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Le nom de Malicorne apparaît vers 1430 lorsqu'Andrée de
Varèze épouse Guy de Chourses, seigneur de Malicorne, et portera le nom de
dame de Magné, Mons, Châteauneuf, du Breuil d'Aignonnay et Chantecaille. Il
est vraisemblable, qu'à l'origine, le Breuil-Malicorne faisait partie du
fief du Breuil d'Aigonnay. De nombreux éléments du logis du manoir,
notamment les cheminées à hotte en pierre et les portes cintrées, peuvent
dater de la seconde moitié du XVIe siècle. Il est possible que, soit par
donation soit par succession, le Breuil-Malicorne ait été remis, à cette
période, au fils cadet des propriétaires du Breuil d'Aigonnay, Jacques
Chalmot et Florence de Villiers. Toujours est-il qu'en 1698 les deux
domaines sont bien séparés puisque le Breuil-Malicorne est mentionné comme
fief, de 250 livres, appartenant aux sieurs Simon de la Mourlonnière et des
Anges, tandis que le fief du Breuil d'Aigonnay, de 400 livres, est au sieur
Chalmot. Entre 1804 et 1840 le manoir appartient à la famille Chevaleau de
Boiragon. Sur le plan cadastral de 1819 il est indiqué "la Métairie".
L'ensemble est accessible, d'abord par la départementale D5, puis par un
chemin rural. L'accès se fait par un passage ouest entre les murs des
bâtiments de la ferme, à l'est, et un muret entourant un champ à l'ouest.
Dans ce passage se trouvent, en vis à vis, le puits et une remise. Ce
passage donne sur une cour polygonale. A l'ouest, le logis est accolé à une
grange, au sud. Entre la grange et les dépendances (au sud), se trouve un
passage ouvert. A l'est, il y a une remise, un abreuvoir, les vestiges d'un
puits et une petite étable.
Le manoir était indiqué sur le cadastre de 1819 sous le toponyme "La
Métairie". La buanderie (autrefois logis secondaire) et les écuries au nord,
ainsi que la grange, au sud, figurent sur l'ancien cadastre. Le corps de
logis principal semble avoir été rabaissé. Il devait être nanti aux quatre
angles d'échauguettes puisqu'il est subsistent les bases sur l'élévation sur
cour et des éléments de charpente au plafond de l'étage carré. Les deux
canonnières de l'élévation sur jardin sont les seuls éléments défensifs
subsistant dans le logis. Cependant, les deux consoles moulurées, sous la
fenêtre centrale de l'étage en surcroît de l'élévation sur cour peuvent être
les témoins d'une bretèche disparue. Les baies du rez-de-chaussée de
l'élévation sur cour semblent avoir subi des remaniements. La porte d'accès
d'origine devait être à l'emplacement de la fenêtre centrale derrière
laquelle se trouve une entrée qui distribue les deux pièces du
rez-de-chaussée et le départ de l'escalier. Les sols en dalles de pierre du
rez-de-chaussée sont bien conservés; de même que les cheminées en pierre.
Pour celles-ci, deux modèles ont été adoptés : un pour la cheminée de
l'ancienne cuisine et la pièce qui l'a surmonte; un second pour la pièce de
droite et son pendant à l'étage. Ces quatre cheminées portaient des écus ou
des armoiries qui ont été les uns non sculptés et les autres martelés. La
cheminée de l'aile droite est d'une autre facture. Sa hotte, plus haute que
celle des quatre autres cheminées, porte des traces de peintures
représentant un blason non encore identifié.
Une des originalités de ce logis est le choix des portes jumelles, en
plein-cintre, au rez-de-chaussée pour l'accès à l'escalier et à un réduit
ainsi qu'à l'étage, mais placées perpendiculairement à celles du
rez-de-chaussée, accédant à un réduit et desservant une chambre. Les portes
de l'écurie sont également des portes jumelles en plein-cintre. Dans les
dépendances subsistent également des éléments d'un système défensif: une
canonnière dans le passage d'entrée au nord-ouest et une seconde dans le mur
de l'ancien logis secondaire, ainsi qu'une troisième dans le mur pignon de
la grange, à l'accès nord-est de la cour. Ces canonnières sont d'un modèle
différent de celle conservées dans la grange du Breuil qui semble être d'un
modèle antérieur. Les lucarnes des dépendances du château du Breuil voisin
présentent des similitudes avec celles qui sont situées dans l'aile droite
du logis (au Breuil elle présente des alternances de fronton triangulaire et
de fronton semi-circulaire) au manoir, une seule lucarne a un fronton
triangulaire. C'est avec le château de Faugeré à La Couarde que le manoir
présente le plus de traits communs: échauguettes d'angle et bretèche
centrale. Le logis de Faugeré qui semble dater en partie de la fin du XVe
siècle, a été restauré au XVIIIe siècle. Ici, les éléments défensifs
semblent être une survivance des constructions de la fin du Moyen Âge. On
note que toutes les pièces du logis sont dotées de cheminées. Quand à la
lucarne de l'aile droite, elle peut dater d'un remaniement du XVIIe siècle.
Le manoir du Breuil-Malicorne présente un cas typique de l'installation
nouvelle des domaines seigneuriaux du XVIe siècle. La demeure et
l'exploitation sont réunies dans le même périmètre. Le logis délimite deux
ensembles: d'un côté le petit jardin, mi-ornemental, mi-potager, devant
lequel s'ouvrent les principales baies du logis et de l'autre la cour
utilitaire autour de laquelle sont disposés les bâtiments agricoles.
L'enceinte disparaît (les parements des bâtiments agricoles en délimitent le
tracé). Les éléments défensifs ne permettent plus de soutenir un siège et ne
constituent qu'un moyen de dissuasion contre les attaques. Ici, les deux
emblèmes des prérogatives seigneuriales, chapelle et pigeonnier, ne sont pas
présents. La chapelle existe au château du Breuil, quoique très tardive
(XIXe siècle). Quand au pigeonnier, il n'en subsiste aucune trace près du
château. Sur le cadastre de 1819 où figure la métairie, un bâtiment
circulaire est situé à l'est de l'ensemble. De ce bâtiment ne subsiste
aucune trace. (1)
Éléments protégés MH : le logis du Breuil-Malicorne : inscription par arrêté
du 21 septembre 1990.
manoir du Breuil-Malicorne, 19 route du Breuil, 79370 Aigonnay, propriété
privée, ne se visite pas, visible de l'extérieur.
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