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Manoir de Cardinal à Guérande
 
 

   On connaît peu de chose sur la seigneurie de Cardinal avant la deuxième moitié du XIVe siècle hormis que Budic, comte de Nantes aurait fait don de cette terre à un personnage de sa cour nommé Lorn, originaire d’Écosse, ayant pour surnom Cardinal, d'où le nom du fief. Vers le milieu du XIVe siècle, Cardinal entre par alliance dans la famille du Verger. Jean du Verger, capitaine de Guérande en 1355, est seigneur du Verger, de Kervarec et de Cardinal. Le 23 février 1393, son fils Jean, rend aveu à Jean IV, par l'intermédiaire de son curateur Perrot Coterel pour son herbregement de Cardinal, ses clostures, courtils, bois domanier. La famille du Verger conserve la seigneurie jusqu'en 1586, date à laquelle Jean Garenne, bourgeois et marchand du Croisic en fait l'acquisition pour 4000 écus. Cardinal passe ensuite, au début du XVIIe siècle, sous l'égide des familles Le Roy puis Chanu. Au début du XIXe siècle, le domaine passe par alliance à la famille Pinczon du Sel. En 1921, Hippolyte Pinczon du Sel vend le manoir à Jacques-Marie-Henry Le Cardinal, marquis de Kernier, député d'Ille-et-Vilaine. Plusieurs vestiges attestent de la construction, dans la seconde moitié du XIVe ou le premier quart du XVe siècle, d'un corps de bâtiment primitif orienté nord-sud: cheminées sur le mur nord, croisée transformée en porte sur le mur ouest, négatif d'une pente de toit, vestiges d'un mur de refend percé d'une porte à l'est de la tour d'escalier. D'après les observations réalisées sur le terrain et les descriptions de la seconde moitié du XVIIe siècle, il aurait pu s'agir d'un ancien logis s'élevant sur deux niveaux, composé au rez-de-chaussée, d'une chambre basse et prolongée vers l'est par une grande salle. Cet ensemble était surmonté d'un étage sous charpente, comme en attestent les vestiges d'une cheminée encore visibles sur le mur nord et la mention en 1688 d'un grand logis ajouré de lucarnes au-dessus de la grande salle.
L'accès à cette grande salle se faisait côté cour, par une porte constituant jusqu'à la fin du XVIIe siècle l'entrée principale du manoir. La salle était éclairée, de ce même côté, par au moins une grande fenêtre, et à l'est, par plusieurs baies ouvrant sur le jardin. Dès 1688, "la grande salle" est considérée comme partiellement ruinée, notamment au niveau des murs gouttereaux et de la charpente. En 1819 néanmoins, son emplacement figure toujours sur le cadastre mais il est signalé à l'état de ruine. C'est probablement peu après cette date qu'elle fut transformée en écurie. Ce bâtiment n'était peut-être pas le plus ancien puisque est attestée en 1650, la présence d'un vieux logis auquel était adossée une chapelle, tous deux détruits. Dans la seconde moitié du XVe ou au tout début du XVIe siècle, fut entreprise la construction de l'aile en retour à l'ouest et d'une tour d'escalier dans l'angle sud-est; peut-être sur les fondations d'un édifice plus ancien comme pourraient l'indiquer les traces d'arrachement à l'ouest de cette dernière. Au rez-de-chaussée, l'accès entre la chambre nord et la grande salle fut bouché (la tour d'escalier distribuant désormais ces deux pièces) et l'ancienne croisée de la chambre fut transformée en porte donnant accès à l'aile ouest. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, l'aile ouest constitue visiblement la partie résidentielle du manoir, elle consiste alors en une salle basse servant de cuisine, chambre haute et grenier au-dessus. Sur le mur gouttereau nord, une porte ouvrant sur le vide pourrait correspondre à l'ancien accès aux deux petites galeries où sont les latrines mentionnées en 1650.
Chaque salle de l'aile occidentale est ajourée, côté cour d'une baie équipée de coussièges. Les salles des deux premiers étages sont chauffées par des cheminées dont le style autorise une datation aux alentours des années 1500. Des traces de décors peints, peut-être héraldiques, reprenant un motif "de barres et de bandes de gueules", subsistent encore sur les solives de la salle haute. Le déclassement de l'aile est, attesté dès la fin du XVIIe siècle entraînant l'abandon de l'accès principal au manoir pourrait expliquer la création d'une nouvelle porte et le curieux raccordement en biais du mur antérieur de l'aile occidentale. Probablement d'origine médiévale, les dépendances agricoles ont également été très remaniées au XIXe siècle et le fournil construit à cette époque. Il semble que, encore au XVIIe siècle, la cour, autour de laquelle sont ou étaient répartis la plupart des corps de bâtiment, était séparée par un mur d'un jardin qui s'étendait vers l'est. Un cellier surmonté d'une chambre est mentionné à plusieurs reprises et pourrait correspondre, en partie, à la cave voûtée située au nord du logis. Un colombier est attesté sur la terre de Cardinal dès 1392. Le pigeonnier actuel est plus tardif. Il apparaît en bon état dans les textes du XVIIe siècle. Portail, tourelles et échauguette pourraient avoir été construits dans le dernier quart du XVIe siècle, comme paraissent en attester les embrasures de tir destinées à l'usage d'armes portatives, de type mousquets.
Le manoir de Cardinal s'élève dans une cour délimitée par un mur de clôture plus ou moins rectangulaire, entouré par un fossé et percé sur son côté sud, près de l'angle sud-ouest, par un portail flanqué de tourelles partiellement en ruine. Dans l'angle du mur et l'une de ces tourelles, on observe les vestiges d'un corps de latrines en encorbellement au-dessus du fossé. Sur l'angle opposé de la clôture, apparaissent les vestiges d'une échauguette. Près du portail, dans la cour, s'élèvent les restes d'un pigeonnier de plan circulaire. À quelque distance au nord-est, se trouve l'étang de Cardinal. Contre le mur ouest de la cour, se trouve une étable, en rez-de-chaussée. À l'opposé du colombier, adossé au mur nord de la clôture s'élève le logis dont les bâtiments, que prolongent à quelque distance au sud un corps de dépendance, séparaient autrefois la cour, à l'ouest, et le jardin à l'est. Proche de cette dépendance, à l'ouest, s'élève un fournil dont le four est couvert par un toit en appentis massé. Le corps de logis est bâti en équerre, distribué par une vis hors-œuvre dans l'angle, couverte par un toit conique. L'aile ouest, dont un pignon est découvert, présente un étage carré et un étage de comble. La salle haute conserve encore quelques vestiges de décors peints sur les solives du plafond, constituant peut-être un pseudo décor héraldique "de barres et de bandes de gueules". L'aile ouest est prolongée de part et d'autre par un corps en rez-de-chaussée couvert en appentis. Dans le corps qui se trouve à l'est, subsistent les vestiges de parois et de cheminées d'un ancien corps de logis. À l'est de ce corps, apparaissent les ruines d'un sous-sol couvert par une voûte en berceau segmentaire. Le corps en retour d'équerre du logis, en rez-de-chaussée et étage de comble, est couvert par un toit à deux versants dont l'un des pignons est découvert. (1)

manoir de Cardinal 44350 Guérande, propriété privée, ne se visite pas.

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source de la photo par satellite : https://www.google.fr/maps

 
 


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       source de l'historique : https://inventaire.patrimoine.paysdelaloire.fr

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