|
Vers 1280, Jean de Dreuille, damoiseau, seigneur de
Dreuille et d'Issards épouse Brune de Bayet. Depuis cette date les Dreuille
sont seigneurs d'Issards durant le Moyen-Age. Le 25 août 1459, Jean de
Dreuille, écuyer, seigneur de Dreuille et d'Issards, épouse Marguerite
Vigier. Parallèlement, le fief a d'autres seigneurs: en 1346 Jean de Verri,
puis vers 1370 sa petite fille, Jeanne de la Laye, qui porte en mariage une
partie de la terre et maison forte d'Issards à Jean de Murat. Le 18 octobre
1458, Pierre de Murat, époux de Marguerite de Chari, est seigneur d'Issards.
En 1586, le mariage de Jacques de Dreuille et Marguerite de Murat
reconstitue la seigneurie dans son entier. Vers 1470-1490, époque de
construction des vestiges étudiés, il y a deux possesseurs, les Dreuille et
les Murat, et deux logements distincts. Jean de Dreuille pourrait être le
commanditaire du logis neuf dont il ne reste que l'escalier d'honneur et la
tour. Jean de Murat aurait quant à lui fait moderniser l'ancien corps de
bâtiment. Une lithographie de 1838 présente ces ensembles distincts encore
debout. Le logis raffiné d'époque Louis XI semble construit d'un seul jet,
alors que l'autre mêle des constructions d'âges différents. Sur une
photographie des années 1860-1875 on y distingue une tour du 15e servant de
pigeonnier. La chapelle du château fut profanée par les Huguenots, et rendue
au culte le 25 mai 1658. Le soleil de Louis XIV et la devise 'Nec pluribus
impar" dans l'escalier témoignent du passage de Madame de Montespan et du
roi. En 1777, le château, entouré de fossés, comprenait chambres, grenier,
tour, chapelle, jardin clos de murs, pêcherie, avenue, cour, basse-cour,
pressoir, tuilerie, jardin et étang. En 1862, Louis Gabriel Carré d'Aligny
épouse Marie Geneviève de Gaulmyn, qui lui apporte Issards en dot. Entre
1862 et 1870, ils font reconstruire le château par l'architecte Jean Moreau,
à l'exception de la tour noble et de l'escalier d'honneur. La guerre de 1870
interrompt le chantier. En 1924, le comte d'Aligny demande à l'architecte
Mitton d'achever le perron d'entrée. Élevé en pierre de taille, le
château est couvert d'ardoise (autrefois tuile). Du XVe siècle ne subsistent
que la tour noble et l'escalier d'honneur accolé. La base de la tour est
renflée sous un talus et percée de trois canonnières. A l'intérieur, trois
étages superposés ont chacun une salle, un cabinet, des latrines et un judas
surveillant l'escalier. Chaque salle comporte une cheminée sculptée à hotte
droite et un plafond à lambris sur poutrelles. La lucarne ancienne est
conservée. Les fenêtres de ce corps de bâtiment sont à appui saillant,
décors sculptés, croisée et encadrement de moulures. La porte d'entrée
comporte un galbe en accolades et un tympan à décor armorié martelé.
L'escalier se termine par une colonne centrale d'où rayonnent les huit
nervures d'une voûte en parapluie reçues, sur l'extérieur, sur des culots de
feuillages et personnage grotesque. Le château du XIXe siècle comprend un
porche d'entrée à toit en pavillon surmonté d'une chapelle, une tourelle
d'angle, et, accolé à la partie ancienne, un logis presque carré double en
profondeur, desservi par un escalier central et traversé par un couloir.
Éléments protégés MH : le château en totalité, y compris les douves et les
décors intérieurs comprenant le vestibule, le salon et la salle à manger
dans l'aile de Moreau, et l'escalier et trois pièces à cheminée monumentale
dans la partie du XVe siècle : inscription par arrêté du 9 avril 2001.
château d'Issards 03210 Autry-Issards, propriété privée, ne se visite
pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci. A voir sur cette page "châteaux
dans l'Allier" tous les châteaux répertoriés actuellement
dans ce département. |
|