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Le nom pourrait être
une déformation de Roche-Abloux (L'Abloux: Ablor en latin, d'où Rocca ou
Rupes Abloris?). Commandant la vallée de l'Anglin, le château est cité dès
le XIIe siècle. Il fut reconstruit à la fin du XVe siècle, abrité des crues
et fortifié par une terrasse cantonnée de pavillons. La vocation militaire
est peu affirmée, car on ne voit ni archère ni canonnière. Le grand corps de
bâtiment, à quatre étages et au pignon caractéristique, est lui aussi
cantonné de quatre demi-tourelles (pour renforcer la solidité
vraisemblablement). Des percements modernes nuisent un peu à l'austère
beauté de l'édifice. À chaque façade est accolée une tour arasée au niveau
du toit. On accède par l'une d'elles en franchissant une belle porte que
surmonte une accolade et qui commande un escalier en vis. Les pièces ont de
beaux plafonds à la française, des cheminées gothiques en pierre. Au premier
étage, un mur conserve la trace de peintures murales du XVe siècle (on
devine sainte Catherine d'Alexandrie avec sa roue, au-dessous une ligne
d'écriture gothique cursive, casse-tête des paléographes) et du XVIIe siècle
(deux personnages, seul le dessin reste). Dans la salle haute, belles
fenêtres avec bancs de pierre, porte massive et cheminée. En contrebas, le
moulin à graines a été remis en état: travaux sur le mécanisme, mais aussi
sur le bief (digue reconstruite). La porte garde la trace des grandes crues
(1845, 1890, 1892, 1910). Le fief relevait du Château-Guillaume. En 1239,
Audebert III de La Trémoille se qualifie de seigneur de Château-Guillaume et
de Rocheblond. En 1405, on cite Jean Guyonnet. En 1526 (le château était
tout neuf), Antoine Vigier, seigneur du lieu, a une fille, Jeanne, qui
épouse Christophe Desbans, seigneur d'Ajoux. Celui-ci transige en 1533 avec
ses beaux-frères André et Jean Vigier. En 1629, une partie de la seigneurie
passe dans les mains de Jean Autor: plus tard, on cite Sylvain et Robert
Autor. En 1677, elle est adjugée par décret à Gabriel Lecoigneux, second
marquis de Bélâbre. L'autre partie appartient en 1685 lors de la révocation
de l'édit de Nantes à une famille protestante, les Loubes de La Gâtevine,
qui émigre, permettant à Gabriel Lecoigneux de réunir la seigneurie. Mais
aucun seigneur n'y réside plus et le logis sert pour loger les fermiers ou
tenanciers. Par alliance, Rocheblond passe à une famille d'origine
vivaroise, les Montgrand, installés en Provence: leurs domaines sont vendus
nationalement à la Révolution Française. Jean-Baptiste de Montgrand refera
sa fortune. Sous la Restauration, il devint maire de Marseille et fut
indemnisé en 1825 pour une somme de 21835 francs. En 1983, le château était
à l'abandon: les propriétaires actuels ont évité sa ruine en entreprenant
d'importants travaux. (1)
château de Rocheblond, route de Saint Michel, 36370 Chalais, propriété
privée, ne se visite pas, visible de la route.
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