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La seigneurie de la Havardière était vassale de la
châtellenie de Thévalles. Le terrier de Thévalles établi au XVIIIe siècle
mentionne un acte de foy et hommage rendu par Blaise Louvet le 31 septembre
1463. La seigneurie est la propriété de la famille Ferrand au XVIe siècle,
de René Derouetz en 1615, puis au moins à partir de 1645 des Provost. Simon
Provost la vend en 1745 à Pierre Lefèvre de la Barre. Le terrier décrit le
logis principal en 1773: "la maison manable dudit lieu de la Havadière
composée d'un corps de logis dans lequel il y a une salle basse des greniers
au-dessus, un cellier à un des bouts de la ditte salle avec une chambre
au-dessus, à l'autre bout de la ditte salle un corps de logis dans laquelle
il y a deux chambres hautes, greniers au-dessus, une boulangerie à un des
côtés de la ditte salle, une cour close avec deux pavillons aux deux coins
de la ditte cour, l'un servant de chapelle fondée d'une messe par chaque
semaine par ses prédécesseurs propriétaires dud lieu de la quelle led sieur
rendant est présentateur et l'autre pavillon servant d'écurie auprès duquel
est adossé un appentis servant de pressoir, le tout clos de murs contenant
demi journal ou environ". Angot mentionne "deux tours rondes ruinées" dont
J.-H. Boufflet a cru reconnaître les vestiges à l'angle nord-ouest du manoir
et à l'intérieur de l'aile nord: il s'agirait des restes d'une construction
médiévale.
Les deux pavillons antérieurs, dont l'un au sud-est, abritait la chapelle,
peuvent dater de la deuxième moitié du XVIe siècle ou du début du XVIIe
siècle, de même que le pavillon sur cour du logis. Le reste du logis a
vraisemblablement été fortement remanié au XVIIe siècle ou au XVIIIe siècle.
Le manoir a fait l'objet d'une importante transformation dans les années
1990 par l'architecte des bâtiments de France Jacques-Henri Boufflet.
L'arrière de l'aile sud, ruinée, a été reconstruite, les deux pavillons
d'angle postérieurs ont été construits, les ouvertures de la façade
antérieure ont été en partie modifiées, le porche et les lucarnes ont été
créés. La maison de métayer décrite vers 1775 ("la maison de la métairie dud
lieu de la Havardière composée d'un corps de logis où il y a une cheminée
aux deux bouts deux chambres basses deux greniers dessus") occupait, d'après
l'état des sections cadastrales de 1842, l'emplacement de l'étable nord,
actuellement ruinée, qui l'a remplacée dans la deuxième moitié du XIXe
siècle. Les dépendances semblent toutes figurer sur le plan terrier du
XVIIIe siècle, à l'exception du garage, construit à la fin du XXe siècle à
la place d'un logis sans doute édifié dans le courant du XXe siècle. La
dépendance sud peut dater du XVIIIe siècle mais sa charpente a été modifiée
à la fin du XXe siècle. L'étable sud, porte sur son pignon nord la date de
1743, mais peut-être celle-ci correspond-elle au remaniement d'un bâtiment
plus ancien. Le dernier bâtiment peut dater, d'après sa charpente, du XVIIe
siècle. Il a été transformé en remise au XIXe siècle.
Le manoir de la Havardière définit actuellement un rectangle irrégulier
cantonné de quatre pavillons. Les deux pavillons du front antérieur, en
rez-de-chaussée et à comble à surcroît, sont reliés entre eux et au logis
par des murs délimitant une cour. Il sont percés en partie haute de bouches
à feu circulaires en tuffeau taillé à ébrasements externes. Les deux
pavillons postérieurs, à un étage carré, appartiennent au logis. Celui-ci,
pourvu d'un rez-de-chaussée et d'un comble à surcroît aménagé en étage de
comble, est constitué d'un corps central, qui se prolonge partiellement à
l'ouest par un appentis, et de deux ailes en retour de longueur différente.
La toiture de l'aile nord est dotée d'une croupe sur la cour. L'aile sud se
termine à chaque extrémité par une toiture en pavillon. Le gros-œuvre du
bâtiment est constitué de moellons de calcaire marbrier. Les encadrement de
baie, anciens et contemporains sont en pierre de taille de tuffeau. Les
dépendances sont disposées irrégulièrement au devant du logis à l'est. La
dépendance sud est pourvue d'une toiture à croupes en ardoises. Sa porte est
à piédroits en moellons et à linteau de bois, sa fenêtre est encadrée de
pierre de taille de calcaire marbrier. L'étable sud a été récemment dotée
d'une couverture de bardeaux. Une porte bouchée, à arc surbaissé, est
visible sur son mur gouttereau ouest. Contre l'étable nord, actuellement
dépourvu de toiture, vient s'appuyer le garage, également couvert de
bardeaux. La remise est couverte de tuiles plates. Elle s'ouvre par une
grande porte cintrée en moellons. Sa charpente est du type à ferme et à
panne sous chevron porteur. (1)
manoir de la Havardière 53340 Saulges, propriété privée, ne se visite
pas.
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