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Non loin du bord de la route de Noce au Buisson, à
peu près à mi-chemin entre ces deux bourgs se trouve le manoir de Courboyer.
On n'en aperçoit que les toits, car il est situé à mi-côte de la petite
vallée que borde la route, et adossé à un mamelon à peine plus élevé que
cette route elle-même. La situation de Courboyer, peut-être favorable jadis
à la défense, car ce manoir a été sérieusement fortifié, ne l'est donc pas
sous d'autres raports, puisque son horizon, masqué d'un côté par le mamelon,
est très borné aussi de l'autre, grâce au peu de largeur de la vallée, et ne
présente à l'œil avide qu'une vue très limitée. C'est un lieu recueilli,
solitaire, qui conviendrait peut-être mieux à un ermitage, à un monastère
qu'à toute autre espèce d'habitation. Celle que nous décrivons se compose
d'un corps de logis rectangulaire du centre duquel se détachent, en avant,
une haute tourelle octogonale renfermant l'escalier, en arrière, une forte
tour cylindrique. Les toits de ces deux tours d'égale élévation, au lieu
d'être isolés en pointe, sont réunis par une charpente, coupant
perpendiculairement le toit de la maison, en sorte que, vue d'un balon par
exemple, la toiture de Courboyer semblerait en forme de croix: disposition
qui n'est pas étrangère au caractère particulier que présente ce petit
château. Quatre légères tourelles en encorbellement, jouant autrefois le
rôle d'échauguettes, sont suspendues, pleines de grâce, aux angles du
bâtiment, où elles semblent avoir été posées par quelque main de fée. Cette
demeure, silencieuse et cachée, paraît vraiment faite pour abriter un poète:
et ce fut en effet un poète qui l'habita.
Dans une petite salle située au haut de l'escalier et d'où l'œil se repose
délicieusement sur un coin pittoresque de la vallée, on peut lire encore
l'inscription suivante: "Musarum domus et Jacobi de Frebourg, in sede
bellesmiensi patroni, hujusque domi generi, actum anno Domini 1589, die vero
4e mensis septembris". Le plus ancien titre recueilli sur Courboyer paraît
être de 1405. Un siècle plus tard Jean de Bubertré était seigneur de ce
lieu. Il passa ensuite en 1600 à la famille de Fontenay qui le conserva fort
longtemps, puis aux Mésenge, aux Romanet. A la fin du XIXe siècle, le manoir
de Courboyer fut acquis par Monsieur Guimond. Dans la cour de Courboyer
s'élève une jolie chapelle qui paraît dater du début de la Renaissance. Elle
est d'une grande pureté de style et se compose d'une seule petite nef à
voûtes de l'époque, terminée par une abside percée de trois fenêtres
remarquables. Sans doute ce ne sont là que des débris, de ternes vestiges du
passé; tel qu'il est cependant le domaine de Courboyer n'en reste pas moins
l'un des plus intéressants et des plus gracieux de l'arrondissement de
Mortagne. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, et les quatre cheminées
intérieures du manoir : classement par arrêté du 10 avril 1981.
manoir de Courboyer 61340 Perche en Nocé, accueille la Maison du Parc du
Perche, tel. 02 33 25 70 10, propose de nombreuses animations : visites
guidées, expositions, manifestations et conférences. Accès libre et gratuit
aux extérieurs et aux sentiers toute l'année.
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