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Bien caché au milieu de son bois, le manoir médiéval de Bournigal est
implanté au lieu-dit: Le Vivier. On peut penser qu’à des époques très
anciennes (de nombreuses pièces de monnaies gauloises ont été ramassées dans
les environs), un fortin a été édifié là pour surveiller le gué sur le
Beuvron. Aux XIVe et XVe siècles, un petit seigneur construit sur une
terrasse fossoyée (deux tourelles gardent des archères à arbalètes, aux
extrémités), deux tours carrées encadrant un bâtiment plus bas. Résidence du
seigneur, cette construction a été modifiée au cours des siècles: aux XVIIe
et XVIIIe siècles, restaurée au XIXe siècle et augmentée de lucarnes au XXe
siècle. À l’est une cour de communs a conservé dans une de ses dépendances
une cheminée gothique à doubles corbeaux. Une famille s’enracine aux XVIe et
XVIIe siècles dans ce lieu, les Rossignol. Pierre 1er, valet de chambre
ordinaire du roi, puis son fils Pierre II, commissaire ordinaire des
guerres, en Bretagne, gentilhomme ordinaire du duc de Vendôme: en 1619, on
dit qu’il habite avec sa femme, Angélique Alexandre, au Vivier. Son fils,
Pierre III, commissaire ordinaire des guerres, n’a pas d’héritier, c’est son
frère Claude, capitaine d’une compagnie au régiment de Menille, qui devient
seigneur du Vivier. Au début du XVIIIe siècle, Jean Bernier, auteur d’une
Histoire de Blois, écrit ceci: "N. Rossignol, sieur du Vivier, un des plus
agréables hommes de son temps, a parfaitement bien fait des vers
français..." À la fin du XVIIIe siècle, les dames Courtin, Madeleine Jeanne
Alexandrine et Marie Bonne (épouse de Louis Timothée Mahy de Pontchardon),
qui résident à deux pas de là, au manoir de Clénord, deviennent
propriétaires du Vivier. Le grand historien vendômois, Jules de Pétigny, s’y
installe en 1849, avec sa femme, Constance de Brunyer. Le propriétaire des
lieux au XXe siècle, éclipse un peu, par sa renommée internationale, tous
ses prédécesseurs. Jean-François Deniau (1928-2007), possédait tous les
talents: ambassadeur, plusieurs fois secrétaire d’État, ministre du Commerce
extérieur, puis de la réforme administrative, rédacteur du préambule du
Traité de Rome, président du Conseil général du Cher en 1981, journaliste,
auteur de 27 ouvrages, académicien en 1992. Comme l’homme était complet, il
a traversé l’Atlantique en solitaire à 67 ans et reçu le Grand prix de la
mer en 2004. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de la tour carrée et des
deux tourelles : inscription par arrêté du 11 octobre 1971.
manoir du Vivier, route de Tour en Sologne, 41700 Cour-Cheverny,
propriété privée, ne se visite pas.
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