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A l'origine la propriété appartenait à la cathédrale de
Reims. En 1160, le château devint une seigneurie laïque importante dépendant
de la châtellenie d'Eppes et relevant de la tour de Laon. Pendant la Ligue,
l'édifice constituait un des forts royalistes de la contrée permettant de
surveiller la route menant de Reims à Laon. La propriété se dégradant peu à
peu, la grande tour fut reconstruite en 1638. En 1719, Gaspard Hyacinthe de
Caze acheta le domaine à François Augustin d'Augsbourg. Il fit entièrement
rebâtir le château entre 1725 à 1730, en y ajoutant de beaux jardins. En
1753, la propriété est achetée par Françoise de Châlus, dame d'honneur de
Madame Adélaïde de France, fille de Louis XV, épouse de Jean, duc de
Narbonne Lara et maréchal de camp. La princesse et ses soeurs lui rendaient
visite en empruntant le chemin de crête auquel elles donnèrent leurs noms.
La comtesse posséda le château jusqu'à la Révolution. Il fut confisqué puis
racheté en partie par le vendeur précédent, étant donné le degré de
dégradation de l'édifice, le propriétaire acheva la démolition. Une chapelle
fut reconstruite. Les écuries voûtées constituaient les seuls vestiges du
château de 1725. C'est en 1821 que la famille Desèvre de Soissons entra en
possession de l'habitation qui avait survécu au château, dont il ne restait
plus que les communs et le parc. La maison de plaisance du XIXe siècle était
composée d'un corps principal de cinq travées de long, flanqué de deux
parties latérales de logis ajourées de trois baies cintrées au deuxième
étage et de fenêtres rectangulaires au rez-de-chaussée. Desèvre reconstitua
en partie le domaine autour des vestiges. Des souterrains, voûtés ou à
l'état de carrières, traversaient la propriété entre la ferme et le château.
La propriété fut occupée lors des exactions qui opposèrent les Russes à la
Jeune Garde de Napoléon: un officier de l'armée de l'Empereur, le général
Ney, y campa le 6 mars 1814. Le château fut acquis en 1893 par Henri Rillart
de Verneuil, officier d'artillerie, il y ajouta en 1900-1901 deux pavillons
et deux tourelles rectangulaires, et une ferme complétait le complexe
architectural. L'édifice occupant un emplacement stratégique, fut investi
par l'état major allemand en 1914. En janvier 1917, le château était
complètement pillé, les communs brûlés et la ferme très endommagée. Il fut
détruit le 15 avril 1917 lors de l'offensive Nivelle, alors que les
Allemands occupaient le château, le propriétaire envoya 150 obus de 370 sur
sa demeure. Les travaux de reconstruction, confiés à Bonnet, auteur du
château de Ployart, se poursuivirent de 1928 à 1933. L'habitation, désormais
plus près de la vallée, est en fait une réplique réduite du château de
Champs sur Marne, construit entre 1701 et 1710 par l'architecte Bullet de
Chamblain. La chapelle fut consacrée le 18 octobre 1932 par Monseigneur
Mennechet, évêque de Soissons et reconstruite à l'emplacement de l'ancien
château. Étant donnés son emplacement stratégique, sa position au coeur de
l'histoire du Chemin des Dames, sa construction raffinée, ses jardins et la
présence de vestiges médiévaux, le domaine possède un intérêt certain tant
historique qu'architectural.
Situé à 210 mètres d'altitude et à 1700 mètres au nord du village, en
vis-à-vis du versant septentrional du Chemin des Dames, le château actuel
domine toute la vallée, offrant une vue imprenable sur la commune de
Bouconville-Vauclair. Implanté dans le Bois Monsieur et le Bois de
Bouconville, l'édifice est construit en bordure d'une terrasse, en contrebas
de son emplacement d'origine. Entièrement en pierre de taille, il est
agrémenté d'une rotonde sur la façade méridionale. Long de neuf travées, le
château bénéficie d'un étage carré, surmonté d'un étage sous comble, coiffé
d'un toit en pavillon brisé en ardoise. Lucarnes et oeils-de-boeuf animent
la couverture sur tout le pourtour. La modénature et le traitement décoratif
sont d'une grande sobriété. Le paysagiste rémois Edouard Redont (auteur du
parc Pommery à Reims en 1909) y a conçu un environnement végétal raffiné. La
propriété est parsemée de fabriques (une chapelle en forme de temple grec,
des jardins en terrasse, un parterre étagé à pente curviligne au nord, une
terrasse). Les communs ont été construits selon le style régionaliste en
vigueur à l'époque, à l'ouest de la propriété, de part et d'autre de l'allée
principale. L'entrée actuelle se fait par le côté. L'habitation du gardien,
déplacée vers l'est, occupe le devant de la propriété avec logis au fond de
la cour en face du portail. La ferme attenante au château était auparavant
située à droite de l'actuelle chapelle. Elle occupe aujourd'hui le sommet du
plateau, à l'arrière de la propriété. Le petit édifice religieux a été
reconstruit en haut d'un promontoire, derrière le château. Une plaque en
bronze est fixée contre le mur postérieur. Les vestiges de l'ancienne
forteresse médiévale sont encore visibles à proximité. Le manoir du début du
XXe siècle a donc été réédifié selon un parti plus modeste, davantage
inspiré par l'architecture du XVIIIe siècle.
château de la Bove 02860 Bouconville-Vauclair, propriété privée, ne se
visite pas, domine le village et la vallée de l'Ailette.
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