemporain de la Grand'Cour. L’escalier dessert aujourd’hui au deuxième étage une chambre chauffée. Alain Charles Perrot pense qu'une autre cheminée sur gouttereau a pu exister également à ce niveau, d'où la restitution d'une double cheminée octogonale ostensible de l'extérieur. Une porte sur le pignon nord indique, là aussi un bloc disparu de latrines. Enfin l’escalier est relayé par une vis secondaire en surplomb qui mène à une plate forme de guet. Le logis secondaire d'hôte ou du régisseur est quant à lui composé de trois pièces superposées. Celle du deuxième niveau, la salle, est accessible par un perron extérieur. La Grande porte charretière n'est pas d'origine, elle a été percée lors de la transformation de cette pièce.

Éléments protégés MH: le manoir de la Grand-Cour, les communs au sud-est et la cour : classement par arrêté du 4 juin 1993. (1)

manoir de la Grand-Cour 22100 Taden, propriété de la commune, tel. 02 96 87 63 50, Visite guidée sur demande.

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     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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