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C'est un fief de Prévôté qui relevait initialement
de Saint Martin de Tours et de Marmoutier, puis de Cormery, ensuite
probablement de Nouâtre et du château de Chinon à titre royal. En 1526, Jean
de Seigne, escuyer, était Seigneur de Boispateau, de Bois-Ramé, Gouverneur
de Montrichard, fils de Guillaume de Seigne, receveur général de
l'Artillerie, Seigneur de Boispateau et de La Lande. Boia, autrefois,
signifiait "Noble", "Grand". Le terme Boyer ou Boie est à rapprocher du
vieux slave "boliarin, au pluriel : boliare". Ce terme se retrouve dans les
écrits de Grégoire le Grand (vers 540-604) et probablement emprunté à
l'Empire Byzantin. Il trouve des termes de cette origine dans le russe "bolarin"
donne "boï, Grand Seigneur terrien" qui a donné aussi Bolchoï. On le
retrouve dans le turc "boïla" et dans la langue bulgare. En France, Le Fort
Boyard, avec le suffixe "ard" apparaît vers 1721 comme qualificatif
"Vaillant à la Guerre, puissant, célèbre, valeureux". La ramée provient du
latin "ramus", le rameau. Nous retrouvons en héraldique la croix à rameaux
appelée aussi "Croix Ferrée", c'est une bannière qui regroupait les
travailleurs des routes militarisées dans l'Empire romain. Au Moyen-âge,
cette bannière se transmettait au Commandement des galériens et des travaux
forcés. La Rame du galérien vient de l'ancien latin populaire au masculin "Raim"
et du francique "Ram". La Roche-Ramée, Maillé (37); Château de la
Croix-Ramée, Cussay (37); La Roch-Ramée, Argenson, Nouâtre (37); La Ramée,
Azay le Ferron (36); Bois-Ramé, Bléré (37). Ce château fut édifié sur
l'emplacement d'une ancienne maison fortifiée par Guillaume de Seigne,
Seigneur de Boispateau et de la Lande, Trésorier de l'artillerie royale,
vers 1523.
Situé dans la ville de Bléré et relevant du fief Gentil à foi et hommage
simple et un denier de franc-devoir. En 1526 il est transmis à Jean de
Seigne, escuyer, Seigneur de Boispateau, de Bois- Ramé, Gouverneur de
Montrichard, fils de Guillaume de Seigne, receveur général de l'Artillerie,
fondateur de la chapelle Saint-Jean, à Bléré. Au XVIIe siècle, il était la
propriété de la famille Sellier, seigneurs d'Athée, puis de Lauconnière,
puis ensuite celle de la famille Daen, seigneurs d'Athée au XVIIIe siècle.
En 1565, à Galiot de Seigne. Vers 1650, à Hélie Sallier, écuyer. En 1700, à
Henri Sallier, écuyer. Vers 1750, à la famille Daen, seigneur d’Athée. Ce
logis fut construit dans un style renaissance. Côté sud, nous pouvons
observer deux trompes, l'une formée par l'élargissement de la grosse tour
d'escalier, l'autre, plus travaillée, soutenant l'échauguette. Ce logis
comprenait deux pièces à chaque étage, desservies par un escalier en
tourelle. Les encorbellement de la tourelle sont décorés, à leurs bases, de
fines sculptures. L'ancien logis seigneurial, actuellement existant, date du
XVIe siècle. On y remarque une tourelle ornée de très belles sculptures. On
pénètre dans ce logis par un couloir aboutissant à un escalier. Celui-ci, en
pierre, est logé dans une tour semi octogonale et comporte vingt-neuf
marches jusqu'au premier étage et vingt-cinq jusqu'au second. Sur ce palier
s'ouvre l'entrée d'une échauguette dont l'escalier de dix-huit marches
comporte une rampe taillée dans la pierre et terminée par un énorme gland
sculpté. Cet escalier donne accès à une petite chambre appelée chambre des
nourrices ; elle se trouve placée au-dessus du grand escalier et forme ainsi
le sommet de la grande tour. La porte qui ferme l'échauguette est sculptée
d'un ornement dit "plis serviette". On peut voir au bas du grand escalier,
et démontée, une porte fermée de trois panneaux sculptés très finement de
feuillage, d'épis et autres...
A l'extérieur, côté sud, on peut voir encore deux trompes: l'une formée par
l'élargissement de la grosse tour (l'escalier, l'autre, plus travaillée,
soutenant l'Echauguette. Une pièce au rez-de-chaussée était dite chambre des
Cornards et au-dessus était la salle des gardes. Les combles sont formés
d'une très belle charpente en carène. La sobre sculpture qui orne les
ouvertures nous fait apprécier la délicatesse du style Renaissance beaucoup
plus léger que les styles précédents, Gothique et Roman que l'on retrouve
dans l'église. En 1770, Boisramé appartenait à la famille Lefebvre qui en
vendit la moitié en 1782 à Claude Bléré, marchand, demeurant paroisse de
Bléré, suivant acte passé devant Dreux, notaire à La Croix-de-Bléré. Une des
conditions de la vente était pour l'acquéreur de supporter toutes les
charges envers la seigneurie de Chenonceaux de laquelle il relevait comme
arrière fief (l'arrière-fief était ainsi appelé parce qu'il relevait d'un
autre fief qui était dans la mouvance d'un fief supérieur) ainsi que les
droits anciens et accoutumés qui ne pourraient excéder 5 sols par an. Enfin,
il était dû au sieur Daën, seigneur d'Athée, une rente de 22 livres.
Le troisième jour d'avril au dit an mil sept cent quatre vingt-deux
après-midi "par devant le notaire royal susdit et soussigné, est comparu en
personne le dit sieur Claude Bléré, marchand, demeurant paroisse de Bléré,
acquéreur nommé au contrat des autres parts écrit avec lequel et à sa
réquisition nous sommes transportés ville du dit Bléré, au lieu de "Boisramé"
dite ville de Bléré par lui requis par le dit contrat, des autres parts du
sieur Pierre-Marie Lefèbvre et son épouse, où étant le dit, sieur Bléré nous
a dit vouloir prendre possession, saisine réelle et actuelle des dites
choses. En conséquence, en présence des témoins cy-après nommés, il est
entré en la cour, en a ouvert et fermé les portes, est entré en l'écurie,
est descendu en la cave, monté en la cuisine, cabinets et chambre à côté,
ensuite dans le jardin, de là est monté par l'escalier en les chambres
hautes jusqu'à la chambre des nourrices et dans le grenier ; dans les dits
lieux et en chacun d'iceux le dit sieur Bléré a ouvert et fermé les portes
et fenêtres, dans le jardin a jeté des pierres et arraché des brins d'herbe,
le tout en criant à haute et intelligible voix, en présence des dits
témoins, qu'il prenait et appréhendait possession, saisine réelle et
actuelle des dites choses, et au surplus le dit sieur Bléré et ce sur les
dits lieux a fait tous les signes et marques d'un vrai propriétaire, et
qu'il convient pour prendre possession, suivant, et au désir de la coutume
de ce pays et duché de Touraine, de tout ce que dessus avons donné acte au
dit sieur Bléré, en le requérant peur servir et valoir ce que de raison ;
fait et passé sur les dits lieux en présence du sieur Thomas Dauvergne,
sieur Toussaint Radault, sieur Joseph Dugenet et sieur François Desplaces,
marchands, demeurant ville du (lit Bléré, témoins, voisins voisinaux des
dits lieux ce exprès requis et appelés qui ont et le dit sieur Bléré signés.
Signé: Bléré, Radault, Dauvergne, Dugenet-Valadon, Desplaces, Bournais fils
et Dreux".
Le fief longeait les murs et les fossés de la ville (actuel mail Victor
Hugo), la route d'Amboise à Loches et la grande rue des Foires, disposition
qu'il a encore partiellement conservée malgré la complexification du
parcellaire. Le logis, de plan rectangulaire, construit en pierre de taille
de tufeau de moyen appareil, comprend un étage carré et un étage de comble.
Le rez-de-chaussée et l'étage sont divisés en deux grandes pièces par
niveau, séparées par un corridor et desservies par un grand escalier en vis,
en pierre en tuffeau, situé dans une tourelle hors-œuvre. On accède à la
chambre haute dite "chambre des nourrices" par un escalier en vis logé dans
une tourelle en encorbellement, dont le cul de lampe et le surplomb sont
remarquablement ouvragés. L'abondant décor porté sur les culs de lampes de
la tour d'escalier et de la tourelle en surplomb rassemble une grande
variété de motifs issus du répertoire ornemental de la première Renaissance:
rang par rang, les corps de moulures se superposent et font se succéder
tresse, oves et dards, chapelet de grains alternant avec un ruban, feuilles
plates en quinconce ou non, frette et festons. Dans la cour bordant le mail,
un pavillon de plan carré a été conservé. (1)
Éléments protégés MH: la tourelle d'escalier et la façade sur cour avec
leurs toitures: classement par arrêté du 16 avril 1929.
manoir de Bois Ramé, 5 bis mail Victor Hugo, 37150 Bléré, propriété
privée, ne se visite pas.
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