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La fondation de la
commanderie des hospitaliers de Saint-Jean se situe au début du XIIIe
siècle, vers 1211. L'église romane, en pierres de taille, datait de la même
époque. L'ensemble conventuel de la commanderie était entouré d'un mur
d'enceinte crénelé, flanqué de tours et bordé d'un fossé d'eau. Il avait
deux portes. L'hôpital des chevaliers se trouvait en face (à l'ouest), de
l'autre côté de la route actuelle. La commanderie servit comme quartier
général aux insurgés de la région pendant la guerre des Paysans en 1525. En
1592, pendant la guerre de succession de l'évêché de Strasbourg, les
bâtiments conventuels furent incendiés par les troupes du cardinal de
Lorraine et ne semblent pas avoir été restaurés. Seules subsistèrent
intactes, l'église, la tour d'entrée ouest et la maison attenante, visibles
sur une vue, vers 1644, due à Wenzel Hollar. L'église avait une tour
octogonale et sans doute un plan cruciforme. La façade à pignon était ornée
d'une frise d'arceaux, de nombreuses sculptures et d'un portail roman à
tympan sculpté. L'église servait de lieu de sépulture, entre autres, à des
chevaliers, commandeurs, évêque et membres de familles nobles. Le domaine
subsista jusqu'à la Révolution. Après la réunion, à la fin du XVIe siècle,
des ses revenus à ceux de la commanderie de Saint-Jean-Bassel, l'église fit
fonction de paroissiale. Elle était desservie par des prêtres nommés par le
grand vicaire de l'ordre de Malte et à la fin de l'ancien Régime, par un
capucin de Molsheim. L'église fut démolie en 1802, ses pierres et la
corniche sculptée furent réutilisées pour la construction, la même année, de
l'église de Behlenheim. Vers 1830 le domaine fut acquis par la famille des
Wangen de Geroldseck. Ils firent restaurer la tour d'entrée en 1849. En 1853
les Wangen firent ériger un pavillon de chasse au nord de l'emplacement des
bâtiments conventuels et un chalet en pendant, au sud, accolé à une grange
du XVIIIe siècle. Celle-ci porte une clé de cintre avec millésime 1788 et
une croix de Malte. Entre les deux ensembles ils firent bâtir, en 1857, leur
château. Au cours des différents travaux de démolition et de terrassement
furent retrouvés divers fragments d'éléments d'architecture, de monuments
funéraires et de sculptures. Rassemblés près de la porte-tour, ils furent
photographiés, en 1922, par le service des MH, mais ont disparu depuis.
Château érigé dans le goût du XVIIIe siècle. Il comporte un sous-sol
semi-enterré, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de
comble dans un toit à la Mansart. Façades ouest (antérieure) et est,
semblables, avec perron monumental, avant-corps central à fronton cintré et
balcon à l'étage ; à l'ouest, date 1857 au-dessus de la porte-fenêtre de
l'étage et dans le fronton, devise : Semper fidelis. Aux angles antérieurs,
tourelles polygonales, couvertes en terrasse, aux angles côté est, logettes
au rez-de-chaussée couronnées par un balcon ; devant les lucarnes d'angle de
l'étage de comble se situe également un balcon. La visite de l'intérieur n'a
pas été autorisée. Au nord du château, longue dépendance (pavillon de
chasse) séparée en trois parties par deux murs de refend pare-feu, à pignon
débordant, à redents. La partie centrale, en maçonnerie abrite les écurie et
étable ; elle comporte côté nord, des baies rectangulaires et côté sud, des
baies en plein cintre où figurent aussi le millésime 1853 et dans deux
médaillons une tête de cheval et une tête de vache en ronde-bosse. Les deux
corps de bâtiments de part et d'autre, vers l'ouest et l'est, sont
semblables, en grès et en pan de bois avec brique en remplissage ; ils
comportent des escaliers extérieurs, des coursières et balcons avec
garde-corps en planches découpées et ajourées, des poteaux torsadés, des
aisseliers travaillés et des chambranles rapportés en bois, décoratifs. Au
sud du château se situe la dépendance dite chalet. Elle comporte un corps de
bâtiment en maçonnerie et pan de bois crépi, de 1788, avec porte charretière
en arc surbaissé portant le millésime et la croix de Malte ; vers l'ouest,
un pignon à redents pare-feu la sépare d'un corps de bâtiment transversal,
du milieu du 19e siècle, avec porte charretière en arc surbaissé, escalier
extérieur en bois, coursière, balcon, loggia de pignon, décor en planches
découpées et ajourées ; le corps de bâtiment qui lui faisait pendant côté
est, séparé du corps central par un pignon à redents, a disparu avant
inventaire.
château Saint Jean ou Château Bugatti,
1 rue Saint-Jean, 67120 Dorlisheim, propriété privée, siège de la société
Bugatti Automobiles.
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