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Le logis de
Pierre-Fontaine est admirablement situé au cœur des Coëvrons, au pied du
Mont Rochard. Le granit de ses murs et l'aoise de ses toitures répondent au
rocher qui abonde ici autant qu'à la végétation qui couvre les pentes des
collines environnantes. Les sources abondent en ce lieu et l’une d'elles
sourd même sous la maison. Le nom de Pierre-Fontaine rappelle cette
abondance liquide et souterraine, telle la Vouivre de ce vieux pays celte.
Pierre-Fontaine, qualifié de seigneurie en 1264, est situé sur le chemin
montais menant jadis les pèlerins jusqu'au Mont-au-Péril-de-la-Mer, après
une halte à la chapelle du Montaigu, toute proche. Un château et sa motte
aujourd'hui disparus existaient à cet endroit. Le logis actuel à été
reconstruit en 1540, sur des bases antérieures (Xe siècle) par Jacques de
Bouillé, cadet d'une puissante famille bien implantée localement: à Chellé
au pied du Montaigu et au Rocher à Mézangers. Les Bouillé étaient
originaires de Torcé-en-Charnie. Cette reconstruction est sans doute la
conséquence des dommages causés par la guerre de Cent Ans. Les armes des
Bouillé figurent toujours sur une des fenêtres du logis. Celui-ci est divisé
en trois parties par une tourelle d'escalier de forme hexagonale. Cet
escalier dessert la maison, il a conservé ses marches et sa belle vis en
bois. Les temps n'étant guère apaisés en cette période de guerre civile, le
maître des lieux à pris soin de doter cette tourelle de bouches à feu dont
l'une défend la porte d'entrée. Celle-ci est accessible par un petit
escalier couvert d'un auvent de bois. Les fenêtres de la façade sont ornées
de moulures en accolade ou en anse de panier. La disposition intérieure a
conservé celle des maisons de cette époque: une pièce pour la cuisine avec
sa cheminée, une grande pièce pour vivre; à l'étage, les chambres. Les
poutres sont d'origine pour quelques-unes, certaines de celles qui ont été
employées pour la restauration proviennent des troncs immergés au XVIII
siècle dans les bassins brestois pour la construction navale. Le logis était
accompagné de communs nécessaires à la vie autarcique de ses habitants et
d'une chapelle dédiée à Saint Denis, aujourd'hui reconstruite.
Après la famille de Bouillé qui l'habita jusqu'en 15885, Pierre-Fontaine
passe en 1601, à Guy de Glé, sieur de la Coutardais puis à une époque
indéterminée, à la Chartreuse du Parc en Saint-Denis-d'Orques, ce qui lui
valut, en tant que bien d'église, d'être vendu nationalement le 10 mars 1791
pour 30 400 livres. En 1672, le fief et la seigneurie de Pierre-Fontaine se
composent "de la maison seigneuriale, en laquelle il y a trois corps de
logis, une tour en ladite cour cour close et fermée en laquelle il y a une
chapelle fondée en l'honneur du saint, une fuie, colombier, jardin
joignant". Le mariage de la fille du tenancier Sœure avec Guillaume Nouet,
écuyer, sieur de Chastin, garde de la porte du roi, fils de Jean Nouet,
gouverneur des pages du roi, fut célébré en 1687, dans la chapelle
Saint-Denis de Pierre-Fontaine. Dans son roman Au cabaret de la lasse bleue,
publié en 1946, Marcel Cheurin, instituteur-écrivain, né à Izé, décrit ainsi
Pierre-Fontaine: "Petit château construit au pied du Rochard, caché dans les
taillis comme un nid de perdreaux dans les blés, l'antique demeure des
Bouillé possède toujours une certaine allure, grâce à deux grands corps de
bâtiments qui s'alignent de chaque côté d'une tour hexagonale. Une fenêtre
géminée, à doubles accolades, parfaitement conservée, éclaire la salle
commune. Le perron monumental n'existe plus, ni l'auvent en bois qui
l'abritait; un escalier raide, en ciment, conduit à la grande cuisine où le
fourneau en fonte émaillée remplace, pour l'usage, la cheminée encore
imposante par ses belles dimensions". Pierre Fontaine a été longtemps
l'exploitation agricole que Marcel Cheurin décrit dans son roman ce qui a
permis de sauvegarder le logis des modernisations successives qui ont touché
les communs et fait disparaître la chapelle, aujourd'hui restaurée. Le logis
avec son perron à auvent, désormais restauré a retrouvé son lustre d'antan
en harmonie parfaite avec son environnement naturel. (1)
Éléments protégés MH : le manoir de Pierrefontaine en totalité : inscription
par arrêté du 7 décembre 1925.
manoir de Pierre Fontaine 53600 Sainte-Gemmes-le-Robert, longtemps
exploitation agricole ce qui a permis de sauvegarder le logis des
modernisations. L'édifice avec son perron à auvent, restauré grâce aux
propriétaires actuels M. et Mme Robert de Chièvres, a retrouvé son lustre
d'antan, propriété privée, ne se visite pas.
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