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Le Cormier est mentionné pour la première fois en 1499,
comme propriété de Huguet de Montdoucet, écuyer, seigneur des Hayes et du
Cormier. Les premières constructions, à mettre à l'actif de Bertrand de
Montdoucet, écuyer, seigneur du Cormier et homme d'armes de la compagnie de
Torcy, semblent remonter au troisième quart du XVIe siècle. En attestent la
construction du logis-porte daté de 1572 (date portée sur le cul-de-lampe de
l'escalier en vis) mais également les vestiges d'une cheminée de l'ancien
logis manorial (piédroits semi-circulaires). Les travaux de fortification du
manoir (douve en eau, pont-levis) datent probablement de cette époque. Vers
le milieu du XVIIe siècle, le Cormier entre dans le giron de la famille
Grenet, une importante famille chartraine. Ces derniers sont certainement à
l'initiative de la campagne de remaniement que connaît le manoir au
quatrième quart du XVIIe siècle : percements de grandes ouvertures au nord
du logis manorial, (date 1688 portée sur une ouverture) où alternent la
pierre de taille calcaire et la brique, remplacement des cheminées de la
salle du logis-porte et de celle de l'ancien logis manorial. Les Grenet
semblent être la dernière famille seigneuriale qui habite Le Cormier. Vendu
en 1720 à un bourgeois de Chartres, Le Cormier devient à partir de cette
date une importante ferme et une "maison des champs". Le logis manorial est
alors en déshérence et se dégrade : divisé en deux bâtiments, il semble
qu'il soit également amputé, au minimum, d'un demi-niveau d'élévation. Les
bâtiments d'exploitation (étable, écuries, bergerie) sont reconstruits dans
la seconde moitié du XIXe siècle pour Nicolas Garnier, période à laquelle la
grange est construite ainsi qu'un logement de fermier. Ce même propriétaire
décide de se faire bâtir en 1870 une maison bourgeoise au nord du manoir et
plusieurs dépendances.
Le Cormier se situe à deux kilomètres à l'ouest du bourg. Le manoir et ses
dépendances sont répartis autour d'une cour quasiment fermée et entourée de
douves en eau (à l'exception de la partie nord). L'accès au manoir se
faisait par un pont-levis, dont le logis-porte conserve des traces
significatives. L'unique porte charretière en plein cintre ouvre sur un
corps de passage voûté en berceau. De ce corps de passage, une porte
piétonne en plein cintre, qui conserve son huisserie d'origine, permet
l'accès à l'intérieur du logis-porte. Un escalier en vis en pierre de taille
calcaire et à noyau hélicoïdal évidé dessert les trois niveaux d'élévation.
Portant les marches aux angles, trois des culs-de-lampes sont ornés d'une
rose, d'une coquille Saint-Jacques et d'un cartouche gravé de la date de
construction, 1572. Si la partie ouest du bâtiment comprend trois niveaux
d'élévation (cellier au rez-de-chaussée, chambre au premier étage et
ancienne chambre au second étage carré), la partie est n'en comprend que
deux (corps de passage au rez-de-chaussée et salle à l'étage). Les
empoutrements des planchers d'origine sont conservés, comme le montrent les
chevêtres des cheminées, réduits lors des travaux de modernisation.
Construite en pierre de taille calcaire, la cheminée de la salle de style
Louis XIV est richement ornée, d'une corniche denticulée et de diverses
frises et moulures. Au demi-étage, la cheminée de la chambre de style Louis
XVI semble être en marbre rose. La façade principale, donnant au sud et donc
à l'extérieur de la propriété, reçoit l'essentiel de l'effort décoratif, en
particulier la demi-croisée surmontant la porte en plein cintre du corps de
passage. Encadrée d'un chambranle mouluré, elle dispose surtout d'un appui
de fenêtre, porté par deux corbeaux richement ornés d'une frise à décor
géométrique et de palmettes. Les autres ouvertures, quadrangulaires,
œils-de-bœufs, canonnières, sont également en pierre de taille de calcaire,
à l'exception du jour du cellier et de la porte charretière, en plein cintre
en grison. De l'ancien logis manorial, il ne subsiste que deux corps de
bâtiments en rez-de-chaussée, alignés et séparés par un espace vide.
La partie ouest conserve une cheminée à piédroits semi-circulaire et
corbeaux en pyramide inversée. Associée au piédroit de la cheminée, une
porte donne accès à la cave contiguë. Dans l'autre corps de bâtiment, se
situe une cheminée quasiment identique à celle de la salle du logis-porte.
En façade nord, de grandes ouvertures aux encadrements alternant la pierre
de taille calcaire et la brique et aux linteaux en arc segmentaire ont été
obstruées. Les dépendances (écuries, bergeries, étables, toit à porcs,
remise) possèdent des caractéristiques architecturales similaires : murs en
moellons de silex couverts d'un enduit et encadrements d'ouvertures en
brique. Seule la grange diverge : murs en terre crue reposant sur un solin
maçonné, à l'exception de l'emplacement des fermes qui repose sur une
maçonnerie en moellons de silex. Sa charpente, à poinçons longs et jambes de
force reliant entraits et arbalétriers, est contre-ventée par deux rangs de
pannes sur chaque versant, une faîtière et une sous-faîtière reliées entre
elles par des décharges (liens obliques). Les toits sont à longs pans et à
croupe (logis-porte) sont couverts en tuile plate. Le logis-porte est
surmonté d'un campanile en charpente.
Éléments protégés MH: le pavillon d'entrée : inscription par arrêté
du 2 janvier 1995. (1)
manoir du Cormier 28160 Frazé, propriété privée, ne se visite pas.
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