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D'après Léon Maître, le manoir de Villeneuve
dépendait avant le XVIe siècle des Régaires de Nantes et portait le nom de
manoir de Saint-Thomas. En 1485, Jean Calon est cité comme seigneur de
Villeneuve. Le manoir appartient en 1550 à Jean du Dréseuc, fils de François
du Dréseuc, seigneur de la Lande et du Blanc. En 1612, il est vendu à la
famille Le Borgne avant de devenir avant 1649 la propriété de la famille
d'Aiguillon. À cette date, Jacques de Sécillon le rachète à Françoise et
Marguerite d'Aiguillon pour la somme de 13000 livres. Villeneuve demeurera
entre les mains de cette famille jusqu'en 1811 date à laquelle il passe par
mariage à la famille Mascarène de Rivière. La famille Isle de Beauchaine en
hérite en 1841 et le conserve jusqu'en 1965. Le manoir construit
probablement dans les dernières décennies du XVe siècle, a été augmenté à la
fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, puis remanié au XIXe siècle.
Il prenait visiblement à l'origine un plan rectangulaire régulier, s'élevant
sur deux niveaux (partie sud), se composant au rez-de-chaussée d'une salle
basse, de quatorze mètres de long sur sept mètres de large, à laquelle on
accédait directement depuis une porte percée sur la façade principale. La
salle était prolongée au nord par une cuisine, équipée de deux placards
muraux et d'un évier, dont les dimensions avoisinaient environ quatre mètres
de longueur sur sept mètres de largeur.
À la salle basse, destinée sans doute à la prise des repas, se superposait
une salle haute, pièce peut-être à vocation plus officielle, prolongée à
l'ouest, par une chambre. Un niveau de comble surmontait le tout. L'accès à
ces deux derniers niveaux se faisait par une tour d'escalier en hors-œuvre
située sur la façade antérieure. La mouluration des baies de la façade
ouest, l'absence d'appui saillant et la présence d'un larmier surmontant
leurs linteaux pourraient témoigner d'une construction aux alentours des
années 1470-80. À la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, le manoir
primitif fut augmenté par la construction de deux bâtiments, au nord et au
nord-ouest, dont la synchronie de construction est attestée par la liaison
des maçonneries dans l'angle nord-ouest. La cuisine ouvrait désormais, au
nord, sur une cave et, à l'ouest, sur un cellier tous deux semi-enterrés.
Deux chambres se superposaient à ces espaces ancillaires, occupant le même
niveau que la cuisine et la salle basse. Cet espace du manoir était desservi
par une vis secondaire dans œuvre située dans l'angle formé par le cellier
et la cave.
La façade est a été remaniée en 1817 comme l'indique la date portée sur une
baie de l'étage sans doute par Jean-Marie de Mascarène de Rivière. Cette
phase de remaniement s'est accompagnée de la modernisation des espaces
intérieurs, notamment de la salle basse du rez-de-chaussée, mais aussi du
cloisonnement de l'étage et des combles au milieu du XIXe siècle. L'une des
phases de construction est sans doute due à Henri Isle de Beauchaine, maire
de Guérande en 1861 à 1865, qui épousa Mélanie de Mascarène de Rivière en
1841, et dont les initiales associées à celles de sa femme sont peintes
notamment dans la tour d'escalier. La chapelle est mentionnée pour la
première fois dans l'aveu de 1652 et le pigeonnier, dès 1599. Il apparaît à
gauche du logis sur le dessin de 1753 mais a peut-être été reconstruit en
1771, comme l'indique la date portée sur le linteau de sa porte. La métairie
de Villeneuve est mentionnée dès 1599. La seigneurie possédait également un
moulin à vent situé à la Place en 1649 et un pressoir attesté dans un aveu
de 1728. La Carte des Côtes de Bretagne dressée vers 1780-1785 signale un
jardin d'agrément à l'arrière du manoir. Le vivier figurant sur le cadastre
de 1819 est attesté dès 1599.
Les bâtiments s'organisent actuellement autour d'une cour. Ils se composent
du manoir proprement dit et de deux ailes de communs, antérieures à 1819, en
retour au nord et au sud. La chapelle et le pigeonnier prennent place
légèrement au nord ; la métairie, à l'ouest. Le manoir est construit en
pierre de taille de granite pour la partie sud et en moellons de granite
relativement bien équarris pour la partie nord. Il est couvert d'un toit à
longs pans en ardoises. La tour d'escalier est couverte d'un toit polygonal.
L'un des rampants du pignon sud de l'aile est se termine par une crossette
sculptée d'une figure zoomorphe. Le pigeonnier, daté 1771 sur le linteau de
la porte d'entrée, est un pigeonnier-tour. Il prend l'aspect d'une tour
ronde couverte d'un dôme dont la base est soulignée par une corniche. À
l'intérieur, il se composait de 14 rangées de 24 boulins. La chapelle,
orientée est-ouest, est construite en moellons de granite avec chaîne
d'angle en pierre de taille. Les rampants des pignons assisés en sifflet se
terminent par des crossettes. Le sommet du pignon ouest est surmonté d'une
croix sculptée en granite. De plan rectangulaire régulier, la chapelle est
ajourée de deux baies couvertes en plein-cintre sur les murs gouttereaux et
d'une porte dans l'angle sud-ouest, à gauche de laquelle prend place à
l'intérieur, un bénitier inséré dans la maçonnerie. L'intérieur de la
chapelle était probablement peint comme en attestent des vestiges d'enduits
piquetés sur le mur est. (1)
manoir de Villeneuve, Rond Point de Villeneuve, 44350 Guérande, tel. 09
87 77 51 69, propose la location de salles pour réceptions.
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Nous remercions chaleureusement Monsieur Bernard Drarvé pour les photos
qu'il nous a adressées afin d'illustrer cet historique.
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