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On reconnaît Le Launay a plus de deux siècles de
distance, malgré une restauration et des aménagements intérieurs. En 1734,
on le décrit de la sorte: construit en pierre de taille, ayant au
rez-de-chaussée une cuisine avec une cheminée, un salon avec une autre
cheminée, à l’étage deux chambres et au-dessus un grenier. On reconnaît sa
tour octogonale en saillie au milieu de la façade, dont elle est l’agrément
et l’entrée principale du manoir, décorée d’une simple accolade. Un solide
escalier de pierre dessert les pièces du haut. Toutefois, le colombier a
disparu de la cour. Au début du XVIIIe siècle, il était déjà sans pigeons,
abandonné. Antérieurement en 1734, une chapelle s’élevait à proximité du
manoir. Lors de travaux assez récents, on a découvert, sculpté sur une pièce
de la charpente, le millésime 1741, qui indique la date d’une réfection
après un incendie. La construction de ce manoir pourrait se situer au XVIIe
siècle. Toutefois, en 1579, un noble homme, Maître Pierre Louet, demeurant
en la Terre-au-Duc, paroisse Saint-Mathieu à Quimper, propriétaire foncier
de Robrat-Huella dont les terres sont voisines, s’intitule sieur du Launay.
Puis, en 1655, c’est noble homme Jacques Bonniou, époux de Anne Le Nouy, de
la même paroisse que le précédent, qui accroche a son nom celui du Launay.
Mais, dès 1635, on est fixé sur les occupants du manoir, ce sont René du
Quélennec, sieur de Morlen, issu peut-être d’un puîné de la Maison du Faou,
et son épouse Andrée Bougeant, d’une famille quimperoise qui donnera le père
Guillaume Bougeant, professeur à Louis Le Grand, historien, auteur de
traités religieux et littéraires. Seul lien que l’on connaisse entre les du
Quélennec et les Bonniou, Renée, fille du sieur de Morlen, est marraine de
Marie-Anne Bonniou. Naissent au manoir du Launay, Méry du Quélennec et ses
Soeurs, des jumelles, Thérése et Louise-Corentine.
On ne sait pas non plus ce que deviennent ces du Quélennec. En 1685, des
terres appartenant précédemment au domaine du Launay deviennent, sans aucun
doute par héritage, la propriété de Méry Guesdon, qualifié de bourgeois et
marchand, demeurant dans la paroisse Saint-Mathieu. Puis le manoir échoit à
noble homme René Guesdon, sieur de Kerduellez, magistrat au siége présidial
de Quimper. En 1734, après son décès, il figure dans le lot attribué à l'un
de ses fils, l'abbé Jean Guesdon, né en 1715 à Quimper. Sous la Révolution,
l’abbé Guesdon, Chanoine et Vicaire Général du Chapitre de Quimper, se
montre courageux jusqu’a l'imprudence. Il s’adresse en ces termes a un
administrateur "Vous ne devez pas me juger assez lâche pour préférer la
doctrine des hommes à celle de Jésus-Christ". L’abbé Guesdon nn’avait plus
la propriété du manoir du Launay, car celui-ci était indivis en 1792. Le
citoyen Jean-Jacques L’Ecluse, fils de René-Marie de L’Ecluse de Longraye,
ancien Conseiller au siége présidial de Quimper, et qui a émigré, en est
l’un des héritiers par sa mère, Michelle-Gabrielle Guesdon, soeur de l’abbé.
En septembre 1791, Jean-Jacques L’Ecluse était commandant de la ville de
Thor, dans le Comté Venaissin, et un détachement cantonnait pour apaiser les
troubles. C’est en janvier 1792, étant à Grenoble, qu’il a disparu. Sa
famille prétend qu’il est mort, mais les révolutionnaires de
Montagne-sur-Odet soutiennent qu’il a émigré. C’est ce point de vue qui
prévaut, le manoir et le moulin du Launay sont vendus nationalement en l’an
VI, afin de récupérer la somme exigée pour la solde de "deux hommes de
guerre" en remplacement du défaillant.
Le Launay est acquis par le citoyen Théodore Le Gogal-Toulgoét pour la somme
de 36.000 Francs. Après Le Gogal-Toulgoét, sont possesseurs du manoir
successivement M. Pierre Le Roy, employé des Douanes a Audierne, puis à
Cherbourg (1842-1856); Mlle Gabrielle de Quélen (1857-1860); M. Léon
Mouliade, de Napoléon-Vendée (1861-1872); Mme Jean Lozach, d’Ergué-Armel
(1873-1927); tandis que le moulin du Launay passe des mains de M. Ange Le
Bastard (1875) à celles de M. Jean Donnard, de Kerfeunteun (1882), Pierre
Donnard (1907). Il est aujourd’hui à M. et Mme Noël. Quant à l’ancienne
gentilhommière, louée depuis au moins deux siècles à des cultivateurs, elle
plut à Mme Chausse-Bolloré, de la famille quimpéroise des industriels
papetiers, qui l’acheta en 1936. Son mari, M. Joseph Chausse, Lieutenant au
118e de Ligne à Quimper, Capitaine à la déclaration de guerre, fut tué à la
tête de sa Compagnie, sur la Marne, le 16 septembre 1914, à
Mourmelon-Le-Grand. Le Launay appartient actuellement et doit sa
restauration a M. Raymond Chausse, Directeur de Société a Paris, breton par
sa mère et aussi familier de la région. (1)
manoir du Launay 29180 Guengat, propriété privée, ne se visite pas.
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