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Après que le site ait accueilli une petite exploitation
d'extraction d'alun au tout début du XIXe siècle, en 1868, il est la
propriété de Louis-François Decroix, fabricant de sucre à Crépy, qui décide
d'y faire construire sa demeure. Il confie les plans à l'architecte Henri
Parent qui dirige les travaux de cette construction jusqu'à son achèvement
en 1870. Transmise à ses deux fils en 1872, la demeure est vendue à Alfred
Maguin, le 25 mars 1891, pour la somme de 175.000 francs. Le domaine se
compose alors d'un parc avec étangs et 17 hectares de terres. Il est
possible que parmi les terres vendues avec le domaine figurent plusieurs
terrains sur la commune de Charmes, dont la Grande Pièce sur laquelle Alfred
Maguin fera construire sa cité-jardin en 1924. Au XIXe siècle, Decroix est
en effet propriétaire de plusieurs terrains à Charmes qui pourraient avoir
été inclus à la vente de sa propriété d'Andelain. A la fin du XIXe siècle,
Alfred Maguin entreprend un réaménagement complet du château et fait appel à
l'architecte paysagiste Edouard Redont pour dessiner le vaste parc du
château, dont les plans sont exposés à Reims en 1898. Mais dès le 1er
septembre 1914, la demeure est occupée par l'armée allemande qui la dynamite
avant son évacuation en octobre 1918. Au retour d'Alfred Maguin en 1919, le
château est entièrement en ruine et le parc se trouve dans "un désordre
inexprimable". Edouard Redont, intervient à nouveau pour dresser l'état des
dommages de guerre subis à l'ensemble du domaine qu'il avait dessiné. Selon
un cartouche situé à l'angle nord du mur de clôture de la propriété, la
reconstruction est engagée en 1921 (date portée). L'architecte chargé de la
reconstruction de l'édifice n'est pas connu. Il est toutefois possible
qu'Alfred Maguin ait aussi confié sa reconstruction à Charles et Jean de
Montarnal, architectes parisiens, à qui l'industriel avait par ailleurs
confié la majeure partie des travaux de reconstruction dans la commune de
Charmes, dont il était également le maire.
Le château Maguin est situé en écart, aux confins nord de la commune
d'Andelain, séparé de la commune de Charmes par la D 1032 qui relie Noyon à
Nouvion-et-Catillon. Avec son parc, il s'étend sur plus de 4,3 ha et
comprend le château proprement dit, une maison de gardien, un pigeonnier et
des écuries avec ses dépendances agricoles attenantes. Le logis est implanté
au milieu de la propriété. Il s'inspire du précédent édifice, par une
reprise du style brique et pierre, mais s'en distingue par des dispositions
architecturales plus épurées. De plan massé, il présente une élévation
ordonnancée à cinq travées, précédé d'un avant-corps en pierre de taille, en
rez-de-chaussée, qui forme balcon à l'étage. Le rez-de-chaussée surélevé est
traité en brique et pierre alternées tandis que l'étage souligne davantage
les ouvertures par un encadrement de pierres harpées. L'ensemble est couvert
d'un toit en ardoise, en pavillon, à terrasse faîtière en zinc.
L'avant-corps polygonal en pierre, qui constitue l'accès principal de
l'édifice, est accessible par un petit escalier à six degrés convexes, qui
compense la surélévation de la cave. Cet espace aménagé en vestibule est
éclairé principalement par une importante verrière zénithale qui s'inscrit
dans le toit terrasse. L'étage de combles est éclairé par une large lucarne
à fronton cintré, encadrée de deux autre lucarnes en œil-de-bœuf. Le parc à
l'anglaise qui entoure le château a été profondément remanié. Seules les
dispositions allant de l'entrée principale jusqu'au château sont encore
partiellement reconnaissables. Dans cette partie, le massif central et les
allées qui l'entourent sont encore dessinées. En revanche, toutes les pièces
d'eau et les bassins ont été comblés. Au sud et à l'ouest tous les
aménagement ont disparu aux dépens d'une zone simplement enherbée. La partie
qui s'étend à l'est et au nord est marquée par un pigeonnier tour de plan
octogonal, construit en brique avec éléments de pierres pour le soubassement
et les arêtes du polygone qui forment un jeu décoratif de brique et pierre
alternées. L'élévation se poursuit par un second niveau en pan de bois et
brique, de section plus petite. couronnée par un courte flèche en ardoise et
égouts retroussés. Les bâtiments agricoles et les écuries, qui occupent la
limite est de la propriété, sont construits en brique, avec toiture en tuile
mécanique. L'ensemble forme un ensemble à deux corps de bâtiments, implantés
symétriquement de part et d'autre d'un avant-corps à pignon de façade. Cette
partie centrale reprend les principes d'une élévation basilicale. La maison
de gardien, implantée au nord de la propriété, reprend le même principe
d'élévation de ce corps central. A l'angle extérieur, un cartouche porte les
date de 1870 et 1921 ainsi que les initiales entrelacées M et P.
château d'Andelain, 3 rue Principale et chemin du Moulin à Vent, 02800
Andelain, propriété privée, ne se visite pas.
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