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La terre de Contresol entra au milieu
du XVIe siècle dans les possessions de la famille Jacquelot par le mariage,
en 1543, de Loys Jacquelot avec Anna Maréchal, le château appartient
toujours a cette famille. En 1886, les anciens bâtiments furent remplacés
par une nouvelle demeure sur des plans de Jean Moreau. Autrefois Contresol
se composait de quatre corps de logis formant carré, entourant une cour où
donnaient cinq tours d'escalier et eux mêmes enceints de fossés sur lesquels
était jeté à l'ouest, un pont-levis. Le Vieux Contresol, ancien manoir
remanié vers 1750 est composé de trois corps de logis entourant une petite
cour carrée dont le quatrième côté est formé par une bâtisse du XIXe siècle.
Le château neuf se dresse sur une éminence entourée d'un parc. Château de
style néo-gothique, construit entre 1881 et 1891 par les architectes Jean
Bélisaire et René Moreau s'inspirant principalement de l'aile Louis XII du
château de Blois. Le plan en L présente une tour porche dans l'angle et un
donjon circulaire. Chaque aile, délimitée par des murs pignons, est dotée de
parements polychromes à décor flamboyant. Le décor sculpté est dû à Joseph
Génermont. A l'intérieur, les pièces du rez-de-chaussée s'ornent de
boiseries. A l'étage, plusieurs chambres sont décorées de toiles marouflées.
Le parc possède une belle glacière à voûte inversée.
La construction de ce château se fait dans un contexte idéal: il n'y a pas
de contrainte de place (le parc est vaste), pas de vestiges anciens à
intégrer (la partie proposée est vierge) et enfin la fortune du propriétaire
lui permet ne pas regarder à la dépense pour obtenir ce qui est beauté et de
qualité. Le château doit être installé non loin de l'ancien logis. Pour que
la nouvelle demeure soit bien mise en valeur et jouisse d'une belle vue,
Jean Moreau aménage un terre-plein. Ce dernier permet de rendre le niveau
des services en sous-sol presque invisible depuis la cour, tout en l'ouvrant
plus largement sur la face arrière. Une partie importante des matériaux de
construction est fournie par le propriétaire, il y a une briqueterie sur le
domaine et les bois proviennent de ses forêts. Selon la tradition familiale,
Stanislas de Villette aurait préparé longtemps à l'avance la construction de
son château, en faisant dévier la route qui le gênait, en coupant des années
à l'avance le bois afin qu'il soit sec et ne travaille pas une fois mis en
place.
Le château est composé de trois corps de bâtiments dont le plan est entre le
L et le H, puisqu'un seul des avant-corps est en très forte saillie. Il est
édifié dans le goût du XVe et du début du XVIe siècle. Le corps de logis
central reçoit une grosse tour polygonale à la jonction avec l'aile nord-est
(aile de droite). Cette tour est doublée d'une tourelle cylindrique qui
abrite un escalier. L'angle nord-est de l'aile nord-est reçoit une forte
tour cylindrique doublée d'une tourelle abritant un escalier. L'aile
sud-ouest (aile de gauche), plus petite, est dotée à l'angle nord-ouest
d'une tour polygonale. Les avant-corps, à l’exception de celui de l'aile
gauche donnant sur la cour, se terminent par un mur-pignon. Les ailes sont
simples en épaisseur, mais le logis central est double, pourtant depuis
l'extérieur rien ne le laisse paraître: les trois corps de logis semblent
simples, comme ils l'auraient été au XVe siècle.
Le château est en pierres et briques, avec une couverture en ardoise. Il est
composé d'un étage de soubassement, d'un rez-de-chaussée surélevé, de deux
étages et d'un comble perdu. L'étage de soubassement est en pierres. Les
niveaux supérieurs ont des chaînages harpés et les parements de briques
rose-orangé et noir sont ornés de quatre motifs différents selon les
sections de murs ou de tours, dont un présente de petits chevrons et de
grands V, sans doute en référence au nom des bâtisseurs (Villette).
L'organisation des baies, leur taille, leur nombre, leur éventuel
regroupement et leur position est directement dictée par les nécessités
propres à chaque pièce. Ainsi la salle à manger est très largement vitrées
(une baie double flanquée de deux baies simples) alors que la chambre située
juste au-dessus n'a qu’une grande croisée et une baie à peine plus grande
qu'une archère pour le cabinet de toilette. Les architectes ne
voient,semble-t-il, pas la nécessité de créer dans la chambre une autre très
petite baie dont le seul intérêt serait d'offrir une plus grande symétrie.
Les croisées sont rectangulaires mais leur pourtour apporte un peu
d'animation aux façades: les baies ont un dessus de fenêtre rectangulaire au
rez-de-chaussée et mouluré en anse de panier à l'étage. La façade est
marquée, à la jonction avec la tourelle d'escalier par deux travées
étroites, correspondant à l'escalier d'honneur. Cette partie, entièrement en
pierre claire, reçoit des baies parfois très hautes et aux décors
particulièrement ouvragés (nombreuses moulures, fleuron, et tympans sculptés
pour le dernier niveau). Les lucarnes semblent directement inspirées de
celles de l'aile Louis XII au château de Blois, tout comme, en bas des
toitures, une corniche avec larmier formant chéneau avec une pseudo
balustrade à motifs flamboyants. Le mur pignon de l'aile sud-ouest (côté
jardin) reçoit au rez-de-chaussée surélevé une logette dont la forme et les
décors sont inspirés d'une logette présentée dans le Dictionnaire raisonné
de l'architecture. La différence majeure vient de l'intrados des arcs, dont
les festons font davantage penser à l'armoire à relique édifiée au XVe
siècle dans le prieuré de Souvigny. La façade d'honneur est remarquable,
notamment grâce à la tour polygonale en pierre claire à l'intersection du
corps central et de l'aile droite. Cette tour-porche s'apparente, par sa
forme et ses décors à la tour médiane de l'ancien Parlement de Normandie
(Palais de Justice de Rouen). Le porche est largement ouvert par trois arcs
déprimés. Les deux niveaux supérieurs accueillent de petites pièces. La tour
est coiffée d'une couverture polygonale surmontée d'un petit lanternon. Avec
ce chantier, Jean Moreau élève un château idéal qui offre une synthèse
d'illustres références de la seconde moitié du XVe et du début du XVIe
siècle.
Éléments protégés MH : le château en totalité, y compris les décors et
aménagements intérieurs (cuisine, fruitier, chaufferie, monte-charges, hall,
escaliers, galerie, office, salle à manger, salons, bibliothèque, chambres
avec leurs boiseries, cheminées, tapisseries, toiles peintes) ; le parc avec
son système hydraulique et ses fabriques (glacière), la chapelle, le château
vieux dit "Vieux Contresol" et les communs : inscription par arrêté du 21
mars 2005. Le château en totalité, à l'exclusion du parc avec son système
hydraulique et ses fabriques (glacière), de la chapelle, du château vieux
dit "Vieux Contresol" et des communs restant inscrits : classement par
arrêté du 27 mars 2006.
château de Contresol 03130 Le Donjon, tél. 04 70 99 51 56, ouvert au public
du 16 août au 30 septembre de 9h à 12h et de 14h à 17h, visite libre des
extérieurs, avec panneau d'information, planté dans un parc et entouré d'un
site boisé. Il est agrémenté de tours d'angle à lanternon, de lucarnes
sculptées, de fenêtres à meneaux et de pinacles.
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