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Cette demeure
dominant le Lot en amont de Cahors fut une borie. Ce terme, issu de
l’occitan boria, désignait une "exploitation agricole travaillée à l’aide
d’attelage de bœufs". Elles furent légion en Quercy, et particulièrement aux
abords de sa capitale, Cahors. Leurs propriétaires étaient généralement de
riches marchands cadurciens exerçant au XIIIe siècle. Beaucoup disparurent,
certaines ont subsisté, plus ou moins ruinées, comme celle de Savanac,
particulièrement grande, belle, voire somptueuse dans sa réalisation
architectonique qu’on pourrait presque l’assimiler à "un véritable palais
urbain". Comme le note très justement Valérie Rousset dans son mémoire, la
première mention de l’existence de la borie se trouve dans un acte daté de
1314. Elle appartenait alors à une illustre famille de la magistrature
cadurcienne, les Sabanac. Géraud de Sabanac fut notamment consul de Cahors
et, à ce titre, il posa la première pierre du pont Valentré en 1308.
Implantée dans la châtellenie de Larroque-des-Arcs, la borie passa, au XIVe
siècle à une autre famille de banquiers caorsins, les de Jean, apparentée au
cardinal Gaucelme de Jean. Au XVe siècle, elle était devenue la propriété du
collège Pélegry de Cahors. L'édifice est construit au sommet d’un
promontoire qui domine une boucle du Lot. À l’époque médiévale, cet endroit
stratégique permettait de contrôler la navigation, et de s’y réfugier en cas
de danger.
Bien plus tard, au XVIIIe siècle, un hameau se constituera au abords de la
construction, masquant celle-ci en partie. Quatre bâtiments regroupés en U
sur une cour rectangulaire forment le plan de l'édifice. Ils sont bâtis
principalement en briques, avec des soubassements en pierres de taille et
des décorations soulignées en grès. Le vestige d’un premier bâtiment se
distingue dans un mur pignon. L'ensemble de l’édifice, d’une superficie
considérable de 387 m², recèle une réorganisation des volumes effectuée au
XVIIe siècle. La tour quadrangulaire comportant trois niveaux marque
l’articulation entre l'aile est et l’aile sud. Elle est percée d’une baie
géminée ornée d’un chapiteau en grès. L’aile nord comprend sur sa façade est
deux baies géminées. L’aile sud, appelée encore "logis neuf", est la
construction la plus importante (120 m² au sol). Trois niveaux percés de
quatre grandes baies, et, sous les combles d’un oculus, caractérisent ce
bâtiment où la pierre de taille supplante la brique. Deux portes en briques
en tiers-point donnant sur la cour autorisaient l’accès aux pièces du
rez-de-chaussée. Des baies géminées, et des croisées à remplage, remaniées
au XVIIe siècle, aujourd’hui obturées et abîmées, rythmaient les façades sud
et ouest du logis. Un petit bâtiment de brique, dont la partie supérieure a
été arasée, fermait le périmètre de la cour. Des arrachements visibles sur
son mur sud laissent supposer qu'il était primitivement rattaché au "logis
neuf". La borie de Savanac était vraisemblablement ceinte d’un mur de
clôture qui a disparu de nos jours. Son édification a subi deux étapes de
construction qui se sont succédé de la seconde moitié du XIIIe à la première
moitié du XIVe siècle. (1)
Éléments protégés MH : la borie de Savanac en totalité : inscription par
arrêté du 27 mai 1993.
borie de Savanac, place de la Borie, 46090 Lamagdelaine, propriété
privée, ne se visite pas, visible de la place.
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