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Dur-Ecu se trouve à l’abri d’une
colline boisée au débouché d’un vallon où s’écoule le ruisseau le Candar. Au
Moyen-Age, l’endroit semble propice pour y installer une maison-forte afin
de contrôler les passages sur la route et de veiller aux incursions venues
de la mer. La première place forte appartient à la famille Durescu qui
possède également le Durécu de Gatteville, à l’est de Cherbourg. C’est à
Jean Heuze probablement, seigneur de Gréville et d’Urville, ou bien à Thomas
Lesdos, bailli de haute justice, que l’on doit la construction du manoir
actuel à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe. Le manoir comprend deux
ailes en retour d’équerre, l’une flanquée d’un donjon, l’autre d’un corps de
bâtiment massif commandant une cour de ferme avec ses dépendances. Devant le
manoir, près de la route, un puissant colombier circulaire est érigé près du
mur d’enceinte. L’ensemble est bâti (et couvert) en moellons de schiste bleu
et il s’en dégage un caractère défensif affirmé. Au cours de son histoire,
le manoir ne semble habité que rarement par ses propriétaires et son usage
est surtout agricole. Dur-Ecu demeure dans la famille Lesdos jusqu’en
1708 où le fief noble et la ferme sont vendus séparément. La ferme de
Dur-Ecu "consistant en un corps de logis composez à usage de demeure
manable, caves, salles, chambres, greniers, celliers, pressoir, charteries,
granges et estables, cours et issues, boelle fermée, en jardins et enclos
plantés de pommiers, fermés de murailles et en plusieurs pièces de terres et
tennements en herbage, prayrie, bois taillis et haute futez et terres
labourables". Vendus à plusieurs reprises, les bâtiments se dégradent et le
donjon finit par s’écrouler. A la veille de la révolution, la famille Le
Moigne, agriculteurs de la Hague, achète le bâtiment et y effectue des
réparations. Au cours du XIXe siècle, les Le Moigne deviennent des notables
d’Urville (plusieurs sont maires). Un parc est aménagé autour du manoir par
un paysagiste anglais en 1830. Exploité en fermage jusqu’à la deuxième
guerre mondiale, il est gravement endommagé par les bombardements de juin
1944. Après la guerre il est repris par la famille Le Moigne qui le
restaure, reconstitue le donjon et poursuit l’activité agricole. Dur-Ecu est
classé parmi les sites en janvier1965 afin de préserver, selon le rapport de
classement "le cadre de ce beau manoir qu’on peut qualifier d’admirable. Le
ruisseau qui descend à travers bois et coule en cascade le long des trois
moulins, les deux fermes, le colombier, la remise, les herbages qui
descendent jusqu’à la mer, donnent à ce rivage un aspect qu’ont perdu
beaucoup de nos côtes". Ses hautes toitures de schiste bleu et ses puissants
murs de grès gris surgissent, au détour d’un virage de la route, parmi la
végétation de la colline boisée entaillée en son milieu par le ruisseau du
Candar. Les tours du logis dressent leurs toits pointus parmi les arbres qui
dominent la propriété. La massive construction qui a conservé son aspect
défensif est protégée, sur la route, par un mur de pierres où s’ouvrent deux
belles portes charretières. Bien entretenu, le logis précède le parc boisé
où s’écoulent le Candar et son bief qui dévalent de la pente. Site classé 19
janvier 1965
Éléments protégés MH: les façades et les toitures du manoir et du
pigeonnier: inscription par arrêté du 30 décembre 1982 (1)
manoir de Dur Ecu 50460 Urville-Nacqueville, tél. 06 10 58 68 41, ouvert
au public en juillet, août et septembre, les mardi, mercredi et jeudi, de
11h à 13h et de 15h à 19h, visite libre avec notice.
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Crédit photos :
Pierrestz
sous licence Creative
Commons
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