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Il ne subsiste en fait de l’ancien palais construit par Pierre Duèze, frère
du pape Jean XXII, outre la tour carrée antérieure à l’édifice, que
différents pans de murs noyés dans des reconstructions ultérieures.
L’édification de ce palais, qui fut vaste et sans doute somptueux autrefois,
est probablement entreprise aux alentours de 1290-1300. Pierre Duèze, dont
la famille figurait parmi les plus riches banquiers caorsins du XIIIe
siècle, décide à ce moment-là de reconstruire entièrement la maison
familiale et obtient du roi et des consuls de la ville la cession de la tour
et des murs mitoyens, pour les englober dans son futur palais. Le plan
adopté alors est celui d’un grand quadrilatère, dont l’un des angles est
constitué par la tour carrée. Quatre corps de logis clôturaient une cour
intérieure rectangulaire. L’aile ouest a été quasi entièrement démolie pour
le percement d’une rue en 1850. La démolition de l’aile est avait déjà
commencé au XVIe siècle. De l’aile nord ne subsiste qu’un long pan de mur.
L’aile sud est la partie la moins altérée par les campagnes successives de
restructuration de ce quartier. La tour, appelée selon les chroniqueurs
Duèze ou du Pape, bien que ce dernier n’y soit jamais venu, est barlongue.
D’une hauteur d’environ 35 mètres, ses murs ont 1,50 mètres d'épaisseur.
Elle comporte six niveaux et sa partie supérieure est couronnée d’une rangée
de merlons. Certaines uvertures de la face ouest ont été en partie remaniées
au XXe siècle. La face nord présentant un arrachement de mur est percée de
trois baies géminées disposées en oblique. La face est recèle une large baie
obturée et trais baies simples. La face sud comprend, elle aussi, des
arrachements de murs, deux arcs brisés dégradés, ainsi qu’une baie géminée.
Ce style de fenêtres groupées par quatre se retrouve sur la façade
principale de l'aile sud. Les chapiteaux de ces baies sont d’un type
particulièrement archaïque: absence d’abaque, tige verticale et feuilles
tombantes. Les corps de logis sont en pierres de taille de moyen appareil.
Le grès est réservé aux décorations des ouvertures. Quant à la brique, elle
reste ici d’un emploi relativement secondaire dans la décoration intérieure.
Après la mort de Jean XXII, à la cour pontificale d'Avignon en 1334, sa
famille cesse d’habiter le Quercy qu’elle avait déjà partiellement quitté,
pour s'installer dans sa nouvelle seigneurie du Languedoc. Le palais Duèze,
qui accueillera le prince de Galles et sa suite, lors de leur séjour à
Cahors en 1364, est alors légué à la congrégation religieuse des sœurs
augustines des Junies en 1400. Mais celles-ci, rapidement incapables de
payer les droits d’amortissement, voient leur bien saisi par les consuls. En
1408, ces derniers font démolir la façade de l’aile principale, afin de
récupérer les pierres pour réparer le pont Neuf. À la fin du XVIe siècle, le
palais et la tour sont vendus par lots à différents marchands. Sous la
Révolution, la tour devient la propriété du département qui y loge alors
l’exécuteur des "hautes œuvres", c’est-à-dire le bourreau. Situation qui va
perdurer jusqu’en 1849. Les premiers travaux de restauration peuvent enfin
commencer en 1890. Mais la dégradation du palais Duèze est malheureusement
trop sévère pour qu’on puisse réellement reproduire un jour son aspect
originel. Tout au plus peut-on en imaginer la beauté dans les stigmates
imprégnant ses vestiges. (1)
Éléments protégés MH : le palais de Jean XXII : classement par arrêté du 12
juillet 1886.
palais Duèze 46000 Cahors, propriété privée, visite des
extérieurs uniquement.
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