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Sur le cadastre de 1823, la ferme, déjà construite, n'a
pas exactement le même plan : un corps de bâtiment à l'ouest a été démoli,
et la porcherie, isolée à l'est, était située un peu plus loin que celle
d'aujourd'hui. Sauf une partie du logis, le bâti ne paraît cependant pas
antérieur au début du XIXe siècle. La maison de maître, dite "château du
Boitet", a été édifiée au nord-ouest, sur une parcelle non bâtie, pour
monsieur Pichat (renseignement oral) en 1861, date gravée sur le linteau de
la porte d'entrée; l'aménagement du jardin ou parc qui l'entoure date de la
même époque. La demeure n'a subi aucune modification depuis, et conserve une
plaque de cheminée ornée de deux candélabres, portant la date 1862 et les
initiales P. D. Des remaniements ont été apportés aux dépendances en 1903
(reconstruction de la porcherie à la même période), comme l'indique la date
gravée sur le linteau en bois de la porte de la remise ; les initiales G.V.,
elles aussi gravées, correspondent probablement au successeur de Pichat,
Guillot, propriétaire jusqu'en 1929 (renseignement oral); de plus, les
lettres J.G. et P.V., en fer forgé, sont cloués sur les battants de la porte
charretière au-dessous du linteau. Le "château du Boitet" est constitué
d'une ancienne ferme de plan en L et d'une demeure bourgeoise élevée sur un
monticule, qui surplombe une pelouse en pente douce avec un jardin arboré au
sud et une cour postérieure à l'est. La demeure et son parc sont entourés
d'un mur de clôture alternant galets et banches de pisé, à chaperon de
tuiles creuses ; le portail d'accès antérieur (ouest) est en ferronnerie, le
portail postérieur ouvrant sur la cour est à linteau de bois, couvert d'un
chaperon de tuiles creuses sur génoise. Le corps de logis, de plan
rectangulaire, est très simple : bâti en pisé sur solin en moyen appareil de
calcaire apparent, il est couvert d'un toit à quatre croupes de tuiles
plates mécaniques, bordé d'une corniche et d'un lambrequin en bois ; la
faîtière s'agrémente de deux épis de faîtage. Les élévations sont crépies,
la façade à l'ouest compte cinq travées et quatre niveaux, l'élévation
postérieure trois travées, trois niveaux plus une descente de cave (escalier
droit en pierre), l'élévation latérale droite une seule travée et la gauche
est aveugle. Les baies rectangulaires ont un encadrement de calcaire, les
fenêtres de l'étage en surcroît légèrement plus petites ; des soupiraux
oblongs sont percés dans le solin (dans la partie gauche seulement). La
façade est ordonnancée : la porte d'entrée axiale, surélevée d'un degré à
pans coupés, est surmontée d'une porte-fenêtre à garde-corps en fonte sur
consoles à volutes en pierre ; ces deux baies sont encadrées de pilastres à
chapiteau toscan simple, portant un linteau nu et une corniche, celle de la
porte-fenêtre soulignée de denticules, tandis que la date 1861 est gravée au
centre du linteau de la porte. La maison, double en profondeur, comprend un
sous-sol dans sa partie gauche (cave couverte d'un plancher),
rez-de-chaussée, étage carré et étage en surcroît. La distribution
intérieure est symétrique, l'escalier tournant suspendu en pierre est situé
à l'arrière, au centre. Une charpente à fermes, en chêne et en peuplier,
porte la toiture. Au sud-est, la ferme et les dépendances sont bâties en
pisé enduit sur solin de galets et calcaire en assises alternées
irrégulièrement, chaînes d'angle en pisé ou en brique ; un pilier en béton
consolide l'angle sud-ouest, suite à la démolition d'une partie du bâtiment.
Les toits à longs pans avec noues et croupes aux angles sont couverts de
tuiles creuses. Côté cour, l'important avant-toit débordant est porté par
des empanons en bois et soutenu, à l'extrémité sud, par un poteau à
aisseliers, montant de fond depuis le puits adossé à l'élévation; celui-ci,
maçonné et à margelle circulaire, conserve sa poulie. L'élévation
principale, au sud, ne présente aucun parti ; ses deux niveaux sont percés à
des hauteurs différentes de baies de modules divers ; dans la partie gauche,
celles des dépendances (portes, portes hautes et fenestrous) sont à linteau
de bois et deux entièrement encadrées de bois. Les baies du logis, à droite,
ont un encadrement en calcaire, dont une fenêtre à linteau segmentaire et
appui mouluré. Le logis d'une pièce à l'étage (plus une au rez-de-chaussée)
est accessible par un escalier extérieur droit en pierre, adossé au corps en
retour ouest. On peut y accéder aussi par l'élévation postérieure. Le corps
en retour comprend essentiellement la remise traversante, à deux portes
charretières à linteau de bois. Un hangar postérieur fait retour au sud-est.
La porcherie, de l'autre côté du chemin à l'est, bâtie en pisé, béton et
briques, toit à deux pans de tuiles creuses, abrite deux loges
longitudinales à ouvertures individuelles symétriques (porte, fenêtre basse
et fenestrou).
château du Boitet, D 88a, 01600 Sainte-Euphémie, propriété privée, ne se
visite pas.
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