|
En août 1656, un état des
lieux est fait à la requête de Louise de Brémond, veuve de Pierre de Nossay,
chevalier seigneur de la Forge, en présence de Jacques Malterre, curateur
aux causes des enfants dudit sieur de la Forge, héritiers de la succession
bénéficiaire de défunte dame Jeanne Hélie. Celle-ci avait épousé en 1602
René de Nossay, chevalier seigneur des Forges, beau-père de Louise de
Brémond. Il est possible que ce manoir ait appartenu avant le début du XVIIe
siècle à la famille Hélie et que c'est par mariage qu'il est venu dans la
famille de Nossay, propriétaire du domaine voisin de la Forge dans la même
paroisse. En février 1740, un état des lieux est fait d'une métairie aux
Fontaines, à Montigné à la requête de Pierre-Gédéon d'Auzy, chevalier,
seigneur de Saugé, demeurant à Niort. Ce dernier, fils de Gédéon d'Auzy,
troisième du nom, mourut à Niort en 1775, âgé de 75 ans, sans laisser
d'enfants de Marie-Anne de Nossay, qu'il aurait épousée en 1754. On peut se
demander si l'année du mariage indiqué par Beauchet-Filleau est exacte car
la minute indique que c'est en tant que "propriétaire" qu'il a fait faire
cet état des lieux. Le Dictionnaire géographique, agronomique et industriel
du département des Deux-Sèvres du préfet Dupin, publié à Niort en l'an XI,
1802-1803, mentionne une métairie à ce lieu-dit. L'état des sections de
l'ancien plan cadastral énumère toutes les parcelles qui formaient la
propriété vers 1820. Parmi celles-ci, on remarque la maison imposée pour
quatre ouvertures, la douve, la garenne, ainsi que les dépendances
agricoles. Elle appartenait alors à un certain Provost.
Entre 1820 et 1882, le logement a été remanié ou agrandi, car en 1882, il
est imposé pour sept ouvertures. A cette époque il appartenait à
Vincent-Molinière, président à Poitiers. Il s'agissait d'un président de
chambre à la cour d'appel, lui-même fils d'un premier président à la cour
d'appel de Poitiers. Il est probable que le domaine était toujours une
propriété de rapport. Dans la "Monographie de la commune de Montigné"
rédigée en 1886, on peut lire "On y voit aussi un autre petit château,
appelé les Fontaines, encore tout entouré de douves; le pont-levis seul a
disparu pour faire place à une autre porte, mais son emplacement subsiste
toujours". Visite de la métairie des Fontaines, du 6 février 1740:
"Premièrement la porte de la cour est garnie, laditte porte mauvaise. A
costé de laditte porte y a une petite loge couverte de paille garnie de
fagots autour. A costé de laditte loge y a une porte qui regarde sur la doue
garnie, laditte porte mauvaise; contre le logis y a une porte sans fermure.
La porte de la maison est telle quelle garnie. La chambre qui est à costé de
la porte est à demy usée; dans laditte chambre la bourde qui prend dans le
toit au brebis y est; la croisée de laditte chambre regardant vers le bois,
le tout en mauvais estat; la porte qui entre dans le fourniou mauvaise
garnie; le planchier dessus laditte chambre en bon estat. La fuye en bon
estat...
Le manoir des Fontaines est situés à la sortie sud de Montigné. Isolé des
autres habitations, il est entouré de champs. L'accès se fait par la D. 103.
Il est construit sur un terrain plat. La rivière la Belle coule à l'ouest.
Le manoir proprement dit est entouré de douves et accessible au nord par une
porte ouverte dans un mur. Il forme un plan en L auquel s'ajoute une petite
tour rectangulaire en saillie à l'ouest. Ont été accolés : à l'est une
buanderie et un four, contre la tour au sud une remise, ainsi qu'une autre
devant la façade antérieure à gauche et une troisième entre la tour
d'escalier et l'aile droite. Au nord du manoir ont été construits plus
tardivement des bâtiments agricoles disposés au nord et à l'est d'un espace
formant cour. L'accès à la route est fermé par une barrière métallique.
L'ensemble est clos par un muret de pierres au sud-ouest et par des piquets
de bois et fils de fer autours des bâtiments agricoles. Toutes les
élévations du manoir sont en moellons de calcaire équarris et en lits
réguliers, recouverts d'un crépi. Les encadrements des baies et les
chaînages sont en pierre de taille (calcaire). Les sols en rez-de-chaussée
ont été cimentés sauf l'entrée qui est à dalles de pierre irrégulières. Les
sols de l'étage sont en plancher. Les sols de la buanderie, de la cave et
des dépendances accolées sont en terre battue. Toutes les toitures sont en
tuiles creuses. Un balcon en ciment et en fer forgé a remplacé un balcon en
bois sur la façade ouest.
Le logis est simple en profondeur. Le corps central est partagé en trois
parties par deux murs de refend transversaux. L'escalier hors-oeuvre est
accolé à l'élévation antérieure et au corps de bâtiment ouest en retour
d'équerre, séparé du corps central par un mur de refend transversal. Le
corps central a un étage carré. L'aile sud et la tour sont à étage carré
surmonté d'un étage en surcroît. L'élévation antérieure ouest, contre le mur
gouttereau du corps central à deux travées à l'étage, est accolée, en
rez-de-chaussée, d'une servitude en appentis. A l'étage, un balcon, au sol
et à pilier en ciment et appui en fer forgé, s'appuie au niveau des deux
portes hautes. La porte du rez-de-chaussée est à encadrement rectangulaire
simple. Les deux portes de l'étage, rectangulaires, sont à encadrement
chanfreiné. Le toit, largement débordant à gauche (appuis en bois) couvre le
balcon à droite. La tour d'escalier est polygonale (trois pans). La porte
d'entrée, sur le pan nord, est surmontée d'un tympan en accolade, dont les
armoiries sculptées ne sont plus lisibles. La porte est encadrée de
colonnettes. L'ensemble est assez détérioré. A l'étage, à l'aplomb de la
porte d'entrée, une porte rectangulaire, à encadrement simple ouvre sur le
balcon. Sur le pan nord-ouest, en rez-de-chaussée, se trouve un petit bac
polygonal en ciment surmonté d'un linteau en bois surmonté d'une petite baie
à encadrement en cavet se terminant en accolade. A l'aplomb de cette baie,
une seconde petite fenêtre à encadrement en cavet. Au troisième pan,
aveugle, est accolée une petite remise en rez-de-chaussée.
L'élévation nord de l'aile sud est aveugle et présente des pierres en
boutisse. L'élévation ouest (mur pignon) est percée, en rez-de-chaussée,
d'une porte et d'une fenêtre rectangulaires. A l'aplomb de la porte, et sur
les deux niveaux, se trouve une fenêtre rectangulaire à encadrement à
feuillure. La petite tour rectangulaire est percée, sur l'élévation ouest
(mur gouttereau), d'une porte en rez-de-chaussée et de deux petites baies à
l'aplomb de la porte sur les deux niveaux. La remise accolée à la tonnelle a
deux portes et une baie sur l'élévation ouest, une trace d'ouverture murée
sur l'élévation sud, deux fenêtres et une porte sur l'élévation est. Le
collage avec la tonnelle est visible. L'élévation sud du logis montre une
reprise au-dessus du niveau de la tonnelle accolée. En rez-de-chaussée se
trouvent successivement: une fenêtre; une autre fenêtre et une porte ; un
collage avant la buanderie; une porte et une fenêtre. A l'étage carré se
trouve une fenêtre, à l'aplomb de la première fenêtre du rez-de-chaussée et
deux petits jours au niveau de l'étage en surcroît. L'élévation est du logis
est éclairée à gauche par deux fenêtres. Elles ont conservé leur appui
saillant mouluré et leur encadrement, à cavet pour celle du rez-de-chaussée
et à chanfrein pour celle de l'étage. Le four s'appuie à gauche sur
l'élévation. A droite appariassent des traces de reprises.
L'élévation nord est éclairée, en rez-de-chaussée, d'une large fenêtre à
appui saillant mouluré. La fenêtre à l'étage est murée. Elle a conservé son
appui saillant et son encadrement mouluré ; ainsi que des traces de traverse
et meneau. A droite de la fenêtre du rez-de-chaussée, se trouve une pierre
d'évier surmontée d'un oculus ovale. Devant l'élévation ouest, accolé au mur
de clôture, un appentis est soutenu par des piliers. Le corps de bâtiments
central est couvert en longs pans. Le versant ouest est largement débordant.
L'aile sud est en partie en longs pans et en partie en appentis ; il y a une
noue au niveau de la tour d'escalier. En effet, le mur gouttereau nord de
l'aile sud dépasse le niveau du toit du corps central. La charpente a été
très remaniée. Dans le corps central, à l'étage, dans la pièce de gauche, on
peut voir une ferme, qui ne semble pas très ancienne. Les souches de
cheminées sont rectangulaires et couronnées d'abat-vent. L'accès au corps
central se fait par la tour d'escalier qui dessert à gauche la partie
habitable et à droite la cave.
La première pièce de la partie habitable, au sol en ciment et plafond en
plancher et poutres, est éclairée à l'est par une baie ébrasée jusqu'au sol.
Sur le mur sud se trouve une cheminée engagée en pierre dont le manteau
porte un blason muet. Cette pièce communique avec la pièce de gauche, la
cuisine, par une porte percée dans le mur nord. La cuisine, au sol en ciment
et au plafond en plancher et poutres, est éclairée au nord par une fenêtre
largement ébrasée jusqu'au sol et à encadrement mouluré extérieurement, avec
un meneau. A gauche de la fenêtre, se trouve un évier en pierre fermé par
deux ventaux en bois et éclairé d'un petit oculus ovale. Le mur ouest est
doté d'une cheminée en pierre. A droite de celle-ci est placé un potager en
pierre à trois feux fermés par quatre vantaux en bois. A gauche de la
cheminée, une porte rectangulaire communique avec une arrière cuisine
accolée au logis. La cuisine communique directement avec l'extérieur par une
porte percée dans le mur ouest. A droite de la porte d'accès à la cave,
apparaissent des traces de porte murée. La cave, en contre-bas de trois
marches, a un sol en terre battue et un plafond en plancher. Le mur sud est
percée d'une fenêtre et d'une porte rectangulaires. Dans le mur est, une
porte communique avec la buanderie et le four. La buanderie, au sol en terre
battue et plafond en plancher, est éclairée au sud par une fenêtre . Une
porte à droite de la fenêtre accède avec l'extérieur.
La pièce ouest de l'aile sud n'est accessible que par une porte dans le mur
ouest. A gauche de cette porte se trouve une fenêtre rectangulaire. Une
seconde fenêtre est percée dans le mur sud. Le sol est en terre battue et le
plafond en plancher. Sur le mur nord sont visibles les traces d'une porte
murée (communication avec la tonnelle). La tonnelle rectangulaire est
accessible par deux portes: l'une dans le mur nord, l'autre dans le mur
ouest. Le sol est en petites pierres et en terre battue. Sur le mur sud, les
traces d'une porte murée sont visibles. La remise accolée à la tonnelle est
accessible par deux portes dans le mur ouest et une porte dans le mur est.
Elle est éclairée de deux baies à l'ouest et une autre à l'est. Sur le mur
sud apparaissent les traces d'une porte murée. Le sol est en terre battue et
le revers de l'appentis sert de plafond. A l'étage, la première porte, à
encadrement et piédroits moulurés, mène à la pièce de l'aile gauche.
Celle-ci, au sol et plafond en plancher, est éclairée à l'ouest par une
fenêtre rectangulaire. Sur le mur nord se trouve une cheminée engagée en
pierre semblable à celle de la cuisine. Une porte dans le mur sud permet
l'accès à la tonnelle. Cette pièce, au sol et plafond en plancher, est
éclairée à l'ouest par une fenêtre rectangulaire. Dans le mur est, apparaît
une meurtrière murée et dans le mur sud, deux autres meurtrières également
murées.
La seconde porte de l'escalier, à encadrement mouluré et linteau en
accolade, dessert la pièce au-dessus de la cave. Le sol est en plancher et
le plafond en plancher et à poutres. Elle est éclairée d'une fenêtre percée
dans le mur sud. Sur le mur nord, se trouve une cheminée en pierre engagée.
Une troisième porte, aujourd'hui murée, donnait dans la pièce de droite du
corps central. Cette pièce est accessible, d'abord par une porte dans
l'escalier menant au balcon, puis du balcon par une porte chanfreinée à
linteau en accolade. Cette pièce contenait une cheminée qui a été démontée.
Elle était, selon les renseignements fournis par les propriétaires actuels,
plus ouvragée que celle du rez-de-chaussée. La pièce est éclairée à l'est.
Cette pièce n'est séparée de la suivante que par une cloison en bois. La
seconde pièce est également accessible du balcon par une porte à encadrement
chanfreiné. Sur le mur nord se trouve une fenêtre murée. Une partie de la
charpente est visible à gauche. Au-dessus de l'aile gauche et de la
tourelle, il y a un étage en surcroît qui a été très compartimenté par des
cloisons et un muret de pierre. L'escalier est en vis sans jour, tournant à
gauche. Il est en pierre jusqu'au niveau du balcon et en bois jusqu'à
l'étage en surcroît. Il est éclairé par deux petites baies, l'une à gauche
de la porte du rez-de-chaussée, l'autre à gauche de la porte d'accès au
balcon. Ces baies sont ébrasées et la partie supérieure est échancrée. (1)
manoir des Fontaines 79370 Celles-sur-Belle, propriété privée, ne se visite
pas.
Ce site recense tous les manoirs de France, si vous possédez des documents
concernant ce manoir (architecture, historique, photos) ou si vous constatez
une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous pouvez
enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour illustrer
cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
des Deux-Sèvres" tous les châteaux recensés à ce jour
dans ce département. |
|