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Pierre II d'Albignac s'installe à
Peyreleau vers 1440, au lieu-dit du Triadou, confiscant les terres du
prieuré bénédiction du Rozier. Neuf ans plus tard, il épouse Flore de Capluc,
qui hérite des biens de son frère Louis. Entre 1481 et 1501, plusieurs actes
attestent de la résidence de Pierre d'Albignac au château dont la partie
orientale, dite Vieux Triadou, pourrait avoir été édifiée à cette période.
En 1544, on signale une "mayso situada en lo vielh castel de Peyreleau", ce
qui laisse supposer qu'une nouvelle demeure existait alors. Le château est
alors la résidence de Simon d'Albignac, petit-fils de Pierre II. Né vers
1557-1558, ce fervent catholique participe aux guerres de Religion. En 1589,
il fait prisonnier et rançonne le chef protestant Jean de Castelpers,
vicomte de Panat. Au début du XVIIe siècle, il existe une chapelle dans le
château dans laquelle Simon d'Albignac demande aux prêtres du Rozier de
célébrer à perpétuité une messe par semaine moyennant une rente de 100
livres (testament de 1614). En 1617, il fait construire une tour carrée "de
même hauteur et largeur qu'est la tour que le même maçon a faite aud
Seigneur du Triadou moyennant 300 livres 25 setiers blé/seigle et orge, 2
muids de vin et marchant". Onze ans plus tard, en 1628, il défait les
troupes protestantes du Duc de Rohan et la tradition locale explique qu'il
se serait emparé d'une partie de leur trésor de guerre. Cela lui aurait
permis d'embellir sa demeure et à son fils de poursuivre ces travaux.
Son fils fait de riches alliances et enrichit le domaine, il épouse, en
1628, Jeanne de Solages et annexe la baronnie de Castelnau puis, en seconde
noce, Isabeau du Fecs de Sumène en 1650. Leur fils, Jean-François d'Albignac,
qui réside sur place, prend le titre de marquis et fait bâtir une nouvelle
chapelle en 1669, dédiée à la Vierge et dont les murs étaient couverts de
fresques représentant les scènes de la vie de la Vierge. Vendu en 1795 comme
bien d'émigrés, les bâtiments sont adjugés à sept nouveaux propriétaires
pour 12.500 livres. Un portail est construit en 1810 entre la magnanerie et
la grange dîmière et dans la seconde moitié du XIXe siècle des baies à
meneaux sur la façade est et nord de la parcelle 359 sont aménagées par le
propriétaire qui fait installer un escalier intérieur afin de pouvoir
distribuer cette partie de l'édifice. Le château abrite la mairie et une
étude notariale à la fin du XIXe siècle. En 1917, le mur est de la tour
nord-est s'effondre faute d'entretien. En mai 1944 la chapelle et la
balustrade voisine font l'objet d'une inscription à l'inventaire
supplémentaire des monuments historiques. Les fresques sont alors signalées
comme en mauvais état. Le château est racheté en 1964 par une héritière de
la famille d'Albignac qui entame des travaux de restauration un peu brutaux
et demande quelques années plus tard une extension de protection.
L'architecte des bâtiments de France Fonquernie émet un voeu de classement
en totalité du château à l'exception de la partie sud, où les travaux
réalisés sans autorisation, avaient altéré la valeur patrimoniale de la
demeure. Diverses reprises et réparations sont effectuées dans les années
1990 et des panneaux peints sur bois furent découverts en 2000 sous un
papier peint. Le château de Triadou forme un ensemble complexe car il
résulte de plusieurs campagnes de construction et de restauration.
L'édifice, de plan rectangulaire compte trois tours : une tour rectangulaire
à l'est, une tour d'escalier adossée à la façade principale et, à l'angle
nord-ouest, une tour englobée dans la construction qui compte trois niveaux
voûtés. Les bâtiments sont construits en moellons de calcaire avec certains
chaînages en pierre de taille. Les couvertures sont pour partie en lauze ou
ardoise et pour partie en tuile plate mécanique. La cour d'honneur est
située au nord. Elle est fermée sur la rue par un mur percé d'un portail.
Elle est bordée sur ses trois autres côtés par une galerie à arcades en
plein cintre prenant appui sur de puissants piliers carrés qui portent la
terrasse à balustres. Le château repose sur un niveau de soubassement
ouvrant sur la cour. Il compte trois niveaux supplémentaires ; le
rez-de-chaussée, donnant sur les terrasses. La chapelle octogonale occupe
l'angle nord-ouest de la cour. Construite en moellons de calcaire, elle
présente une élévation principale en pierre de taille sur laquelle est
sculpté un délicat portail. Voûtée d'une coupole en tas de charge, la
chapelle dispose occupe le rez-de-chaussée. Une salle sur voûtes d'arêtes
occupe la partie inférieure de l'édifice. Sur la façade principale, une tour
rectangulaire haute de quatre niveaux et couverte d'un toit à un pan abrite
un grand escalier rampe sur rampe en pierre et voûté en berceau. Il desser
les étages de la partie nord du château. L'élévation orientale et la tour
appelée Vieux-Triadou sont accessibles par un portail portant la date de
1810. L'élévation est ordonnancée avec des fenêtres à meneau installées au
19e siècle. L'élévation sud, remaniée à plusieurs reprises est construite en
petits moellons. On remarque au rez-de-chaussée une vaste cuisine voûtée
avec une grande cheminée et son four à pain. A l'étage, les pièces en
enfilade sont couvertes de plafonds à la française sur lesquels des
fragments de décor peint ont été repérés.
Éléments protégés MH : la chapelle ainsi que la balustrade voisine et la
terrasse avec les quatre arcades : inscription par arrêté du 12 mai 1944.
château du Triadou 12720 Peyreleau, propriété privée, visite des extérieurs
uniquement.
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