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On ne connaît
l’histoire du manoir seigneurial de Maré que depuis le XVe siècle, même si,
comme le prouve la chapelle, le site est beaucoup plus ancien. Les droits
féodaux qui y étaient attachés ont amené des familles importantes à s’en
assurer la propriété, comme ce fut le cas pour la famille de Regnard.
Antoine Regnard reçoit ce fief en partage en 1456, comme il est indiqué dans
la généalogie de la famille Regnard par le marquis de Chauvelin, déposée aux
archives du Loir-et-Cher. C’est à Antoine Regnard, dont les armes surmontent
la porte de la tour d’escalier et se retrouvent dans la chapelle, et ensuite
à son fils, que l’on doit la reconstruction du château et l’aménagement de
la chapelle. Le manoir a été reconstruit entre 1456 et 1507. L'édifice est
entouré de fossés d’eau, accessible par un pont de pierre assez ancien, qui
était certainement autrefois fait de planches amovibles. Ces fossés sont
encore alimentés par des dérives d’eau, témoignage du savoir-faire des
moines de l’abbaye de Pontlevoy toute proche. Ils forment un petit étang
derrière le logis, servant tout à la fois de défense, et aussi de vivier
pour un domaine où tous vivaient en autarcie. Le logis principal est à deux
niveaux plus un étage sous combles. Chaque niveau avait, à l’origine, deux
pièces à feu aux cheminées rejetées à chaque extrémité. La tour d’escalier
hexagonale aux beaux chaînages de pierre, est bien située à l’est, au milieu
du logis. Celui-ci est prolongé au sud par un corps bas du XVIIe siècle et
servant à l’origine d’écuries et de grenier. À l’ouest, on trouve une tour
oblongue comme au manoir de Beauregard situé à Mehers pas loin de là, qui
comportait deux petits cabinets à chaque niveau.
À l’est se trouvent des
granges, "sous l’œil du maître" converties en remises plus tard. L'intérieur
du logis, remanié dans les années 1900, conserve deux cheminées monumentales
d’origine, quoique redécorées vers 1900, et des coussièges dans une salle du
rez-de-chaussée. La chapelle est quasi collée à l’édifice, mais en est
indépendante. Il n’y a qu’à peine 80 cm d’écart, mais pas deux mètres comme
le dit par erreur le docteur Lesueur, dans son ouvrage sur Les églises du
Loir-et-Cher. Beaucoup plus ancienne que le logis, elle est formée d’une
abside romane, et d’une nef à deux travées. L’abside a été dotée d’une
meurtrière de défense. Elle a été remaniée au XVe siècle, la chapelle est
alors à l’intérieur voûtée d’ogives à nervures moulurées portées par des
culots sculptés dans la nef et par des colonnettes engagées dans le chœur.
Une clef de la deuxième travée présente les armes des Regnard. Elle conserve
des vestiges de peinture murale des années 1500, ainsi que les traces d’une
litre funéraire, marquant bien le caractère de fief noble du lieu. Au début
du XXe siècle, les bâtiments agricoles ont été transformés en logements. Les
propriétaires actuels s’efforcent, avec courage et abnégation, de restaurer
et sauver ce bel ensemble. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du logis seigneurial ; la
chapelle en totalité, et le puits : inscription par arrêté du 7 novembre
2003.
manoir seigneurial de Maré, D139, 41400 Pontlevoy, tel. 06 67 03 83 62.,
propriété privée, visites guidées sur demande.
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