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Un Guillaume Bernard de Versols apparaît parmi les
donataires de l'abbaye de Sylvanès en 1132 : le château existe sans doute
dès le XIe siècle. En 1270, Arnaud de Caylus vend à fief à Guillaume de
Roquefeuil la part qu'il possède du château de Versols, sous l'albergue
annuelle d'un chevalier. Son fils Jean hérite de la seigneurie et reçoit
l'hommage des habitants de Versols en 1275 ; il est à l'origine de la
branche des Roquefeuil-Versols. En 1369, Arnaud de Roquefeuil, seigneur de
Versols, et Guillaume, son frère, écuyer bannerets, sont établis pour la
garde de leurs terres. Les Roquefeuil-Versols se maintiennent sur les lieux
jusqu'en 1716, date du mariage d'Elisabeth de Roquefeuil-Versols avec
Casimir d'Isarn de Freyssinet, dont le fils est institué héritier universel
à la condition de porter le nom et les armes des Roquefeuil-Versols. Le
château est racheté au début des années 1960 par les propriétaires actuels
qui engagent alors sa restauration. A première vue, le premier état conservé
du château peut être daté de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe
siècle, et pourrait donc être attribué à Jean de Roquefeuil. L'édifice fait
l'objet d'importantes modifications, dont témoignent les croisées du premier
étage, à la fin du XVe siècle. C'est sans doute au XVIIe siècle qu'est
ajouté un étage au corps principal (l'aile sud-ouest), probablement à
l'occasion d'une campagne de modernisation du château.
Le château est établi sur une éminence rocheuse au confluent de la Sorgue et
du ruisseau de Versolet. Il constitue l'angle sud-est du village, peut-être
installé dans la basse-cour. Dans son état actuel, le château se compose
principalement de deux ailes reliées par une élévation percée d'une fenêtre
géminée, ayant sans doute appartenu à un corps de bâtiment disparu. Les deux
ailes encadrent une cour où des galeries desservaient des portes, couvertes
par des arcs brisés, conservées à l'étage de l'aile sud-est et du corps de
bâtiment qui lui est accolé en retour au nord. Le corps principal, établi
sur un étage de soubassement couvert d'une voûte en berceau surbaissé, ne
comportait à l'origine qu'un étage, dont le niveau d'appui des fenêtres est
encore marqué par un cordon mouluré d'un tore à listel et orné d'animaux à
ses extrémités ; la partie inférieure des piédroits des fenêtres d'origine
est conservée de part et d'autre des deux croisées. Les deux roses, l'une
conservée et l'autre à l'état de vestiges, qui apparaissent dans l'élévation
latérale indiquent que l'étage était dévolu à une grande salle. Celle-ci
était couverte de trois voûtes d'ogives aujourd'hui détruites, et peinte :
on en distingue encore les vestiges sur les murs. Le rez-de-chaussée de
l'aile sud-est ouvre sur la cour par de larges portes couvertes d'arcs
segmentaires, correspondant sans doute à un usage de communs. L'élévation
sud-est conserve les vestiges d'une baie géminée chanfreinée à arcs brisés,
dont les impostes et l'appui étaient moulurés. Les vestiges de peinture
murale de la grande salle montrent un décor composé d'une fausse draperie
avec au-dessus un registre de faux appareil imbriqué à fleurette et tiges
végétales, une frise avec grecque puis un aplat rouge surmonté de grands
quadrilobes. Un animal orne chacune des extrémités du cordon d'appui du
corps principal.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, le Tinel gothique avec
sa cheminée et ses vestiges de peintures murales : inscription par arrêté du
6 juin 1988.
château de Versols 12400 Versols-et-Lapeyre, la visite guidée des lieux,
habités par la famille d'origine, permet d'évoquer le fonctionnement du
couple castrum-castellum et son évolution architecturale et historique.
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