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A l'occasion de la plantation de
vignes, on mentionne ce lieu comme possession de l’abbaye de Marmoutier dès
1275. Placé sur le haut du coteau, dominant la route de Chouzy à Onzain, le
manoir fortifié de Laleu avait reçu comme mission de surveiller et d'udministrer
les nombreux domaines de l’abbaye dispersés en Blésois et de rassembler les
tonneaux de vin pour les expédier vers Marmoutier, par voie fluviale. En
1325, une visite de Jean de Mauléon, envoyé par le père-abbé montre la
présence de quatre à cinq moines qui font cultiver la vigne. En 1545-46, ce
centre de gestion des biens de l’abbaye employait des gardes du bois de
Rason, un bailli, un lieutenant du bailli, un procureur de la gréneterie, un
greffier, un concierge. À partir de 1488, l’exploitation est mise à bail et
tombe dans la mense de l'abbé, puis réunie à l’archevêché de Tours, en 1739.
La métairie, terre et château de Laleu est vendue à Antoine-J ean Rattler,
trésorier général de la guerre de la généralité de Tours, déjà fermier de La
Grande-Varenne à Chouzy (trente-sept arpents, qui ne pourront être plantés
qu'en mûriers) et maire de Chouzy, le 1er septembre 1780. Quatre ans plus
tard, les mille pieds de mûriers, qu il avait plantés sont détruits par
l'embâcle de la Loire. Au XIXe siècle, L’Alleu est devenu une ferme: la
chapelle sert de grange, le logis de maison au fermier.
D'après les vestiges visibles, on peut avancer une restitution de l’état
ancien. Les constructions sont disposées autour d’une cour rectangulaire,
limitée par quatre tours d’angles et de hauts murs percés d’archères et de
canonnières, précédés d’un fossé. Un pont-levis défendait l’entrée
principale (bien conservée) composée d’une porte charretière et d’un guichet
piétonnier. De ce côté se trouvait le logis entre deux pignons. À
l’intérieur du logis, deux pièces à feu sont chauffées par de grandes
cheminées de pierre du XVe siècle. Entre l’entrée et ce logis, on
reconstruisit au début du XVIe siècle, une chapelle voûtée d’ogives à clef
armoriée retombant sur quatre culs de lampe sculptés. Une baie à remplage
flamboyant conserve dans les mouchettes, des éléments des vitraux d’origine.
Une tradition orale transmise jusqu’à nos jours rapporte le passage de
Jeanne d’Arc et la nuit passée à Lalleu, les 24-25 avril 1429. Une autre
légende montre le souterrain qui s’ouvre dans le puits et la mâchoire en or
de François Ier posée sur une table de la galerie. (1)
Éléments protégés MH : le manoir de Laleu avec sa chapelle : inscription par
arrêté du 23 janvier 1937.
manoir de Laleu 41150 Chouzy-sur-Cisse, abrite un haras aujourd'hui,
visible de la route.
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