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La première mention des fiefs des Petit et Grand
Plessis ne remonte qu’à 1644, date d’un acte de foi et hommage de René
Lefèvre, avocat au parlement et propriétaire du lieu, envers la seigneurie
de la Fuye Bizeul. Pourtant, le logis manorial, anciennement le Grand
Plessis, date de la fin du XVe siècle: l'analyse dendrochronologique
réalisée sur la charpente et les plancher situe la construction autour des
années 1493-1494 (date d'abattage des arbres en 1492). En témoignent la
structure (deux niveaux habitables accessibles par une tour d’escalier), les
cheminées monumentales, la croisée de l'étage ainsi que les planchers et la
charpente. Les adjonctions en alignement à l'est et en appentis à l'ouest et
au sud datent certainement du XVIIIe siècle. Après la Révolution, la ferme
du Plessis, appartenant à l'émigré Pierre-Marie Courtin, officier au
régiment d'Enghien, est vendue comme bien national pour 19100 livres à
Jean-François Peuvret, greffier au tribunal, le 7 fructidor an II (24 août
1794). En 1811, les matrices cadastrales font état de trois maisons au Petit
Plessis et d'une ferme au Grand Plessis. Sur le cadastre ancien, cette
dernière comprend quatre bâtiments: le logis manorial, une dépendance à
l'ouest (étable / écurie), une grange au nord (détruite en 1934) et un petit
bâtiment de plan carré (peut-être un pigeonnier ?). La ferme se développe au
XIXe siècle avec la construction de nouvelles dépendances (grange, remise,
étables) en prolongement et en retour d'équerre de l'étable préexistante. A
contrario, les trois maisons du Petit Plessis sont successivement converties
en bâtiments ruraux et disparaissent dans la première moitié du XXe siècle.
L'exploitation agricole cesse au Plessis au troisième quart du XXe siècle et
le logis est restauré dans les années 1970.
Situé à moins d'un kilomètre au nord-ouest du bourg, le manoir du Plessis
comprend un bâtiment principal servant de logis, un bâtiment d'exploitation,
un toit à porcs et un puits. La façade principale du logis, donnant sur la
cour, est orientée au nord. Le bâtiment comprend plusieurs corps ajoutés
suivant les époques. Au centre se trouve le logis ancien qui s'élève sur
deux niveaux: rez-de-chaussée et un étage carré. Une seule grande pièce par
niveau le constitue: la salle, et la chambre au-dessus accessible par un
escalier en vis en pierre de taille calcaire, contenu dans une tour
hors-œuvre placée à l'angle sud-est. Chaque pièce conserve sa cheminée
monumentale d'origine en pierre de taille calcaire. A piédroit à colonnette
semi-circulaire, corbeaux en pyramide inversée et manteau en plate-bande à
corniche, les cheminées se distinguent par la forme de leur hotte, droite au
rez-de-chaussée et conique à l'étage.
Dans la tour d'escalier, à l'étage
(à la sortie de la chambre) se situe un bassin en pierre de taille calcaire
destiné aux ablutions. Plusieurs ouvertures d'origine sont conservées, comme
la croisée de la chambre côté cour à décor prismatique et à coussièges (la
même devait se trouver côté sud, obstruée lors de la construction de
l'adjonction sud) ou des portes aux encadrements chanfreinés et surmontées
d'accolades sculptées. Donnant sur la cour au rez-de-chaussée, une ancienne
demi-croisée dont subsiste le linteau au même décor que la croisée de
l'étage éclaire la salle. La tour d'escalier coiffée d'une charpente en
enrayure dessert également le comble à usage de grenier. La charpente
comprend deux fermes à poinçon long décoré d'un chanfrein, entrait,
faux-entrait, faîtières et sous-faîtières reliées par des liens. Les
adjonctions sont en rez-de-chaussée, à l'exception de celle construite en
alignement à l'est surmonté d'un haut comble à surcroît. Les pièces (une par
niveau) de ce corps de bâtiment communiquent avec la salle et la chambre du
corps principal indiquant une fonction plutôt domestique à l'inverse des
appentis à fonction initiale probablement agricole (sauf le vestibule sud).
De plan en "L", le bâtiment d'exploitation comprend des étables et écuries
transformées en habitation (aile sud) ainsi que des granges et remises (aile
nord). Les murs sont en moellons de calcaire couverts d'un enduit à pierre
vue. Les chaînages d'angle et les encadrements des baies sont en pierre de
taille calcaire (linteau en bois pour les ouvertures du bâtiment
d'exploitation). Les toits sont à longs pans, à croupe (adjonction est) et
conique (tour d'escalier) couverts en tuile plate. (1)
manoir du Plessis 28400 Trizay-Coutretot-Saint-Serge, propriété privée,
ne se visite pas.
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