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Par l’aveu "d’une borderie et d’un retail de terre
herbergée, assis à la Viandière" rendu par Simon Sathénas, on apprend qu’en
1319, la Viandière existait déjà. On retrouve d’autres aveux de membres de
la même famille Guillaume en 1364, Simon en 1399, Mathurin en 1424, Jean en
1445 et Pierre en 1457. Le domaine change ensuite de mains: René Caille en
1599 puis la famille Pépin dont Guy (1634) et Pierre (1688) furent
procureurs au Présidial de Poitiers. Primitivement, la maison noble ne
devait être qu’une simple maison de ferme: deux chambres basses seulement
dont l’une avec cheminée. Elle était construite dans la petite vallée du
ruisseau de l’Etang. Autour vinrent s’agglutiner quelques habitations de
cultivateurs vivant sur les premières terres de la seigneurie.
Ultérieurement, la maison noble se transforma par la construction d’un
bâtiment plus élégant et l’adjonction d’une aile gauche. Le tout fut
ceinturé de murs, aux angles desquels on voit encore des petites tourelles
de défense et une échauguette. On y accédait par un grand portail fortifié,
avec ses créneaux et mâchicoulis. L'ensemble devint alors le manoir de la
Viandière avec son étang, son parc, son clos de vigne et sa garenne. Autour
de la maison seigneuriale, le village était constitué d’une dizaine de
maisons pauvres avec une ou deux chambres basses et un petit grenier
au-dessus et quelques dépendances pour les troupeaux. Bien avant le XVIIIe
siècle le village avait pris sa forme définitive. La seigneurie de la
Viandière, dès le XIVe siècle, se constitua aux dépens de la villa de Chiré
qu’elle grignota presque complètement au cours du temps, le reste ayant été
accaparé par les seigneuries voisines. D’autres achats de terres, borderies,
moulins, agrandiront considérablement le domaine dont la partie la plus
ancienne s’appelait le fief des Sathénassières, du nom du premier seigneur
Sathénas.
Au XVIIIe siècle, à la famille Pépin succéda Luc Gibot, 1723, puis René
Gibot, 1743. La seigneurie appartint indivise à trois propriétaires: messire
Baudry, chevalier seigneur d’Asson, messire Louis Gibot, chevalier comte de
Chavanne, messire Gabriel Les Esnault et Saint-Sauveur. En 1779, Joseph
Garnier de Marminière acheta le domaine et resta propriétaire jusqu’à la
Révolution. Après la grand-messe de la paroisse de Saint-Varent (c'était en
1789) Joseph de Marminière fut désigné par les Saint-Varentais, avec
François Nicolas, Jean Baptiste Bernard et Louis Marié, pour les représenter
à Niort à la réunion du tiers état et remettre leur cahier de doléances.
Durant les premières années de la Révolution, Garnier de la Marminière
continua d’habiter son manoir, bien que menacé par l’un de ses fermiers,
nommé Roy. Les Républicains d’Airvault lui avaient remis un fusil pour
exécuter son propriétaire; mais le cultivateur n’osa pas accomplir son
forfait. Quelques années plus tard, à Bressuire, Joseph Garnier se trouva
parmi les Vendéens prisonniers du général Rey. Avant de quitter la ville, le
général Rey, le 13 février 1794, fit procéder à plusieurs exécutions et M.
de la Marminière fut fusillé. Son épouse, prisonnière elle aussi, fut remise
en liberté. Après la disparition de cette famille, la seigneurie a été
vendue comme bien national de même que la maison noble qui par manque
d’entretien se dégrada jusqu'à écroulement et disparition de certains
bâtiments. Le domaine appartint au XIXe siècle et jusqu’en 1924 à la famille
Cercler des Dormands, puis à la famille Garreau jusqu’en 1975. Actuellement,
Christian Josquin, maître randonneur, a fait reprendre vie à ce manoir qu’il
rebaptisa La Vivandière en y créant un centre d'équitation, le Relais des
châteaux de Loire, axé sur le tourisme équestre. (1)
manoir de la Viandière 79330 Saint-Varent, tél. 05 49 77 15 91, propose un
gîte rural.
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